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Grève générale en Guadeloupe : le point de la situation par Jean marie NOMERTIN [LKP]

Publie le mardi 3 mars 2009 par Open-Publishing
13 commentaires

Voilà ce qu’ils n’arrivent pas à comprendre : toute la mesure de ce mouvement.

En temps normal il nous aurait fallu nous excuser de commencer un meeting non programmé, non prévu, à 22H45. Mais il s’agit cette fois d’un meeting que vous qui êtes présents ce soir nous avez imposé ! Et c’est là toute la différence par rapport au temps d’avant !

Et il est important de le comprendre ! Vous êtes là depuis un certain temps et nous n’avons encore jamais eu à nous excuser, à venir vous voir pour vous dire que tel ou tel meeting se fera ou ne se fera pas ; que s’il se fait ce sera à telle ou telle heure. Vous restez là, parce que vous voulez savoir ce qui se passe !

Et c’est aussi pourquoi nous disons que ce mouvement est réellement chouké an didan tout goudron a tout chimen ki an péyi la sa ! (ce mouvement est puissamment enraciné dans ce pays). Et nous disons que nous n’aurions pas pu commencer ce meeting si les camarades de retour de la sous préfecture (négociations sur les prix des produits de première nécessité), n’étaient pas venus pour nous permettre de donner une explication détaillée des choses.

Il nous faut aussi comprendre que notre grève est à un carrefour !

Et c’est à nous de lui indiquer la bonne voie à prendre ! Nous, et pas le préfet ! Nous et pas le recteur ; et encore moins les chefs d’établissement scolaire.

Nous le disons en direction de tous ceux qui reprennent le travail : pa ni pwoblem, reprenez donc le travail... Mais lorsque nous travaillons, vous êtes les premiers à dénoncer la surcharge de travail et le manque d’effectifs. Et aujourd’hui, alors que la moitié des personnels est en grève, vous souhaitez travailler, travailler plus que n’importe quel autre jour. Zô pli enmé travay ki pon moun !

A ceux là, nous le redisons, prenez vos responsabilités ! Car toutes les centrales syndicales ayant appelé à la grève, il n’y aura pas ces jours-ci des syndicats pour vous défendre dans l’entreprise.

Nous le disons aussi parce qu’il nous appartient de comprendre là où nous allons aujourd’hui. Raymond GAMA (intervenant précédent) l’a dit : toutes les Assemblées que nous avons convoqué ont rassemblé au minimum 400 personnes. Mais il en a oublié une, celle ayant réuni les Femmes (dimanche 1er mars 2009 à Lauricisque - PàP). Il y avait effectivement bien plus de 400, certains ont avancé le chiffre de 600 femmes présentes dimanche à trois heures de l’après-midi à Lauricisque.
Dans ces réunions, les personnes présentes apportent des idées, prennent des initiatives...

Et c’est là toute la différence aujourd’hui !

C’est parce que nous avons, en tant que dirigeants, des comptes à vous rendre que les camarades partis en négociations à la sous préfecture étaient obligés de venir là ce soir vous donner des explications. Ils auraient pu rester plus longtemps...

Nous disons que sur les marges arrières et sur les prix des grossistes, il nous faut les faire reculer sur le prix des marchandises. A moins qu’ils ne produisent des documents nous prouvant que leurs bénéfices, leurs marges sont moindres. Et à ce moment là nous laisserons tomber...

Mais ce n’est pas parce que, comme certains l’avancent, que nous avons déjà gagné 200 euro, que nous avons déjà baissé le prix de l’eau, le prix des carburants... que nous devons considérer que les pwofitasyon ont pris fin.

Nous disons NON ! Ce mouvement doit nous permettre d’arracher tout ce que nous devons contre les pwofitasyon ! Et c’est cette décision que le LKP a pris !

 Sur Basse-Terre, l’eau baisse de 3%. Pour nous c’est insuffisant, pais elle baisse déjà de 3%
 Pour les transporteurs, on est parti de 0 euro. On en est ce soir à 35 000 euro. nous sommes à la moitié du chemin. Ils doivent faire un geste supplémentaire. Car il est inadmissible que des personnes qui pendant un siècle, de génération en génération, ont permis à un système de fonctionner vaille que vaille, puissent du jour au lendemain se retrouver sans aucun revenu ; alors qu’on leur a fait acheter des cars neufs et qu’ils ont des mensualités à payer !
Il faut donc que chacun prenne la dimension du problème et surtout du drame social vécu par ces transporteurs.

