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Employée d’EDF menacée de sanction

Publie le mercredi 28 juillet 2004 par Open-Publishing
37 commentaires

L’« art de la paresse » fait grincer EDF
Une employée qui a écrit un livre incitant à ne rien faire au travail risque d’être sanctionnée.

mercredi 28 juillet 2004 - Liberation

« Le néomanagement, au fond, c’est l’érection obligatoire. » Ou bien : « La culture d’entreprise n’est en fait rien d’autre que la cristallisation de la bêtise d’un groupe de gens à un moment donné. » La direction d’EDF n’a pas goûté l’ironie. En mai, Corinne Maier, chercheuse économiste d’EDF, publie un pamphlet sur le monde de l’entreprise : Bonjour paresse, de l’art et de la nécessité d’en faire le moins possible en entreprise (1) (Libération du 10 mai). Deux mois après, elle est convoquée pour un entretien en vue d’une sanction. Motif : « Non-respect de l’obligation de loyauté manifestée à plusieurs reprises : lire le journal en réunion, quitter les réunions de groupe, révélateur de la stratégie individuelle clairement affichée dans l’ouvrage Bonjour paresse, visant à gangrener le système de l’intérieur. » Et avoir fait état de sa qualité d’agent EDF sans autorisation.

Prétextes. « Depuis douze ans, je suis une salariée sans histoire, s’étonne Corinne Maier. Et subitement, ils découvrent que je suis une pétroleuse car je sèche une réunion... » Les motifs affichés par la direction ne sont que des prétextes, estime l’intersyndicale montée pour l’occasion : de nombreux chercheurs EDF écrivent articles et livres sans jamais être inquiétés. « Quant à lire son journal en réunion, n’en parlons pas, rigole Yann Cochin, de SUD Energie. Arriver avec une pile de dossiers et travailler dessus en pleine réunion pour montrer qu’on est débordé, c’est le top du top... Au mieux, la réaction de la direction est un gag grotesque. Au pire, un acte liberticide : l’entreprise veut tenir un rôle grandissant dans la société et nous n’aurions pas le droit de la critiquer ? »

Pour Yann Cochin, l’affaire relève du règlement de comptes : les chercheurs du centre de Clamart, où travaille Corinne Maier, ont été très mobilisés contre l’ouverture du capital d’EDF. « C’est peut-être une manière de faire passer un message : tout le monde en rang, on va faire un exemple », suppose Corinne Maier. Version d’un porte-parole d’EDF : « Son livre a pourri l’ambiance de travail. » Des collègues de l’auteure auraient « mal vécu d’être traités de cadres de base et d’incultes ».

« Raser les murs ». L’entreprise reconnaît pourtant elle-même qu’elle n’est jamais citée dans le livre. « Je m’inspire en partie de mon expérience, mais le gros de l’ouvrage est tiré de témoignages d’amis travaillant dans le privé, explique Corinne Maier. Je pensais qu’EDF se distinguait en offrant une certaine latitude à ses salariés, mais je vois qu’elle aussi est touchée par le politiquement correct. Si elle a mal pris mon livre, c’est peut-être qu’elle a peur de devenir l’une de ces entreprises que je condamne : ces trucs délirants, avec leur "no man’s langue" et leur chantage au licenciement... »

Moralité : Corinne Maier aurait mieux fait de suivre ses propres conseils, raser les murs. « Si vous n’avez rien à gagner en travaillant, vous n’avez pas grand-chose à perdre en ne fichant rien. Choisissez les postes les plus inutiles : conseil, expertise, recherche, études. Et ne sortez jamais dans le couloir sans un dossier sous le bras. »

(1) Ed. Michalon.

Messages

  • l attitude de corinne maier est scandaleuse ; je l ai écouté ce matin sur rmc , ses propos et son ironie méprisante m ont dégoutés ; se vanter d avoir les moyens de ne rien faire à son travail est parfaitement ignoble pour tous les gens qui rament dans leur vie ; de plus je ne crois pas qu elle gagne le smic ( d’ ailleurs elle ne parle jamais de son salaire , aurait-elle un peu honte ? )si elle n est pas contente , qu elle démissionne , ou la place serait elle finalement trop bonne ???
    un usager edf en colère , de plus lorsqu il apprend que les tarifs vont encore augmenter

    • Corinne Maier est "chercheuse économiste" chez EDF : quelqu’un pourrait-il m’expliquer en quoi cela consiste ? De plus, c’est sûr qu’occuper une sorte d’emploi fictif pour ensuite sortir un bouquin dans le genre "je fous rien et j’en suis fière" n’est pas signe de grande intelligence.

