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LA TERRE BIENTOT INHABITABLE ????

Publie le jeudi 10 juillet 2008 par Open-Publishing

En marge du G8, je me permets de remettre un article de Harry (3 octobre 2006) malheureusement toujours d’actualité.

La Terre bientôt inhabitable ?
INTERVIEW DE Edouard Goldsmith (THE ECOLOGIST)

La Terre bientôt inhabitable ? Canicule, orages, tempêtes... la succession de catastrophes climatiques à laquelle nous avons dû faire face cet été résonne comme un signal d’alarme. Pour Edouard Goldsmith, fondateur de The Ecologist, le pire est à venir.

PAR CAROLINE STEVAN / 24heures du 5 septembre 2003

Si la Terre continue à tourner autour de l’économie, elle court à sa perte. Telle est, en résumé, la thèse que défend Edouard Goldsmith. Fondateur du magazine britannique de référence The Ecologist, en 1969, le Franco-Britannique est également l’auteur de Changer ou disparaître et du Tao de l’écologie. Autorité mondiale en matière d’écologie, Edouard Goldsmith frère du compositeur du même nom a en outre reçu le Prix Nobel alternatif en 1991. Le chercheur était à Genève jeudi 4 septembre pour donner une conférence. Rencontre.

Que signifient les événements climatiques qui se sont déroulés ces derniers mois ?

Il semble que nous soyons pris dans un engrenage duquel il va être très difficile de sortir. Le plus gros problème auquel nous sommes actuellement confrontés est le changement climatique. Est-ce que ces récentes catastrophes en découlent directement ? Comment le prouver ? Ce qui est certain, c’est que l’atmosphère a aujourd’hui une composition chimique qu’on n’avait pas connue depuis 40 millions d’années. Les scientifiques prédisent une hausse des températures de 5,8° d’ici à la fin du siècle, la conséquence directe en sera une augmentation du niveau de la mer de près d’un mètre. Imaginez les effets sur les terres arables. A ce rythme, la Terre sera bientôt inhabitable.

Que préconisez-vous ?

Il faut d’abord abandonner l’utilisation des hydrocarbures, à l’origine de l’effet de serre. Il faut ensuite revenir à une agriculture vivrière. L’agriculture ne sert plus à nourrir, mais à faire du profit ; la pratique de la monoculture oblige les gens à exporter alors qu’ils crèvent de faim. D’une manière générale, nous devons faire machine arrière. Les populations devraient retourner vivre dans les villages, car les grandes agglomérations demandent une fourniture en énergie énorme et impossible à gérer à long terme. Le pétrole n’est pas éternel et les greniers du monde sont en train de se dessécher. Nous n’avons rien à inventer, tout ce qu’il faut faire a déjà été fait par le passé.

C’est-à-dire ?

L’homme a vécu de la même façon pendant 99% de son existence terrestre. Les familles et les communautés étaient alors reliées au monde naturel par leur culture, que l’on peut aussi qualifier de religion. C’est cela, la société normale. Aujourd’hui, la société est malade, atomisée, confrontée à une multitude de problèmes et de maladies que nous avons nous-mêmes créés. Beaucoup de nos scientifiques essaient de nous faire croire que la croissance économique fait partie de l’évolution, mais c’est un leurre, tout comme le développement ne peut être durable.

Doit-on jeter voitures et frigidaires par les fenêtres ? Tout progrès technique est-il condamnable ?

Est-ce réellement un progrès ? Les gens ne vont plus au marché depuis qu’ils ont des frigos, et c’est encore le tissu social qui en pâtit. La conséquence la plus grave du développement économique est sans doute cet éclatement social. Les fonctions qui étaient autrefois remplies par la communauté et la famille ont été monétisées et usurpées par l’Etat et les firmes industrielles, laissant place à la corruption et à la criminalité.

N’entretenez-vous pas une vision un peu idyllique du passé ?

Je ne crois pas. Les sociétés dites primitives étaient beaucoup plus stables que la nôtre. Nous allons vers le désordre et l’aléatoire ; le progrès n’a rien à voir avec l’évolution.

Vous appelez, dans le Tao de l’écologie, à détruire les fondements de l’Etat industriel, à savoir l’Etat et les firmes. Que proposez-vous à la place ?

On ne peut pas tout renier, mais il faut revenir à des structures locales et redonner le pouvoir aux communes. La Suisse a été un parfait exemple de ce mode de fonctionnement. Gandhi appelait ça les "Républiques villageoises".

Vous démontrez également l’importance des cycles dans la nature par l’exemple du moustique, dont la disparition entraîne celle du saumon par le jeu des chaînes alimentaires. Etes-vous proche des jaïns, ces hindous qui respectent toute vie humaine au point de balayer devant leurs pieds pour ne pas écraser un insecte, ou au moins végétarien ?

Je pense que toute matière vivante est intelligente, et que nous avons tort de le nier. Je mange un peu de viande car cela fait partie de la nature, à condition que ce ne soit pas un poulet qui vienne d’un camp de concentration !


Note d’Entrefilets : Les modifications du climat en cours n’empêchent pas certains scientifiques, dans le cas présent sous autorité militaire, de faire mumuse avec des machineries capables d’influer sur le climat justement (>>Lire les inquiétudes de l’UE à ce sujet).

