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Lire Le cauchemar de Marx par Denis Collin (éditions Max Milo, collection l’Inconnu).

Publie le lundi 23 mars 2009 par Open-Publishing
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En ces temps où, de nouveau, la crise du capitalisme jette des millions de travailleurs à la rue et disloque leurs familles, il faut lire Le cauchemar de Marx. Le livre commence par expliquer les raisons de l’apparent triomphe général du capitalisme, après l’effondrement du « socialisme réellement existant » en URSS et en Europe de l’Est et la transformation de la Chine en grande usine du marché capitaliste mondial. Ce triomphe ne contredit pas les analyses de Marx mais en constitue, ainsi que le montre l’auteur, une confirmation éclatante. Pour autant ce « capitalisme absolu » n’est pas la fin de l’histoire. On trouvera dans Le cauchemar de Marx une analyse de la crise actuelle souvent à rebours des idées reçues : ce n’est pas une crise de sous-consommation ni une crise née de la spéculation financière, mais une crise qui touche aux fondements mêmes du mode de production capitaliste, c’est-à-dire à la capacité d’investir le capital avec un taux de profit suffisant. Les moyens par lesquels le capitalisme a vaincu et se sortir sans doute de la crise actuelle ne font que reproduire ses contradictions sur une échelle toujours plus large.

Le développement du capitalisme a donc confirmé les analyses de Marx, mais les prédictions concernant son renversement et son remplacement par le communisme se sont réalisées comme un véritable cauchemar. Denis Collin donne une analyse fouillée de cet échec terrible, en réfutant d’une part l’idée que la cause en serait à chercher dans la « trahison » des dirigeants des partis se réclamant de Marx, et, d’autre part, en montrant que l’opposition entre la social-démocratie et le stalinisme n’est pas si importante qu’on pourrait le croire. Dans les deux cas, il s’agit de formations politiques qui se sont donné comme but la défense du salariat, c’est-à-dire, finalement, la défense d’un état social dans lequel est maintenue la domination des travailleurs. Dans la lignée de ses travaux antérieurs, l’auteur montre que le marxisme est l’idéologie de ces appareils bureaucratiques qui se sont constitués au fur et à mesure que la classe ouvrière s’organisait pour arracher des positions au sein même de la société capitaliste. Et cette idéologie salariale s’oppose point par point à la perspective, défendue par Marx, de l’abolition du salariat et du transfert de l’appareil de production entre les mains des producteurs associés.

La troisième partie de l’ouvrage essaie de reprendre la perspective du communisme, en éliminant les communismes utopiques du XXe siècle, qui, parce qu’utopiques, ont laissé le champ libre à des régimes tyranniques qui paraissent avoir barré durablement l’horizon d’une alternative politique et sociale radicale. L’auteur propose de nouvelles pistes de réflexion pour un « communisme non utopique », fondé sur la reconnaissance de l’impossibilité de la disparition de l’État et le renoncement à l’abondance d’un pays de Cocagne. Un communisme qui redonne tout simplement son vrai sens au bien commun et à la vie en communauté.
BQ.

Messages

  • En tout cas, ce que tout le monde peut constater, c’est que le capitalisme a souvent une maladie contagieuse avec forte fièvre ! Et le pire c’est que les capitalos comme Sarko clament à qui veut bien l’entendre, que c’est le meilleur système pour que les individus s’enrichissent (d’ailleurs pourquoi "s’enrichir", comme si c’était le but final d’une vie), mais qu’aussi il présente souvent des défaillances, des crises comme celle qui frappe toute la planète actuellement, et ça passera. Alors, si on réfléchit bien, on peut se dire que ce système n’est peut-être pas le plus performant pour rendre TOUS les hommes heureux, surtout quand on voit autant de misère, de SDF, de chômeurs, de précaires, sans parler de la situation critique dans les pays pauvres ! Il faudrait que les capitalos nous expliquent là !