    • Cher Monsieur, je ne me vante pas de ne rien faire au travail, je me vante de la liberté de critiquer le travail et l’entreprise au sens large.
      Par ailleurs, si les tarifs augmentent dans un contexte de concurrence, ne pensez-vous pas qu’EDF n’est pas responsable ?
      Enfin, je vous remercie de bien vouloir polémiquer autour de mon modeste ouvrage, cela alimente encore l’intérêt du public.
      Bien à vous,
      CMaier
      nb : je gagne 1600 euros par mois, j’ai fait une grande école, 10 ans d’études et publié 6 ouvrages.

    • mme maier aura du mal à nous faire croire qu à l’edf elle gagne 1600euros par mois , ou alors c est pour 1 jour de travail par semaine !

    • Certes, mais il est toujours mal vu de cracher dans la soupe comme on dit...

      D’autant plus que si dans certains cas la critique de son employeur est justifiée par la défense de principes déontologiques par exemple, là ça ne semble pas être autre chose qu’un pamphlet quelque peu potache.

      Et puis, "L’éloge de la paresse par Corinne M. employée chez EDF", ça sonne trop slogan marketing !

    • Tiens, tiens :

      "Mme Maier, 40 ans, économiste à mi-temps depuis 12 ans au service Recherche et développement d’EDF, est convoquée le 17 août par sa direction pour un entretien préalable avant sanction, après avoir publié un livre sur le monde des entreprises et la paresse [...]"

       http://www.radiofrance.fr/...numero=90051352

      1600 euros pour un mi-temps, ça commence à ne plus être la même chose...

      Ca laisse effectivement le temps d’écrire des livres... qui ont l’air plutôt intéressants d’ailleurs : Lacan, De Gaulle, la psychanalyse, le désir...

      Enfin quand même : Mme Maier, réalisez-vous l’indécence qu’il y a dans votre attitude ? Vous croyez qu’il y a beaucoup de gens qui sont en position de faire ce que vous faites ? Etre payée plus de 10000 balles par mois (excusez-moi, je reviens aux francs pour être plus persuasif) pour un emploi à mi-temps qui n’a pas l’air vraiment prenant vu ce que vous écrivez, se permettre de critiquer ouvertement son employeur dans les médias, puis s’en tirer avec au pire une sanction - qui sera sûrement abandonnée du fait de la pression des syndicats - c’est plus que du luxe !

    • D’autant plus qu’on commence à sentir venir la stratégie de victimisation et l’utilisation du contexte politique - statut d’EDF, crise sociale en interne - pour arranger ses petites affaires.

    • Je suis atterré de la bêtise de la plupart de ces commentaires. Que vient faire son salaire là-dedans ? Elle peut gagner 30 000 fr, ça ne change rien à son discours. Quelqu’un qui l’ouvre à l’intérieur de l’entreprise c’est toujours bien. Je suis entièrement d’accord avec sa critique du management etc.

    • c. maier est psychanaliste : je voudrais bien qu’on m explique à quoi elle sert dans uns boite qui produit de l ’ electricité ... peut - etre d ailleurs que la direction s est rendue compte qu elle ne servait à rien et donc elle profite de ce bouquin pour tenter de la foutre à la porte et ainsi faire quelques economies ...

    • Finalement, je respecte infiniment plus quelqu’un comme Beigbeder qui a plus ou moins fait la même chose il y a quelques années avec son "99F", s’est fait virer en connaissance de cause et sans la ramener, et a su efficacement se reconvertir dans le show-bizz...

      Non et non, le livre de Mme Maier n’est pas un livre courageux sur la critique du management moderne, c’est un pamphlet adolescent, elle n’est pas une victime de la direction d’EDF mais une personne immature qui a agi bêtement !