Les OGM ne servent qu’à privatiser le vivant. C’est leur raison d’être.
Ils menacent la biodiversité.
Ils créent des plantes mutantes par contamination d’autres espèces avec des effets inconnus (ces mutations ont déjà été observées).

Les OGM pourraient s’avérer dangereux pour la santé humaine, notamment en terme de risques allergiques, de résistances aux antibiotiques. (Des études scientifiques, dont les résultats ne parviennent que rarement aux oreilles du public pour cause de censure, ont d’ailleurs déjà démontré une nocivité patente des OGM, notamment lors d’expérience faite sur des rats). En fait, c’est le scandale des cigarettiers qui recommence. On connaît les risques et les dangers, mais les enjeux économiques sont trop énormes pour en tenir compte.

Les OGM menacent la perpétuation naturelle des espèces en produisant des graines qui ne permettent plus la reproduction, comme dans le cas du brevet dit "Terminator".
Ils servent de ce fait à rendre les paysans (60% de la population active de notre planète) dépendants des multinationales pour leur production, et par extension l’humanité pour sa subsistance.
L’argument selon lequel ils permettent d’améliorer les cultures est un non sens au regard des nuisances et des dangers qu’ils engendrent.
L’argument selon lequel ils permettraient de lutter contre la faim dans le monde est une gigantesque farce de publicistes.
A l’heure actuelle en effet, l’agriculture mondiale peut nourrir 12 milliards d’êtres humains (cf. rapport 2003 de la FAO) et nous ne sommes que 6,2 milliards sur cette Terre.
Le seul intérêt des OGM est donc permettre à une poignée de gigantesques groupes du secteur des biotechnologies, comme l’étasunien Monsanto, de s’attaquer à la gratuité du vivant, insupportable pour la logique néo-libérale.
A l’heure actuelle, 70 milliards d’hectares de cultures sont déjà contaminés dans le monde par les OGM (90% à cause des semences de Monsanto).
Washington a mis tout son poids dans la balance pour propager ces OGM. Les semences fournies par les Etats-Unis dans ses programmes d’aide au développement sont toutes des OGM.

actualité

"Cancers, diabètes et effets de perturbateurs hormonaux. » Dans une interview publiée récemment, Gilles-Eric Séralini, chercheur en biologie moléculaire à l’Université de Caen, dénonçait les dérives des multinationales dans le domaine des organismes génétiquement modifiés, qui mettent la santé mondiale en danger. Extraits : « Pendant trois mois, des tests ont été effectués sur des rats de laboratoire nourris avec des OGM en voie de commercialisation en Europe.
Il a été constaté des effets sur leur santé : des lésions rénales, une augmentation du taux de sucre sanguin, des anomalies dans les taux de globules rouges et blancs. Les multinationales, qui ont elles-mêmes mené ces tests, jugent ces effets sur la santé « sans gravité » et les négligent complètement.
C’est évidemment un scandale énorme, mais des intérêts économiques fabuleux sont en jeu. » (...) « 99% des plantes génétiquement modifiées commercialisées absorbent des désherbants sans mourir ou produisent des insecticides. Or on sait que ces produits ont des effets sur la santé à terme : ils provoquent des cancers, des diabètes et ont des effets de perturbateurs hormonaux. »

Mutation observée De plus, une étude officielle présentée au Royaume-Uni lundi 5 septembre 2005 a mis en évidence la transmission d’un gène modifié de colza à des mauvaises herbes, suscitant l’inquiétude du groupe Les Amis de la Terre. Le gène a été retrouvé dans l’ADN d’un plant d’une espèce courante de mauvaise herbe, la moutarde sauvage (Sinapis arvensis). Le plant de moutarde, poussé un an après le colza sur la même parcelle, était devenu résistant aux herbicides. Selon Les Amis de la Terre, la transmission de gènes résistants aux plantes sauvages pourrait contraindre les agriculteurs à utiliser des doses plus fortes d’herbicide, avec des conséquences néfastes pour les milieux naturels.

Ministre britannique ulcéré Début mars 2005, Londres a comme prévu donné son feu vert hier à la culture, sous certaines conditions, de maïs génétiquement modifié pour l’alimentation animale, étant aussitôt accusé d’avoir sacrifié l’environnement en cédant à la pression de l’industrie agro-alimentaire et de Washington. Devenu l’un des plus féroces adversaires du gouvernement de Tony Blair sur ce dossier, Michael Meacher, encore secrétaire d’Etat à l’Environnement en juin 2003, n’a pas mâché ses mots au micro de la BBC radio, affirmant que « cette décision n’est pas motivée par l’intérêt général, mais par l’intérêt commercial de quelques énormes compagnies du secteur de la biotechnologie, comme Monsanto, et a été prise sous la pression du gouvernement américain ».

Reconstruction à coups d’OGM US en Afghanistant 26/01/2002 Les paysans afghans reçoivent des semences génétiquement modifiées au titre de l’aide américaine pour la reconstruction du pays (AFP du 26 janvier 2002). Les paysans, selon Andrew Natsios, administrateur de l’agence américaine pour le développement international (USAID), sont « ravis de voir germer des récoltes promettant d’être 300% plus importantes que d’ordinaire ».

De : HARRY HIMMELBLAU
mardi 3 octobre 2006