Accueil > Seguin-Moreau annonce 34 licenciements et ferme son site de Sigogne

Seguin-Moreau annonce 34 licenciements et ferme son site de Sigogne

Publie le jeudi 5 février 2009 par Open-Publishing

François GOUBAULT

Gros coup de froid hier matin dans les locaux de la tonnellerie Seguin-Moreau à Merpins, où le P-DG Philippe Rapacz avait convoqué un comité d’entreprise extraordinaire afin de présenter un projet de « réorganisation pour sauver l’entreprise ». « J’ai annoncé aux représentants du personnel la suppression de 34 postes répartis sur l’ensemble des services et la fermeture de notre site de Sigogne où nous fabriquons uniquement des fûts », précise Philippe Rapacz. La vingtaine de salariés de Sigogne sera rapatriée à Merpins. Cette décision intervient alors qu’en octobre, Seguin-Moreau s’était déjà séparé de ses intérimaires et de ses personnels en CDD, soit une douzaine de personnes.

« C’est chaud, peste Jean-Claude Zimmer, le délégué FO de la tonnellerie encore sous le choc. C’est un moyen de se séparer des gens indésirables, parmi lesquels pas mal de syndiqués, ou des gens qui viennent juste d’être promus dans de nouvelles fonctions et qui sont aujourd’hui concernés par ces licenciements. »

Pour la direction, cette décision est prise « avant qu’il ne soit trop tard ». « Nous avons beaucoup investi ces quatre dernières années pour remonter la pente grâce à la qualité de nos produits. Et si nous ne voulons pas mettre en péril ces acquis, il fallait agir rapidement en instaurant ce plan d’économie », justifie Philippe Rapacz.

Faible récolte

et marché illisible

Pour le patron de la société - qui appartient au groupe Oeneo et a réalisé 56 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2007, dont 80% à l’export -, la fin 2008 a sonné le premier coup de semonce. « Les récoltes faibles dans le Bordelais et surtout en Californie où se situe l’essentiel de nos débouchés, ont conduit nos clients à ne pas réajuster leurs stocks de barriques comme ils le font d’habitude. Certains ont même encore des fûts neufs qu’ils n’ont pas besoin d’utiliser », témoigne Philippe Rapacz.

Aux conditions climatiques qui ont conduit à de faibles vendanges, est venu s’ajouter, début 2009, un manque de lisibilité du marché dans un contexte de crise mondiale. « Du coup, nos clients américains sont attentistes alors que notre marché de grands contenants a subi lui aussi un coup d’arrêt, à l’image des maisons de cognac, qui représentent plus de la moitié de notre chiffre d’affaires dans cette activité, qui ont remis leurs commandes à une date ultérieure. Mais quand tout cela redémarrera-t-il », s’inquiète le P-DG.

Et le monde de la tonnellerie n’est peut-être pas encore au bout de ses surprises. Les marchés espagnols et portugais, jusqu’ici à peu près épargnés, pourraient à leur tour flancher. « Et nous n’avons pas encore été touchés en Europe par l’effet des copeaux qui peuvent désormais servir à faire vieillir le vin. Les conditions actuelles risquent de favoriser cette méthode... », soupire Philippe Rapacz.

http://blog.charentelibre.com/journ...