      Et bien sûr que son salaire est important, trés important même !!! Elle est salariée d’une entreprise - publique de surcroît - , elle perçoit un salaire assez confortable en rétribution de son travail - salaire de plus prélevé sur l’argent public - et elle se permet d’écrire un bouquin qui attaque ouvertement le système, de manière tout à fait potache et sans aucun sérieux, sans même prendre un pseudo, protégée comme elle est par son statut de fonctionnaire et des syndicats tout puissants.

      Encore quelques jours d’agitation et elle va devenir la pasionaria de la lutte pour les droits des travailleurs !

      Ce genre d’imposture ne trompe pas grand-monde.

    • Enseignant , je suis pour la défense du service public , de celui de l edf par exemple . Mais tout n est pas défendable : payer 2 smics un mi-temps quelqu ’un qui va mettre ses compétences de psychanalyste au service de la production d energie me laisse sans voix : un peu de décence s impose et je crois que les syndicats ont choisi un trés mauvais cheval de bataille , on voudrait donner des arguments aux ultras libéraux pour privatiser edf , on ne s y prendrait pas mieux !!!

    • Pendant ce temps-là, dans une multitude d’entreprises, des délégués du personnel au SMIC se font harceler parce qu’ils osent défendre véritablement les droits de leurs collègues et ils ne pleurent pas dans les journaux eux !

      Dehors les faux monayeurs !

    • Chercheuse économiste psychanalyste chez EDF à 1600 euros le mi-temps...

      C’est digne de Prévert ça ! :oD

    • mme maier semble oublier que l on parle d argent public : elle semble faire l éloge de la paresse aux frais du contribuable : quelle indécence ! et la comparaison avec des grands groupes privés n est pas pertinente car si le patron est assez béte pour payer des gens à ne rien faire c ’est son problème ;,à l ’ edf c est le problème de tous les français qui paient des impots pour que mme maier se la coule douce ; son salaire serait sans doute plus utile dans les hopitaux , les écoles ...

    • Corinne Maier mène avec le plus grand professionalisme son plan de carrière et après 12 ans d’ennui chez EDF utilise à bon escient la machine médiatique - trés certainement complice puisque les mondes de l’édition et de la presse sont restreints et interpénétrés - pour se reconvertir dans la chronique sociale de pacotille.

      On la retrouvera certainement dans quelques mois/années dans les émissions de télé et les grands journaux comme "spécialiste du harcèlement au travail" ou "consultante sur la vie en entreprise" : une ancienne cadre d’EDF limogée pour cause de critique de la direction avec une petite couche psychanalytique pour mieux expliquer les ressorts du complot patronal, ça plaît sur TF1 et France 2 !

    • si elle ne veut plus aller "travailler" à l edf , une psy un peu médiatique .... je ne vois qu un job pour elle , trés bien payer de surcroit , pour une dépense d energie minimale (que du bonheur donc ) : la télé avec Ruquier , steevy , Bravo...

    • Bon, trop c’est trop et cette histoire commence sérieusement à m’agacer !

      Toute cette affaire autour de ce bouquin prônant la paresse est une imposture et Corinne Maier a bien cherché sa sanction que de toute façon elle ne subira pas.

      Après quelques recherches rapides, voilà quelques éléments : cette femme a fait Sciences Po, possède un doctorat en psychanalyse et bosse à mi-temps comme économiste chez EDF. Ne cherchez pas à comprendre la cohérence du parcours, toujours est-il que les 1600 euros par mois qu’elle touche sont plutôt confortables !

      A la vue de la critique d’un de ses précédents bouquins, on se dit qu’elle ne doit pas avoir assez de temps pour bosser ses écrits :

      http://www.fabula.org/revue/cr/336.php

      Zedrx.

    • pour se défendre c maier met en avant ses 10 ans d ’ étude ! pendant qu elle avait la chance de faire des études , j etais obligée de travailler à l usine sur une chaine ; maintenant elle gagne 1600euros pour un mi-temps moi je suis au chomage ; aprés on s étonne quand on l entend se plaindre qu on ait envie de tout casser

    • Véritablement consternant ces commentaires. De gens qui j’imagine n’ont pas lu une seule ligne de ce livre.

