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Ibou Touré : traitement inhumain et dégradant ! Plaintes...

Publie le vendredi 24 octobre 2008 par Open-Publishing
2 commentaires

Comité des Sans Papiers 59 - CSP59 - 42, Rue Bernos – 06.80.57.50.61 - 59.800 Lille
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en pj : la plainte de Ibou Touré + le recours à la Cour Européenne des Droits de l’Homme

Le préfet Canépa
va t-il contourner la justice ?!
Ibou Touré a droit à la justice !

IBOU TOURE N’EST PAS EXPULSE MERCREDI, IL EST RAMENE AU CRA DE LESQUIN, SANS ETRE PRESENTE DEVANT LE JUGE, IL TEMOIGNE PAR TELEPHONE !

Vendredi 24 octobre est un jour fatidique pour Ibou,
le Préfet canepa va recommencer en utilisant encore une fois
les gros, gros bras pour étouffer Ibou ou le droguer. Ils lui ont fait une prise de sang aujourd’hui.

Ibou a porté plainte contre les policiers qui l’ont violenté.
Or tout semble indiquer que le préfet va tout faire
pour que sa plainte tombe à l’eau en l’expulsant.
Un avocat a été saisi, un certificat médical a été obtenu,
la plainte a été faxée par la Cimade du CRA de Lesquin.

Le préfet va t-il contourner la justice ?!
Non Ibu touré a droit à la justice.

« Ils m’ont frappé, tabassé, le pilote a crié ’arrêtez, vous allez le tuer’, ils m’ont sorti de l’avion, ils m’ont tabassé encore, j’ai demandé un médecin, ils me l’ont refusé à Lesquin ; ils ne m’ont pas présenté à un juge à la sortie de l’avion ».

Voilà le témoignage dans un souffle de douleur de Ibou Touré au téléphone à 20h 30 ce mercredi 22 octobre 2008.

Des soutiens qui se sont déplacés jusqu’à Roissy, puis le CRA de Mesnil Hamelot ont vu entrer une ambulance après que des policiers leurs aient dit « qu’Ibu avait fait un malaise ». Cette ambulance est sortie vide peu de temps après suivie d’une voiture immatriculée 59, celle qui, sans doute, ramenait Ibou au CRA de Lesquin.

Est-il besoin de commenter ce que nous ne pouvons qualifier que de pratiques monstrueuses d’un autre âge pour paraphraser Badinter, ex garde des sceaux, parlant des CRA.

Ibou est Ch’ti marcheur de Lille à Paris pour « rappeler à M. Sarkozy, le Maître du Préfet Canepa, que ce pays est une République qui a des valeurs, des principes démocratiques ».

Doit on comprendre que ce traitement dégradant est la réponse du « berger à la bergère », doit-on comprendre que parce qu’ils sont étrangers, tout est permis ?!

Ibou n’est-il pas simplement victime d’une punition qui prolonge l’acharnement préfectoral contre les sans papiers qui non seulement ont osé et osent afficher leur visibilité collective. Plus encore les sans papiers font la démonstration de leur civisme, de leur solidarité nationale en organisant un repas multiculturel de solidarité avec les sinistrés du sud du département victimes de la tornade ?! Cela est-il insupportable ?!

De nombreux citoyens ont exercé leur devoir de citoyenneté en appelant, en écrivant au Préfet, des élus du peuple l’ont fait, même un enfant de 9 ans a écrit au Préfet Canepa sur le départ pour la fonction de Préfet de Paris et d’Île de France, mais rien n’y fait, la seule réponse revancharde a été l’affirmation que « le seul souhait est de voir Ibou Touré en Guinée ».

Et l’une des réponses au Préfet d’un soutien a été : « Nous, citoyens et élus, ce que nous souhaitons, c’est de voir Ibou jouer au foot avec Théo (l’enfant de 9 ans qui avait écrit au Préfet) ».

