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A PROPOS DE LA QUESTION NATIONALE ET DE L’EUROPE

Publie le vendredi 19 septembre 2008 par Open-Publishing
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Je suis toujours surpris par l’accrochage de certains camarades à ne concevoir que dans le cadre national une alternative au capitalisme rejetant toute approche de réponses au niveau de l’Europe.
J’ai retrouvé un article de Pierre NAVILLE datant de Juin 1970 sur
ce sujet. Il est intéressant car il fait une chronologie des débats
dans le mouvemnt communiste.

Extraits = .... En 1914, Lénine écrit = " du point de vue de la
théorie du marxisme en général, le droit de libre disposition
ne présente aucune difficulté. Il ne peut être sérieusement
question ... de contester qu’il faille entendre par libre disposition
uniquement le droit de séparation, ni que la formation d’Etats
nationaux indépendants est une tendance propre à toutes les
révolutions démocratiques bourgeoises. La difficulté, jusqu’à un
certain point, c’est qu’en Russie luttent et doivent lutter côte à côte
le prolétariat des nations opprimées et le prolétariat de la nation qui
opprime. Sauvegarder l’unité de la lutte de classe du prolétariat pour
le socialisme, repousser toutes les influences bourgeoises et archi réactionnaires du nationalisme, telle est la tâche ... ".

Cette position sera reprise dans la thèse du 2éme Congrès de
l’internationale Communiste = 1920.

Dans la revue Socia²l-Démocrate N°33 parue en Suisse le 1/11/14
Lénine écrit = " Le mot d’ordre politique immédiat de la social- démocratie d’Europe doit être : former les Etats-Unis républicains
d’Europe. Et à la différence de la bourgeoisie, prête à "promettre"
tout ce qu’on voudra pourvu qu’elle puisse entraîner le prolétariat
dans le flot général du chauvinisme, les social-démocrates* démon treront tout cer qu’il y a de mensonger et d’absurde dans ce mot
d’ordre si les monarchies allemande, autrichienne et russe ne sont
pas renversées par la révolution" ...

Puis en 1915, Lénine retire ce mot d’ordre, mais pour des raisons
d’ordre économique ( cela pourrait semer des confusions et être
exploitée négativement par les grandes puissances d’Europe pour
mieux opprimer les colonies, piller le Japon et l’Amérique dont le
développement est rapide ).

La question est revenue sur le tapis en 1923 lors de la crise alle mande ( Poincaré fit occuper la Ruhr ).
Dans l’Internationale communiste, deux courants se faisaient jour =
l’un penchait vers une entente avec certains courants nationalistes
petits bourgeois et certains cercles militaires, décidés à résister aux
entreprises de la France impérialiste et militariste ; l’autre estimait
qu’une mobilisation du prolétariat européen devait conduire à la
remise au premier plan du mot d’ordre des Etats-Unis d’Europe,
tandis que la classe ouvrière allemenade devait être aidée dans sa
prise du pouvoir au moyen de Conseils réalisant un veste front unique

La révolition allemande échoua et le mot d’ordre des Etats Unis
socialistes d’Europe perdit son actualité.

Notons que G. Péri rédacteur de l’Humanité publia dans un livre
une défense de ce mot d’ordre en 1926 et à la même année, le PCF
publia le livre de Trotsky ’ et oui !!!! ’ Europe et Amérique dans
lequel se trouve reproduit un article de 1923 sur le mot d’ordre des
Etats Unis socialistes d’Europe.

En 1930, avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir et l’entrée de l’URSS
dans la société des Nations, le mot d’ordre fut abandonné par
l’internationale communiste. Ce qui était préconisé, c’était le
statu-quo européen avec les alliances contre nature ( pacte Staline- Laval en 1935 et Staline-Hitler en 1939 ).

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, le constat fut la
recherche frénétique des alliances, la constitution de communautés
d’Etats, de blocs et d’intégrations, de gré ou de force.

Et Naville de développer = ... " A cette lumière, les unités nationales
des pays bourgeois européens réalisés entre le 16ème et le 19ème
siècle paraissent des processus bien simples, nécessaires, liés à la
création de marchés nationaux ; mais ceux-ci, à peine consolidés,
débouchaient sur un marché mondial, arène finale du capitalisme
développé. Le marché mondial, pulvérisé d’aujourd’hui, déchiré de
contradictions innombrables, se voit contraint à chercher la consti tution de ce que l’idéologie fasciste appelait des " grands espaces "
ou " espaces vitaux " et ce que l’on désigne maintenant comme zones
communautés ou unions. "...

En 1989, la chute du mur de Berlin allait entraîner la chute de
l’empire soviétique et la suprématie des Etats Unis.
Et puis le développement inégal des forces productives et les lois
de la concurrence allaient remettre en selle ce que l’on appelle
aujourd’hui les forces émergentes = l’europe capitaliste qui a du mal
à trouver une cohésion politique, éconoimique et militaire ; le Brésil
et la Chine. Dans ce contexte, le repli pour certains communistes
à un repli nationaliste est tentant, pour autant il ne répond pas à
des arguments développés par Trotsky en terminant la préface de
la brochure sur la guerre et l’internationale en 1914 : " ... Dans ces
circonstances historiques, la classe travailleuse, le prolétariat, ne peut
avoir intérêt à défendre la survivance de la "patrie" nationale dépas sée, qui a fini par devenir le principal obstacle au développement
économique. La tâche du prolétariat est de créer une patrie beaucoup
plus puissante, qui ait une force de résistance beaucoup plus grande :
les Etats-Unis républicains d’Europe, comme base des Etats Unis du
Monde. La seule voie par laquette le prolétariat puisse s’ooposer au
capitalisme impérialiste est celle qui pose comme programme pratique
du jour l’organisation socialiste de l’économie mondiale. La guerre est
la méthode par laquelle le capitalisme, au sommet de son développe ment, cherche la solution de ses contradictions insolubles. A cette
méthode, le prolétariat doit opposer sa propre méthode : celle de
la révolution sociale."...

Des historiens tireront sans doute des avis contradictoires sur
les caractères justes ou pas de ces orientations stratégiques. Mais
ce rappel montre que ce débat est toujours d’actualité ( voir par exem ple la dérive nationaliste du camarade Lévy et ses nébuleuses alliances
lors de campagnes électorales ).

Au delà des références de nos ancêtres marxistes, le débat est
indispensable ; à vos plumes !!!!
* social-démocrate à l’époque n’avait pas le même sens qu’aujourd’ hui, c’était le courant révolutionnaire de l’époque !

Messages

  • Relire quand même l’impérialisme stade ... de Lénine qui s’y moque entre autre
    de la position des kautsky and co espèrant la création des états unis d’europe capitaliste pour finir sur des positions nationales chauviniste. Cette veille lune étant dès la fin du dix neuvième un rêve alléchant pour les idéologues de l’impérialisme anglais.

    à l’époque ou les guerres se multiplient il faut être sourd pour ne pas entendre que le bruits des bottes provient des tensions entre impérialismes.

    Europe : Le traité européens est un compromis entre l’impérialisme anglosaxon et les petits impérialismes allemand français ou italien (zone de libre échange) et des règles carcans selon des lignes de partages entre petits impérialismes européens sans cesse renouvelées, pour exploiter de la manière la plus juteuse, les classes populaires.

    Les traités européens momentanés entre petits impérialisme européens n’engagent que ceux qui y croient. Les impérialismes européens eux n’y croient surement pas