    • ce qui est surtout consternant c est que de l argent public serve à payer grassement une psy chercheuse en économie (sic) dans une boite qui produit de l energie

    • C’est toute cette histoire fumeuse qui est consternante ! Il n’est pas besoin de le lire pour être écoeuré d’un livre traitant de la paresse au travail écrite par une chercheuse bidon à mi-temps grassement payée et qui de plus semble s’étonner de pouvoir être sanctionnée par sa direction !

      On aura tout vu ! Je comprends même pas qu’on cherche à la défendre...
      C’est du même acabit que la mythomane du RER D tiens...

    • "salaire de plus prélevé sur l’argent public " : c’est faux. EDF est une entreprise très prospère qui de plus reverse des sommes très importantes à l’Etat, vu que ce dernier est encore le seul actionnaire.
      Pour le reste, je n’ai pas encore d’avis. Mais critiquer son employeur ne me semble pas quelque chose de révoltant. Bien au contraire surtout quand il s’agit d’EDF et qu’une poignée de ses dirigeants attend avec impatience qu’EDF soit privatisé - ce qui arrivera très très vite maintenant. Ces messieurs vont s’octroyer des augmentations de salaires à faire frémir les ministres eux - mêmes (souvenons - nous des + 70% en 2002) ainsi que de très bon plan "stock options". Prise du pouvoir par quelques apparatchiks d’EDF, idem pour France Culture. Il est grand temps que le bon peuple se réveille et lui dire qu’il est en train de se faire dépouiller, spolier, voler. C’EST SCANDALEUX. La révolte gronde

      Signé FURAX, un ENRAGé de plus.

    • Certes, mais le bouquin de Mme Maier parle de tout sauf de ça...
      Faut faire gaffe à la récup et à ceux(celles) qui tentent de se faire passer pour des victimes.

    • "Ne cherchez pas à comprendre la cohérence du parcours" Je cite Zedrx
      Quand on lit ça, on comprend le fonctionnement du Tribunal Révolutionnaire et les milliers de morts absurdes qu’il a fait. C’est notamment cette instance qui a dévoyé l’élan révolutionnaire. "La République n’a pas besoin de savants", souvenez-vous de cette belle phrase qui a envoyé Lavoisier à l’échafaud. Mme Maier peut faire et étudier ce qu’elle veut, non ?
      Je trouve qu’il y a bcp de haine et de méchanceté dans tout ce qui est écrit. Contrairement à ce que le forum précise, je vois bcp de propos "injurieux" et "diffamatoires". Mais un forum est fait pour être libre de s’exprimer. Dommage que la violence l’emporte. N’oublions qu’il y a une femme derrière ce livre, et que je pense la plupart d’entre vous incapables
      Corinne Maier dit beaucoup de choses justes. J’en suis aux 2/3 du livre seulement. Tout d’abord, Mme Maier ne parle pas que d’EDF. J’ai travaillé 2 ans et demi chez EDF et je vois de quoi elle parle. Mais elle essaie d’ouvrir sa critique à toute "grande" entreprise. Ce qu’elle écrit, je l’ai pensé très souvent, et je l’ai entendu dire de très nombreuses fois. Par des agents EDF comme par des amis employés par d’autres firmes. Est-il choquant de dire publiquement ce que tout le monde dit tout bas, au moins en partie ? A moins que les intervenants du forum soient tous des innocents vertueux et stakhanovistes. Je suis heureux d’apprendre que dans de sang frais et vigoureux nourrit notre beau corps social.
      En outre, pour les personnes choqués par ses propos ignorants la misère matérielle, je rapelle qu’elle parle de cadres moyens, dans de grandes entreprises, donc des gens qui ont souvent de "bonnes" études et qui , pour beaucoup, ont un diplôme de "grande école" (on est en France). Un cadre vit correctement. Son salaire, même à mi-temps, est supérieur aux bas salaires de l’économie française (et européenne). C’est un fait. Si c’est cela qui dérange, il faut bien le souligner. Mme Maier n’est pas la seule dans ce cas. La France est peuplée de gens qui vivent bien. Si ect ordre social n’est pas juste, elle n’en est pas responsable.
      Pour EDF, je rapelle qu’il ne s’agit pas d’impôt, mais de tarif. Ce n’est pas le fisc, mais EDF qui décide du prix, en accord avec les pouvoirs publics. Chacun peut s’exprimer là-dessus, mais faut pas tout mélanger. L’impôt, c’est un grand pot pour traiter les priorités. Le tarif, c’est pour l’énergie, rien que pour l’énergie. Si cela ne vous convient, il faut proposer un nouveau projet de société. Les hommes politiques ont besoin d’idées. Nous pouvons leur en donner.
      Le texte de Mme Maier est un coup de gueule. Qui n’a jamais eu envie de pousser un coup de gueule ? Ecoutons ce qu’elle a à nous idre. Je trouve sont attitude très courageuse. J’apprécie sa démarche, parce qu’il y a beaucoup d’humour. Et d’autodérision. N’oublions pas que Mme Maier critique son quotidien. Je ne connais pas beaucoup capable de faire ça de manière public.
      Mon intervention a assez duré. Je reprendrai plus tard.
      Une consigne, si je puis me permettre : ne pas juger sans s’informer, apprendre, réfléchir, souligner les manques et les analyses pertinentes, tout d’abord. Ensuite, et seulement ensuite, on peut correctement apporter un avis subjectif relatif à une attitude.
      Antoine