Le CSP59 appelle tous les élus de gauche et de droite qui ont encore un grain de principe Républicain, d’humanisme, à réagir, c’est une question d’honneur pour ce pays, pour que cesse ce type d’acharnement préfectoral indigne de l’histoire républicaine de ce pays.

Libérez et régularisez Ibou

Venez nombreux ce samedi 25 octobre à partir de 18h à la Halle aux Sucres au repas de solidarité avec les sinistrés de la tornade


Témoignage reçu de Alain Vantroys

J’ouvre ma boite mail ce matin 23 octobre 2008.

Un appel pour que des élus aillent voir Ibou Touré…

Je l’ai donc rencontré quelques minutes aujourd’hui au Centre de rétention de Lesquin.

Cet homme a été battu.

Il souffrait visiblement. Il semblait calme et parlait sans haine apparente. Il était surtout visiblement affaibli par un traitement brutal.

Il préféra s’asseoir par terre parce que ses jambes lui faisaient trop mal lorsqu’il s’asseyait sur une chaise.

J’ai d’abord été surpris. On m’avait dit qu’il avait été tabassé. Je m’attendais donc à voir un visage tuméfié, des yeux gonflés, une lèvre éclatée, une oreille fendue, un nez cassé, une arcade sourcilière ouverte, enfin quelque chose comme ça.

Le visage semblait intact. Marqué par la douleur et la fatigue, mais intact.

« Ça va ? » lui demande Marie, l’une des militantes présente.

« Ça va ».

« Tu as pu boire ? » « Tu veux de l’eau » « on t’a apporté un coca »

« J’ai mal à la gorge ». C’est à cause des coups. Il a été frappé au niveau du cou.

« Ils t’on fait mal ? Ou est-ce qu’ils t’on frappé ? »

« Partout »

Il nous montre. Un peu partout, des traces de coups. Quelques blessures. Des endroits qu’on devine tuméfiés. Il a la peau très sombre. Je n’avais jamais fait attention. Ça fait comment un bleu sur une peau aussi sombre ? Oui, il a bien été frappé.

« Ça s’est passé comment ? Comment exactement ça a commencé ? »

« On est entré dans l’avion, le vol pour Conakry. Je me suis assis. J’ai mis ma ceinture de sécurité. J’étais assis à côté des hommes qui étaient chargés de moi.

« Alors le nègre, tu as compris maintenant … » a dit l’un d’eux.

« Pourquoi vous m’appelez « le nègre » ? Vous pouvez me respecter »

« Tiens. Prend ça le nègre ». Les premiers coups tombent sur le ventre, le torse…

Une des militante qui est là et écoute était hier à l’aéroport. Elle nous racontait un peu plus tôt l’histoire telle qu’elle l’avait vécue dans la salle d’attente de l’aéroport. A ce moment là, un uniforme arrivait dans la salle en question : « votre ami ne part plus ; il est en train de descendre de l’avion. » Elle nous raconte l’explosion de joie à ce moment là.

Pour Ibou Touré, ce n’était que le début d’une pénible épreuve qui allait durer entre une et deux heures.

« Mais avec quoi ils t’on fait tout ça ? Avec leurs poings ? Avec des matraques ? »

« Avec leurs chaussures de sécurité. J’étais par terre et ils tapaient avec leurs pieds. Ils tapaient. Ils tapaient. »

Il nous racontait donc son épreuve quand un garde est entré.

« Monsieur Touré ? »

« Oui »

« Un médecin est là pour la visite médicale »

Je n’ai donc pas eu le récit de la fin du martyr. Nous n’avons pas parlé assez longtemps. Etait-ce d’ailleurs bien nécessaire. Ce court échange n’est-il pas déjà édifiant ?

Il a été battu. Ni la description de chacun des coups, ni la comptabilisation administrative de chacun d’entre eux n’ajouterait quoique ce soit à l’affaire. Pendant ce temps, dans la salle d’attente de l’aéroport, les personnes qui étaient allé le soutenir apprenaient que les pompiers arrivaient parce qu’il avait « eu un malaise ».

