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Pour une lutte prolongée

Publie le jeudi 23 avril 2009 par Open-Publishing
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Quelques éléments d’information et de réflexion à une semaine du 1er mai.

Les actions se multiplient

L’inquiétude et la révolte se répandant sur la plupart des sites menacés en France : l’usine LST Electronique en Haute-Loire est occupée, celle de Valeo, à La Suze (Sarthe) est toujours bloquée. A Saint-Auban (Alpes-de-Haute-Provence), 200 à 300 personnes se sont rassemblées, hier, sur le site d’Arkema pour protester contre les menaces qui pèsent sur cette usine chimique et le projet associé Silpro (Silicium de Provence).

Un cadre de France Télécom a été retenu quelques heures par des salariés à Rennes.

FM Logistic (Woippy) : une action en justice
Un nouveau conflit se dessine en Lorraine, à propos du projet de fermeture du site de la société FM Logistic à Woippy (Moselle). Une décision qui entraînerait 483 licenciements, et que les syndicats s’apprêtent à contester devant la justice. Cinq cadres de la société avaient été séquestrés jeudi dernier pendant une douzaine d’heures, avant d’être libérés. Le dossier de la fermeture va être porté devant le tribunal de Metz

Freesale (Toulouse)
L’annonce par le groupe américain de semi-conducteurs Freescale de la fermeture d’ici fin 2011 de son site français de Toulouse, qui emploie près de 1.900 personnes, a suscité la colère des syndicats.
A l’occasion de la publication de ses résultats trimestriels, le groupe explique avoir engagé une procédure de consultation du comité d’entreprise de son site toulousain. Un autre site destiné à être fermé est celui de Sendai, au Japon.
"Ces décisions devraient être mises en oeuvre d’ici la fin 2011", précise Freescale, l’ex-division de semi-conducteurs de Motorola, dans un communiqué.
Les principaux syndicats de l’usine de Toulouse se sont déclarés surpris. "Nous sommes complètement abasourdis", a déclaré jeudi à Reuters Pascal Canizares, délégué central UNSA du site. "On nous a annoncé sèchement la fermeture presque totale de notre site. Huit cents salariés à la production, pour les semi-conducteurs, plus près de 250 pour la téléphonie mobile. C’est énorme", a ajouté ce délégué syndical.
Une réunion de négociations est programmée pour vendredi matin. Les syndicats promettent une "réaction".
"L’annonce de cette fermeture est un coup de tonnerre auquel nous nous attendions un peu. Maintenant, nous sommes morts. On va se battre pour de l’argent face à des logiques financières qui ont tué la boîte", a déclaré de son côté à Reuters Jean-Pierre Meertz, délégué UNSA de Freescale.

Vers la criminalisation de la révolte ?

Patronat et Gouvernement unis pour judiciariser les luttes sociales

CGPME

Le président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises, Jean-François Roubaud, a encouragé “les patrons maltraités ou simplement menacés à porter plainte”.

Hortefeux, ministre des “Relations sociales” contre salariés ERDF et GrDF

Il demande aux agents des services publics à mettre fin à “ces pratiques honteuses” et “appelle également les victimes de ces agissements à porter plainte”.

Fillon

Il promet des “poursuites judiciaires” contre les travailleurs en colère de Continental

MAM

Suite à l’action des travailleurs de Continental, appelle que “de tels agissements ne sauraient être tolérés”, et assure “que tout est mis en oeuvre pour identifier les auteurs”

Le parquet

Une enquête de flagrance pour "dégradations volontaires graves commises en réunion sur biens d’utilité publique" est en cours à la demande du parquet, pour “des dégâts évalués à au moins 30.000 euros, selon le procureur Eric Boussuge”. (Challenge)

La direction de Caterpillar veut passer en force

Elle a décidé hier d’assigner en référé le comité d’entreprise afin de faire appliquer le protocole d’accord signé dimanche au ministère de l’Economie, protocole refusé en l’état par les salariés.

La direction de Continental : plainte au pénal

François Gérard, président de Continental France, a déclaré que la direction a décidé de porter plainte à la suite des dégradations commises par les salariés à l’usine de Clairoix (Oise).

La direction de Molex : plainte au pénal

Marcus Kerriou : “C’est tout simplement criminel. Je ne vois aucune excuse pour ces atteintes à la liberté personnelle. Ce n’est rien d’autre que de la prise d’otages. J’envisage de déposer plainte. […] Je suis déterminé, dé-ter-mi-né. Et je ne me laisserai pas intimider.” (Le Parisien)

Solidarité et organisation à la base

Face aux licenciements, et aux poursuites judiciaires, les travailleurs ne peuvent compter que sur leurs propres forces. Directions syndicales et partis de gauches disent « comprendre le désarroi » comme d’ailleurs la droite, le gouvernement et même le patronat.
D’ailleurs, tout le monde comprend le “désarroi” et l’ “angoisse”, car les travailleurs sont des “victimes”. Victimes qui ont le “droit” de s’exprimer mais sans débordements, sans actions “illégales”, sans rien surtout qui puisse inverser le rapport de force face aux patrons et à l’Etat qui possèdent ensemble les moyens de production, les richesses, les pouvoirs de la loi, de la justice et de l’ordre public.