    • Plus les detracteurs du livre s’engluent dans leur betise, plus j’ai envie de le lire !

      Merci d’avance !

      ZOU

    • A l’intention de 18h47
      A propos de Lavoisier :
       1- Cette citation est une pure invention rien moins qu"innocente
       2- Lavoisier fut condamné en tant que richissime "Fermier Général"

    • Tant que les prolos en bleu de travail ou en blouse blanche se jalouseront, la droite des vrais privilégiés pourra triompher

    • Désolé pour cette citation sur Lavoisier, je l’avais lue à plusieurs reprises. Cela fait sûrement partie des contre-vérités qui circulent en permanence sur tous les sujets.

      Mon texte précédent n’est pas très lisible.

      Antoine

    • "ils"... "Le même monde"... J’ai pas trop le sentiment de me faire clouer à un pilori, là. Tout ce thread est la-men-ta-ble.

      Le fan en question a été Informaticien à la R&D de EDF. Si j’ai bien lu tous les commentaires précédents, dont une grosse partie ne méritent rien que /dev/null, Madame Maier et des gens comme moi ont bien eu de la chance de glandouiller dans le service public. Et puis hein qu’est-ce qu’on vient faire à EDF quand on est économiste et psy ? Personnellement, j’ai bossé entre 60 et 70 heures par semaine pendant des années pour un salaire inférieur de 50% à celui du "privé"...

      Et bien il se trouve qu’une grande entreprise international s’ouvrant aux marchés comme EDF *a besoin* de théories économiques, de modèles de management d’entreprise basés entre autre sur des analyses comportementales ET d’informaticiens.

      Quant aux remarques minables, et je pèse parfaitement mes mots, sur le salaire, je vous recommande d’arriver au niveau de compétences des ingenieurs-chercheurs de la R&D d’EDF et de vous demander après si EDF les paye à leur juste valeur.

      Encore pire, les imbéciles heureux qui osent supposer que tout cela est une manoeuvre de communication. Vous mériteriez une attaque en diffamation, juste pour vous apprendre à respecter autrui avant de raconter absolument n’importe quoi.

      A bons lecteurs...

    • > C’est du même acabit que la mythomane du RER D tiens

      Dans un autre vie, vous avez allumé beaucoup d’autodafés ?

    • """dont une grosse partie ne méritent rien que /dev/null,"""

      bien d’accord, mais ca efface aussi les reponses à ses reponses, et ca va crier à la censure pd des jours, ca fera encore plus de messages et d’explications à mulitiplier

      donc basta, faites le tri...

      mais je serais d’accord pour une moderation a priori qu’on en finisse...

      TM

    • Laissez tomber. Vous n’y pouvez rien. La conjonction des défenseurs de la novlangue managériale, superficiels, inconsistants, les néopoujadistes, les tenants du grand service public "à la française", les CGTistes, les néo-trotskystes... vous cloueront au pilori. Et puis vous avez visé juste puisque ceux qui se sentent menacés réagissent.
      Vous allez voir quels sont vos vrais amis. Méfiez-vous des "amis". Vos ennemis sont sûrement tout près de vous, faisant semblant...