Nous redisons que cette grève est à un carrefour.

Car lorsque le préfet a annoncé en pleine négociations que le travail devait reprendre ce lundi matin, il ne faisait que tester notre détermination.
Nous lui avons dit et avons dit en présence des journalistes présents qu’il devait nous adresser le document promis (le projet de protocole) ; et qu’une rencontre aurait lieu cet après-midi à 18H00 aux Affaires maritimes.

Que s’est-il passé entre temps ?

Le préfet nous a dressé le document à 15H00 (twzè’d lapwémidi) ! 14 pages à quinze heures ! Sachant que nous devions nous réunir pour l’étudier ensemble...

 La première faute qu’on trouve dans ce document c’est qu’y figure parmi les signataires, le nom de Jean-claude MALO, alors que ce dernier a démissionné de lAssociation des maires de Guadeloupe ! Comment une personne ayant démissionné du poste qu’il occupait peut-il être invité par le préfet à venir signer un tel document ?!

 Deuxième faute contenue dans ce document : elle prote sur l’aide du Conseil général. Le préfet fait figurer le mot "euro" sans indiquer le montant exact de la somme que la collectivité départementale met sur la prime relative au RSA.

Comment prendre ces gens au sérieux ?!

Sans oublier tous les oublis, alors que nous avons discuté, toutes les omissions ; tout ce qu’il a transcrit à sa manière ; sans compter tout ce qui y figure et qu’il n’avait pas à écrire, car nous ne le lui avions pas demandé et que c’est par ailleurs inutile.

Les camarades ont donc dû rester là et travailler sur ce document avant de le lui retourner en lui précisant que nous nous rencontrerons aux Affaires maritimes seulement demain. Et que si les documents sont en concordance avec nos revendications ; alros seulement nous signerons une suspension du conflit. Mais que nous ne changerons pas de ligne tant que nous n’avons pas le bon document !

Et nous disons que c’est extrèmement grave. Car voilà des gens (un préfet et un secrétaire général de préfecture chargé de prendre des notes) qui traitent les travailleurs de fainéants ; qui affirment que les travailleurs ne foutent rien ; qu’on les paie à ne rien faire... qui se révèlent être incapables de transcrire point par point ce qu’ils ont écrit ou qu’ils étaient censés écrire entre la journée de samedi à dimanche matin !

Comment peuvent-ils venir critiquer demain un fonctionnaire de catégorie C ou B, quand eux, agents de catégorie A ou de catégorie super A, font de pareils fautes et sont incapables de produire un document ?! Alors que nous lui avons demandé à chaque fois de nous lire ce qu’il avait acté et que nous lui indiquions les modifications à effectuer.

Nous affirmons qu’il s’agit d’une bande d’incompétents qui ont pour unique objectif de mater les travailleurs et de leur imposer la reprise du travail !

Leur problème c’est d’arriver à faire croire qu’il y aurait un petit groupe d’irréductibles de trois ou quatre individus présents dans les organisations et qui seraient seuls à tenir la grève ! Et parvenir ainsi à monter le peuple contre le collectif.

Mais c’est bien eux que nous démasquons et les démystifions : si la grève perdure, c’est eux et eux seuls qui en portent la responsabilité !

Nous le disons, Oui camarades, nous nous levons tous les jours tôt le matin depuis plusieurs semaines. Mais il y a une dernière accélération à porter et nous nous devons de le faire à fond !

Nous reconduisons donc la même opération que ce matin ; à la même heure ; au même endroit ! Et nous bloquerons comme nous l’avons fait jusque là ! Jusqu’à ce qu’ils nous entendent, nous répondent et satisfassent nos revendications. C’est la condition pour une suspension de la grève !

Mais nous disons aussi qu’il y a plusieurs autres rendez-vous de fixés !

 Demain mardi 03 janvier à 10H00 : rendez-vous important en préfecture. Et c’est important pour tout le monde ; y compris pour les petits artisans et petits patrons, même ceux n’ayant pas encore signé l’accord. : nous allons dicuter avec les banques, l’IEDOM et les organismes de crédit.
Pour nous il est important que ces entreprises bénéficient de facilités de crédit au niveau de ces institutions bancaires. Mais il est encore plus important à nos yeux que chaque client, chaque usager puisse savoir réellement que les frais doivent baisser (agios, accès au crédit). Et qu’ils aient aussi une information détaillée sur ce qui se passe !
A titre d’exemple, voilà une quinzaine de jours, Europe 1 indiquait que la France détenait le record en matière de taux de crédit. Mais en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane et à la Réunion, il est doublement plus cher. Et c’est la BDAF et la Caisse d’Epargne qui abuse le plus dans ce domaine !
Nous exigeons une baisse immédiate !

