Accueil > Otan vers une image truquée pour le monde en guise d’info

Otan vers une image truquée pour le monde en guise d’info

Publie le dimanche 29 mars 2009 par Open-Publishing
1 commentaire

Comment les autorités influencent les images télévisées du sommet de l’OTAN

Les chaînes de télévision du monde entier vont référer du sommet de l’OTAN 2009. Pendant ce temps, les images et les discours de Baden-Baden, Kehl et Strasbourg seront mis à disposition par des ‘Host Broadcasters‘. Selon les Stuttgarter Nachrichten, pour les médias français cette tâche sera accomplie par une entreprise privée (1). Président Sarkozy aurait commandé de n‘agréer que les images officielles de l‘accueil. Par contre, des images d’émeutes ou de batailles de rue ne devront pas être diffusées.

Comme Host Broadcaster allemand, le SWR travaille de manière moins simpliste. Cette chaîne va référer du sommet avec l’aide d’environ 130 employés rédactionnelles et 250 techniques. On voudrait ‘un journalisme propre ce qui comprend aussi des images des camps de proteste ou de blocages’ disait sur SWR Georg Weisenberger, le coordinateur de l’état-major du sommet. Il suppose que les images officielles seront aussi les plus marquantes du sommet. Mais d’après lui, on produira à côté de ‘l’image pour le monde’ une deuxième montrant les phénomènes marginaux.

Dans une vidéo sur goodnews4.com, Weisenberger admet que la couverture dépendait énormément des autorités de sécurité (2). Mais surtout la coopération avec la police serait ‘excellente’ – aussi grâce à Stephan Schlentrich, reporter de l’état-major. Au-delà de son engagement pour le SWR, Schlentrich enseigne à école de police à Villingen-Schwenningen (3).

En outre, ce journaliste spécialisé en terrorisme’ et ensécurité intérieure’ dirige depuis 2007 le Steinbeis-Transferzentrum CSS ´Communication, Safety & Security. Le CSS offre entre autres des ´Hostile Environment Trainings pour entreprises ou journalistes. Mais surtout le CSS conseille des entreprises allemandes et internationales en termes de ‘management de crise et communication de crise’ (4).

En Mai 2008, le Congrès de l’Académie Fédérale de la Politique de Sécurité avait discuté comment, en cas d’attaques terroristes, on devrait diffuser des ‘informations officielles’ dans la population. C’est là que Schlentrich avait revendiqué la création d’un ‘commandement de forces spéciales’ : une équipe d’attachés de presse qui en cas de crise coordonneront aussitôt les relations presse sur place (5).

Schlentrich sait bien dramatiser les images comme par exemple pendant un entraînement pour des journalistes du SWR et des policiers en préparation du sommet de l’OTAN. Comme ancien correspondant de guerre (6), il a référé comment réagir quand on se retrouverait en tant que journaliste attaqué par un cocktail Molotov (7).

Dans le cadre d’une ‚échange d’informations’, Klaus Pietsch, lieutenant de police, a introduit les journalistes en tactiques et expressions policières. Un enregistrement révèle qu’on y a présenté aux participants du séminaire des images plus ou moins violentes du ‘bloc noir’ en confrontation avec la police.

En plus, Pietsch parlait de ‘casseurs’ et annonçait aux participants des interventions ‘rustiques’ de la part de la police. C’est pour que les équipes de caméra sachent où se mettre, ainsi le collègue de Schlentrich, Georg Weisenberger, avait commenté l’entraînement de la police.

Par contre, au niveau technique, le SWF semble moins bien équipé. La rédaction ne serait pas conçue pour une telle production, mais on aurait créé une infrastructure technique à part, selon Andrea Pfeiffer, directrice de production pour la couverture du sommet (8). L’émetteur serait ‘préparé sur tous les plans’, dit Georg Weisenberger. Le SWR va concentrer les images du ZDF, de Phoenix, de N24, de n-tv, du SWR/ ARD et de la Deutsche Welle afin de les mettre à disposition des stations à travers le monde. Ceci va donc créer ‘une image pour le monde’.

L’émetteur Deutsche Welle, financé par l’Etat, travaillera avec une transmission par satellite. Selon Pfeifer, on se cherchera des ’placements délicats de la manifestation’. Par contre, la direction de production se soucie encore de l’emplacement des moderateurs : le centre de Baden-Baden manque d’espace.