      Je me demande bien pourquoi la direction a été suffisamment bête pour laisser passer sans rien dire.
      Pourquoi pas assez intelligente pour utiliser votre pamphlet, qui pourrait servir à soutenir la créativité, les talents... avec un véritable management de la recherche. C’est une autre paire de manche.
      Il faut quand même être riche pour gaspiller autant de potentiel de recherche.

      Courage. Préparez-vous au pire. Hélas, il n’y a rien à attendre de la part de faux-managers.

      Wladimir Nerlat.

    • Ce qui est trés révélateur dans ce thread, c’est le choc de deux mondes.

      Je suis moi-même cadre, j’ai fait des études supérieures, je "vis bien" d’un boulot qui m’intéresse et qui , il est vrai, nécessite de fortes connaissances techniques qui ne sont pas données à tout le monde. Dans ce sens, étant ingénieur d’une "grande école" - je trouve cette classification scolaire stupide - , j’entends parfaitement votre discours sur la compétence des ingénieurs R&D d’EDF et les besoins de l’entreprise.

      Ayant par ailleurs une certaine expérience du chômage, de la pauvreté, de la discrimation de par ma famille, mes connaissances ou ce que j’ai pû voir autour de moi, je suis également extrêmement sensible à la précarité sociale et aux arguments de ceux qui sont scandalisés par cette affaire autour du livre de Mme Maier.

      Donc oui, les critiques contre le salaire de Mme Maier sont populistes - j’ai moi-même écrit des choses pas trés intelligentes à ce sujet - , les remarques sur EDF, l’argent public, etc, sont simplistes et démagos, mais il faut bien voir la source de tant de véhémence : la colère.

      Sans vouloir verser dans le marxisme basique, Mme Maier est un produit des classes moyennes et de la République - comme je le suis - , et par là-même a trés certainement bénéficié d’un milieu socio-culturel favorable à la culture, l’apprentissage, la poursuite d’études... Elle fait partie des "élites démocratiques".

      En tant que membre de cette "élite", elle n’est pas responsable du système actuel et de l’état de la société, j’en conviens parfaitement, mais elle a au moins le devoir de réserve par rapport à ceux qui n’ont pas eu la même chance.

      Ce genre d’affaire, ce sont des problèmes de riches et je comprends parfaitement que cela déclenche la haine sociale quand ils sont exposés en place publique.

      Enfin, moi j’ai le cul entre deux chaises en permanence, j’habite un quartier populaire - un vrai, pas un parc à bobos. Ce n’est pas toujours facile à gérer intellectuellement et sur le plan relationnel, surtout vis-à-vis du regard des autres qui vous pensent - à juste titre - privilégié et j’ai eu honte de mon métier à la lumière de cette affaire.

      Ca peut paraître vieux-jeu, voire archaïque, dans notre société post-moderne et dépolitisée, mais j’assume parfaitement mon statut social et le salaire confortable que je gagne à condition de ne pas l’étaler et d’éviter de geindre devant des gens qui sont loin d’avoir ma chance.

      Pourtant je suis jeune, individualiste, je méprise tout ce qui ressemble de près ou de loin à un parti ou une organisation structurée et hiérarchisée. On m’a appris que les Français aujourd’hui étaient décomplexés vis-à-vis de l’argent, que c’était bien d’en profiter, de claquer, de pas se prendre la tête, d’être cynique et détaché, d’ignorer les diverses réalités sociales, de ne pas m’occuper des problèmes politiques et sociaux qui me dépassent. Je suis tout ça à la fois, je profite de la vie sans honte, mais j’ai un reste de vieille morale chrétienne on dirait...

      Marrant cette sensation d’être un vieux schnoque à mon âge...

      Zedrx.

      PS : si j’avais voulu décrire l’univers de la grande entreprise, j’aurais soit choisi un pseudo, soit démissionné pour écrire librement. Mais pas écrit librement sous mon vrai nom en tant qu’employé au sein d’une grande entreprise que je critique. C’est pas courageux, c’est téméraire. On en revient au "suicide social" que j’évoquais dans un autre post.