Voilà ce que j’ai vu et les morceaux de témoignages que j’ai recueilli aujourd’hui. C’est un peu décousu. Je vous les livre comme ça.

Hier, un homme tranquille a été battu par des représentants de la puissance publique.

J’ai quitté le centre de rétention administrative tandis que les trois militantes présentes restaient dans la salle de visite pour attendre Ibou Touré.

Dernier regard sur Ibou Touré : un visage intact, clean.

Dernier regard sur l’entrée du bâtiment du centre de rétention : clean.


message de Patric Rochedy
date23 octobre 2008 13:42
objet texte au préfet
envoyé par orange.fr

Monsieur,
la violence, fut-elle celle de l’état par le biais de la police, n’est que la preuve de l’inconscience !
Quant à l’humanité de certaines personnes elle semble fictive, pour preuve le traitement fait à Monsieur Ibou Touré.
J’ose encore croire que vous êtes un homme sensible à la douleur et à la justice et espère que vous allez faire pression pour que soit rendu à la liberté cet homme qui ne cherche qu’à vivre en paix.
Patric Rochedy

... Parmi des dizaines de mails reçus demandant la régularisation de Ibou !

Fait à Lille le 23/10/08


Plainte d’Ibou déposée devant la Cour européenne des droits de l’homme


Plainte d’Ibou déposée devant le procureur de Lille


Vols vers Conakry le 24 octobre


Ibou pendant la Marche de Lille à Paris

Portrait d’Ibou

Messages

  • Continuez d’envoyer vos mails, fax, lettres au Préfet du Nord pour demander la libération et la régularisation d’Ibou Touré

    Ecrivez, téléphonez, faxez au préfet et à ses collaborateurs, aux différents directeurs de cabinet ministériels…

    Voici les coordonnées du Préfet du Nord et de la Préfecture :

     Le préfet Mr Canépa : daniel.canepa@nord.pref.gouv.fr

     le nouveau préfet, en prise de fonctions (dont le mail est peut-être déjà actif), Mr Jean-Michel Bérard : jean-michel.berard@nord.pref.gouv.fr

     le fax de la prefecture du Nord : O3 20 30 52 58

     le secrétaire général : pierre-andre.durand@nord.pref.gouv.fr

     la page accueil du site préfectoral http://www.nord.pref.gouv.fr/page.php?P=static/contact/

    Et au niveau ministériel :

     Fax ministère Hortefeux : 01 77 72 61 30 Standard 01 77 72 61 00

     Directeur de cabinet : thierry.couderc@iminidco.gouv.fr

     Conseiller du ministre : patrick.stefanini@iminidco.gouv.fr

     Directeur-adjoint : guillaume.larrive@iminidco.gouv.fr

     Conseillers techniques : sabrina.belkhiri-fadel@iminidco.gouv.fr et geoffroy.didier@iminidco.gouv.fr

     Maxime Tandonnet (conseiller immigration) maxime.tandonnet@elysee.fr

     Matignon : http://www.premier-ministre.gouv.fr

     Elysée : http://www.elysee.fr/ecrire/index.html

    • Que cette "France" là me deplait...C’est innommable, je suis scandalisée, revoltée, peinée...Voila comment se comporte la france des droits de l’homme...De la solidarité...Triste reflet de la politique gouvernementale et de la deshumanisation ces actes sont barbares et odieux. Ca ne suffit donc pas qu’Ibou risque de mourir si il retourne en Guinée, voila le sort que lui reserve notre pays...
      Nous sommes des citoyens du monde, de la vie...De passage sur cette terre pour y semer la vie, l’espoir, mais pas la barbarie...
      Courage Ibou, la lumiere est au bout du chemin et nous sommes tous freres et soeurs.
      Amicalement

      Hélène