Nous devons passer cette phase !

Ansanm nou ké lité ! Ansanm nou ké gannyé !

Les rendez-vous du Mardi 3 Mars 2009 :

 08H00 : Vélodrome de Gourde liane : LKP : Opération caddie gratuit.

 10H00 à la préfecture : LKP-Etat-Institutions bancaires et organismes de crédit : Accès au crédit - Taux de crédit - Droit à l’information des usagers.

 15HOO à la préfecture : LKP-Etat : Contrats aidés.
 °° RDV à 14H00 au Palais de la Mutualité : Bus prévu (réservation).

 16H00 à la sous préfecture : LKP-Grande distribution-Etat : Prix des produits de première nécessité.

Source : UGTG

Messages

  • Oui du fond du coeur BRAVO pour votre courage et votre ténacité, mais aussi pour la justesse de vos analyses dans la conduite de cette lutte. Trop de combats ont été perdus car celles et ceux qui les menaient ont baissé les bras, ou se sont laissés manipuler par le pouvoir alors qu’ils étaient en position de force. Et pour finir honte à nous qui ne vous rejoignons pas dans la lutte alors que le moment historique dans lequel nous sommes entrés l’exige de plus en plus fort.

    • Et pour finir honte à nous qui ne vous rejoignons pas dans la lutte alors que le moment historique dans lequel nous sommes entrés l’exige de plus en plus fort.

      Camarade, non, pas de honte, la lutte ça ne se commande pas, ça ne s’exige pas, on ne la mène pour "rejoindre" X ou Y , ça ne fait pas par solidarité.

      Prends patience, notre moment va arriver aussi. Les conditions ne sont pas encore réunies. C’est "malheureux", mais il faut attendre. Et ne pas attendre les bras croisés, mais PRÉPARER les luttes à venir et les actions.

      Car si le LKP peut mener ainsi cette grève si longue c’est aussi parce que les bases idéologiques, organisationnelles, politiques, associatives et syndicales sont "puissantes" c à d nourries, construites, étayées....

      Et là oui "honte à nous", si tu veux, nous avons bien du retard....L’essentiel étant de le rattraper. Ce à quoi chaque syndicaliste, chaque militant-e- doit désormais et actuellement s’employer ET SURTOUT NE PAS SE LAISSER DÉTOURNER PAR CES PUT.... D’EUROPÉENNES DE M.... ( oui je suis grossière je sais mais bon...)

      On s’en fout des querelles de clocher politiciennes - on sait bien pour qui on devra voter si on veut aller voter (moi je pense qu’il faut aller voter oui mais sans aucune illusion, "pour rien", sans croire que ça va "changer la donne" -et encore moins l’Europe !!! - mais juste pour envoyer un message, un de plus, à la face des patrosn et de leurs serfs du PSMODEM : "on ne veut plus de vous, on ne veut plus vous voir sur notre dos comme des tiques, à nous sucer le sang".)

      La seule unité qui compte c’est celle que nous construisons à la base sur des revendications fortes, les plus exigeantes possibles, pour nous, pour nos enfants.

      A plus tard

      LL

    • Tu as raison, LL !

      Heureusement qu’on a des dirigeants syndicaux RESPONSABLES, pour nous empêcher de faire n’importe quoi !

      Grâce à eux on attend un mois et demi entre le 29 janvier et le 19 mars.

      Je leur demande que la prochaine fois ils soient encore plus responsables et d’attendre carrément la rentrée pour une nouvelle journée d’action.

      D’ailleurs, une journée, c’est pas un peu trop long pour une grève ?

    • Quand on parle de la responsabilité des autres,il faut commencer à prendre les siennes.Et le sens des responsabilités ça n’a rien à voir avec des propos ironiques,qui sont l’apanage de ceux qui braillent,mais qui vont au boulot les jours de grève.

      Tu fais quoi,toi,depuis le 29 Janvier ?

      Tu as convaincu combien de personnes à participer aux luttes,A TOUTES LES LUTTES ?

      Le 29 Janvier était une bonne journée de mobilisation,par rapport aux années précédentes,mais c’est aussi 3 millions de personnes dans les rues,c’est à dire 4% de la population.