(1) http://www.stuttgarter-nachrichten.de/stn/page/detail.php/1969234

(2) http://goodnews4.com/preview_interviewtv.php?iid=593

(3) http://www.pandemie-symposium.de/wiki/doku.php/autoren:stephan_schlentrich

(4) http://www.it-defense.de/itdefense2008_de/pages/referenten.html

(5) Modul 5 – Krisen und Krisenmanagement in medialer Vermittlung, http://www.baks.bundeswehr.de, 14.05.2008

(6) http://goodnews4.com/preview_interviewtv.php?iid=600

(7) http://goodnews4.com/preview_interviewtv.php?iid=599

(8) http://goodnews4.com/preview_interviewtv.php?iid=592

Messages

  • Pour les alsaciens,cette machine de guerre ,innommable,"imposée" à Strasbourg aujourd’hui,nous rappelle des mauvais souvenir.

    L’état de siège actuel imposé à des centaines des strasbourgeois triés soigneusement pour avoir "la chance"de saluer et même des poser de questions à Mr.Obama a un gout de servitude,et l’Alsace est une terre de résistance.

    Aux lieu que des strasbourgeois jouent les caniches,je pense,que c’est une excellente opportunité pour que Mr.Obama puisse demander des excuses et mettre une gerbe aux morts strasbourgeois.

    Nous sommes obligés d’avoir un badge pour entrer/sortir de chez nous pendant deux jours,au centre ville.
    Pour l’instant nous sommes bombardés par une psycosis sécuritaire,pour"protéger" 26 mammifères que veulent nous faire croire que la seule issue de l’humanité c’est la guerre.

    OTAN l’emporte le diable !
    Wilson de Strass


    Il y a 65 ans, sous les bombes
    C’était le 6 septembre 1943. L’aviation américaine avait largué 574 bombes sur Neudorf.(quartier entre le centre de Strasbourg et Khel)
    Bilan : 185 morts et 633 blessés.

    Au coin de la brasserie du Scala, route du Polygone, une plaque a été apposée qui rappelle cette tragédie. Hier, une petite cérémonie a eu lieu à cet endroit précis. En 1943, le cinéma Scala transformé en chapelle ardente avait recueilli les corps des 185 victimes.
    Des photos montrent les destructions dans ces rues familières. La liste des victimes est également affichée. Quand on la lit, relève Philippe Bies, adjoint de quartier et conseiller général, « on constate qu’il y avait aussi bien un bébé d’un jour que des personnes âgées. Toutes les générations de Neudorf étaient représentées. »

    « C’est ici qu’on habitait »

    Une vingtaine de personnes âgées se pressent dans l’entrée du Scala. « Vous étiez de jeunes enfants ou des adolescents. Vous étiez aux premières loges », dit François-Xavier Weibel, vice-président de la section strasbourgeoise du Souvenir français, en ouvrant la cérémonie.
    Richard Higel avait 16 ans. « J’étais au Fustel. Il y a eu une alerte et on nous a renvoyés à la maison. Ça m’arrangeait bien, il y avait un devoir de maths que je n’avais pas envie de faire. Quand je suis arrivé à Neudorf, un flic allemand m’a dit d’aller dans l’abri derrière Ste-Odile. »
    Jean-Jacques Kautz avait 12 ans. « C’est ici qu’on habitait, dit-il en montrant la photo d’une maison entièrement détruite, 131 route du Polygone. J’étais à l’école, ma mère était sortie faire les courses et mon père était au travail. Tous ceux qui étaient restés dans la maison ont été tués. Une bombe était aussi tombée près de l’école, mais elle n’a pas explosé, sinon, je ne serais pas là… »
    L’historien Richard Seiler, président du Souvenir français de Strasbourg, ancien journaliste, prépare un livre et recueille témoignages et documents (qui peuvent notamment être déposés à la librairie Ehrengarth). Il compte se rendre aux États-Unis et rencontrer d’anciens pilotes de la 82e et de la 96e escadrille de bombardement qui avaient Strasbourg dans leur ligne de mire.

    L’Histoire tourne les pages

    « Les victimes civiles aussi, dit ensuite Mireille Hincker, déléguée départementale du Souvenir français, sont des morts pour la France et envers eux aussi, il y a un devoir de mémoire. »
    Philippe Bies, rappelle que, s’il est impératif d’honorer les morts, l’Histoire tourne les pages. « Le maire de Kehl Günther Petry était, il y a deux jours, à l’inauguration de la foire-exposition » comme pour montrer qu’aujourd’hui, « avec le projet d’Eurodistrict », il faut travailler au « rapprochement des peuples ».
    Le député et conseiller général Philippe Maurer estime qu’il est important, « de ne jamais oublier ce qui s’est passé. » Il rappelle « notre devoir d’intervention de par le monde » et en appelle au respect de la mémoire de « ceux qui ont donné leur vie pour la France et ceux qui sont prêts à le faire à l’avenir. »

    Roger Wiltz

    Édition du Dim 7 sept. 2008 apparu dans le DERNIÈRES NOUVELLES D’ALSACE