  • Les réactions sur ce forum sont bien intéressantes.
    Pour beaucoup il ne faut pas toucher à au management, surtout d’EDF. L’éloge de la paresse est surtout la critique ironique des "managers" qui font le bruit du management et n’en pratiquent pas la mondre réalité. Evidemment, il y a ceux qui en profitent, ceux qui n’osent pas critiquer...
    Ce n’est évidemment pas bon pour la créativité et la productivité de la recherche. Qu’importe !
    Si les directeurs avaient laissé passer cet ouvrage sans rien dire, il est probable que le nom d’EDF serait peu apparu. Cela signifie qu’ils se sont senti visés, ce qui est normal. Les polytechniciens disposent du dogme de l’infaillibilité.

    Pour beaucoup, cela signifie qu’EDF est riche de pouvoir abriter entre autres une chercheuse, économiste à mi-temps, psychanalyste de surcroît. C’est peut-être vrai, mais cela l’oblige t’elle au silence et à la résignation ? EDF compte des milliers de chercheurs sans doute peu managés qui fonctionnent selon l’apparence des "équipes projets". Cela consiste à découper un problème complexe en multiples sous ensembles sans gérer les interactions. A la fin la comexité se transforme en indémerdable... pour le plus grand profit de l’emploi. C’est sans doute cela que décrit Corinne Maier. Elle serait soutenu par les syndicats. Mais qu’elle y prenne bien garde : pour des raisons d’emploi, ils n’ont pas intérêt à soutenir cette thèse vraiment. A mon avis personne ne la défendra vraiment et elle pourra reconnaître ses vrais amis. Elle pourra constater ce que les "managers" pensent vraiement d’elle. Ce sera peut-$être la première fois qu’elle sera évaluée, alors que cet exercice est théoriquement recommandé régulièrement par les pontes des RH...

    Donc si Corinne Maier en profite, elle crache en effet dans la soupe. Des milliers de syndicalistes bidons, des travailleurs sociaux inutiles en font tout autant côté emploi fictifs. Ils ne crachent pas dans la soupe.

    Ce pourrait être bon pour l’entreprise EDF de réfléchir 5 minutes à ce qu’écrit C. Maier parce que de l’humour peut naître le diagnostic sain... à condition de pouvoir se remettre en cause pour progresser. Improbable.

    Pronostic : Corinne Maier doit trouver une autre voie pour mettre en oeuvre son esprit riche, humoristique... La psychanalyste d’entreprise, très peu pour EDF, pour l’électricité et les Soviets.

    Wladimir Nerlat.

    • Je ne suis pas gêné par le fond du discours de Corinne Maier, parce qu’en fait je le partage plutôt de par mon expérience professionnelle, bien que j’ai toujours bossé dans le privé et dans des boîtes réputées "sous pression".

      Ce que je trouve indécent c’est cette façon de rendre publique la chose, sans chercher à se cacher ou à se protéger d’une manière quelconque, cet espèce de suicide professionnel inconscient.

      Si Mme Maier était cohérente, elle démissionnerait d’EDF et irait chercher son salut dans une autre activité professionnelle, que ce soit scientifique ou artistique.

      J’ai du mal avec ce genre d’attitude. On peut parler d’une sorte de suicide social. Qui relèverait plus selon moi d’une rage impuissante, d’un sentiment de perte de sens que d’un véritable engagement. Dans un contexte qui n’a rien à voir, c’est aussi le constat que j’ai fait dans le cas de l’affaire Dieudonné : suicide social que de faire un tel sketch sur une chaîne nationale à une heure de grande écoute, même si des problèmes de fond ont été évoqués, car la réaction violente était prévisible.

      Je considère cela comme une nouvelle forme médiatique du hara-kiri traditionnel. Avant on s’immolait par le feu, on s’ouvrait le ventre, voire on plaquait tout pour aller monter un journal, une assoc’, une activité, une boîte, un truc à nous quoi, ailleurs, dans un monde plus beau. Aujourd’hui, on ne bouge plus et on saborde sa situation sociale ou sa carrière professionnelle de façon publique, sans honte. Désespoir nihiliste ou forme supérieure de cynisme et de mépris ? On dirait que le système a fait un pas de plus en direction de la caricature absurde qui semble être son destin.

      Zedrx.