      13% des salariés,avec un taux de syndicalisation de 7%

      Et je ne parlerai pas du nombre de grévistes,pour éviter de faire pleurer dans les chaumières.

      C’est cette mobilisation là que tu voulais reconduire le 29 Janvier ?

      Alors réfléchis un peu,et d’ici le 19 Mars,essaies de convaincre tes voisins,tes collègues de travail,de bistrot, ECT......que leur place ce jour-là c’est dans la grève et dans la rue.Ce sera plus utile que des propos stériles.

      Si nous le voulons,nous pouvons multiplier par 3 la mobilisation du 29.Je n’ai pas envie d’entendre SARKO,une nouvelle fois dire :

      " J’entend les grèvistes et les manifestants,mais j’entend aussi ceux qui ne font pas grève et qui ne manifestent pas "

      C’est à dire 96% des Français.

      ALORS BOUGEONS-NOUS LE CUL PLUTOT QUE DE RACONTER DES C........ES !

      LE REBOURSIER

    • Heureusement qu’on a des dirigeants syndicaux RESPONSABLES, pour nous empêcher de faire n’importe quoi !

      Grâce à eux on attend un mois et demi entre le 29 janvier et le 19 mars.

      Je leur demande que la prochaine fois ils soient encore plus responsables et d’attendre carrément la rentrée pour une nouvelle journée d’action.

      D’ailleurs, une journée, c’est pas un peu trop long pour une grève ?

      entièrement d’accord, nous ont attend sagement les rendez vous 1 journée par si une journée par la, c’est ridicule et inefficace.

      Ont devraient au contraire se joindre a ce mouvement et ce mettre ici également en grève illimité " l’union fait la force ".

      Nos fédérations syndicales sont bien dociles et bien polis avec ce gouvernement, elle attendent sagement les rendez vous, alors que des milliers de gens sombres et n’en peuvent plus.

  • Cette aventure collective, par la force des choses, menée d’une main de maître, exemplaire en tous points de vue, ne peut qu’éclairer notre chemin.

    Surtout ne baissez pas les bras quand le compte n’y est pas, c’est votre droit et même votre devoir. C’est tellement mesquin de la part du préfet de vous jouer de tels tours pour tenter de vous flouer, et vous diaboliser par la même occasion devant l’opinion publique.

    Vous êtes la preuve vivante qu’une bonne instruction du peuple doit être préservée pour tenir tête à ceux qui veulent nous faire courber l’échine, en nous abusant par leurs mots et leurs écrits. C’est pour cette raison aussi qu’il faut sauver notre Education nationale telle qu’elle est encore : un service public de qualité. Tout est relié.

    Bravo encore au LKP de mener rondement leurs négociations, sans fléchir ni se laisser abuser.

  • Bravo pour votre courage et votre résistance aux manips !

    Alors nous on attend, pendant que une partie du peuple français est au feu contre un patronat totalement arc-bouté sur ses profits. Les conditions ne sont pas réunies pour les soutenir et combattre la profitwasyon, ici ? Mais QUAND le seront-elles ?

    Soleil Sombre

    • En fait, les Français retiennent leur respiration ! Pourvu que le chômage ne leur tombe pas dessus ! Mais peut-être qu’ils se bougeront quand il y aura au moins 1 million de français jetés à la porte de leurs entreprises cette année !

      Pourquoi aux Antilles il y a cette solidarité incroyable face à un patronat resquilleur ? Eh bien parce qu’il n’y a pas d’avenir pour les jeunes : 50 % au chômage, c’est énorme ! Et comme des philosophes, des historiens et autres spécialistes annoncent des guerres civiles, conséquence de cette crise terrible, tant de chômeurs, c’est un peu comme si c’était une guerre civile entre ceux qui n’ont absolument rien quand d’autres ont tout comme les békés. C’est simple à comprendre !

      Quand en métropole, on en arrivera là, pour sûr qu’on trouvera du monde pour descendre dans la rue et pas que pour un jour. C’est peut-être aussi pour cela que Sarko et ses sbires sont en train de mettre en place un système qui intimide, une police plus présente, des contrôles sur tout et n’importe quoi, jusqu’au net à présent, tout simplement parce qu’il sait ce qui doit nous arriver, par le biais de rapports de spécialistes, d’observateurs, de sondages et de statistiques, annonciateurs du pire pour l’ensemble des travailleurs.

  • nationaliser les grands groupes békés...voilà une très sage solution. GESTION DU PEUPLE POUR LE PEUPLE...