Quand à les soutenir dans leur lutte, à engager le combat pour inverser le rapport de force, force est de constater que gauche politique et appareils syndicaux sont tous aux abonnés absents. Cette lutte n’est pas la leur. Ils ont même contre. A Paris, la mairie (PS) a demandé la semaine dernière l’intervention de la police pour disperser des manifestants de ERDF-GrDF place de l’Hôtel de Ville : plus de 100 d’entre eux ont été embarqués au commissariat, du jamais vu pour un rassemblement de salariés !

Inverser le rapport de force

Pour ne pas laisser les travailleurs seuls et dos au mur, c’est-à-dire dans la pire des positions, il n’y a pas d’autre voie que l’union à la base de tous ceux et celles qui savent que c’est là que se pratique la véritable unité et que la solidarité active est notre seule arme !

“Nous ne paierons pas votre crise !”.
L’objectif de la grève générale est dans la tête de beaucoup. Mais pour cela, il faut la préparer. Il n’y a pas 36 solutions : c’est au niveau local qu’il faut agir. Et la multiplication des mouvements locaux fera un mouvement général.

Il faut jeter les bases de la convergence, de la confluence des luttes et des révoltes. Il faut aller vers des assemblées populaires locales, interprofessionnelles ou inter-lutte ou comités de soutien aux boîtes en grève ou comités de défense de l’emploi sur chaque bassin, car plus que jamais la lutte des uns, c’est la lutte de tous, contre un même système d’exploitation et qu’il s’agit d’inscrire le mouvement naissant dans une lutte prolongée.

Un révolté parmi d’autres

(de tendance anarchiste-communiste)

Messages

  • L’URGENCE DU PROGRAMME DES ... :

    Paris RSA : quand usageres et travailleuses sociales contestent ensemble la précarité imposée

    mardi 21 avril 2009 par Réseau Solidaire d’Allocataires

    Le mardi 7 avril à Paris, des futurs allocataires du RSA se sont invités à une formation du Département, censée présenter la réforme aux travailleurs sociaux à qui on demande de la mettre en œuvre.

    Précaires en emploi ou pas, mères isolées, ou célibataires hébergés à droite à gauche faute de logement, nous sommes , selon les estimations du Département au moins cent mille à être concernés par le RSA dans la capitale.

    Pourtant, à un mois et demi de la mise en place du RSA, nous sommes manifestement censés subir en silence et nous contenter des assertions lénifiantes de Martin Hirsch ou de Bertrand Delanoe selon lesquelles ce sera mieux pour nous, du moment qu’on ne s’en mêle pas.

    Des travailleurs sociaux nous avaient invité à cette formation interne.

    Nous étions cependant un peu anxieux de l’accueil qui allait nous être réservé par nos référents, car au quotidien, dans les actions collectives pour faire annuler une sanction, desserrer l’étau du contrôle, ou obtenir du fric pour vivre, la situation d’urgence qui est la nôtre et le rôle de porte parole de l’institution qu’on veut faire jouer aux personnels de l’action sociale est souvent source de conflits.

    Mais , finalement, la peur a vite changé de camp, et ce sont les responsables du département qui se sont retrouvés dans une situation bien embarrassante, avec des usagers et des personnel, qui sans s’être concertés, ont eu la surprise réciproque de partager la même colère, la même méfiance devant la mise en place du RSA.

    La séance de formation s’est transformée en contestation : l’accueil solidaire de la centaine de salariéEs présents a empêché la direction de remettre en cause notre présence et notre participation.

    Et c’est ensemble que nous nous sommes emparés du débat, au départ soigneusement balisé , une demi heure de propagande de la direction, et quelques minutes de questions réponses .

    De fait, cette formation n’en était pas une : il ne s’agissait pas de faire comprendre aux salariEes les enjeux de la réforme, mais de la leur faire accepter au moyen d’un diaporama , dont la moitié des pages était constituée de formules en caractère 50 du style « Le RSA améliore les gains en cas de reprise d’emploi » ou « Le RSA, un équilibre entre les droits et les devoirs" .

    Le tout intercalé d’exemples et d’ « études de cas » , censés démonter l’amélioration.

    En guise d’amélioration, nous avons pu constater que le revenu moyen de l’allocataire RSA reprenant un emploi ne dépassait jamais 900 euros dans les cas les plus favorables, et la moyenne était plutôt aux environs de 700.

    Un sous SMIC en quelque sorte, qui va concerner des centaines de milliers de Parisiens, contraints d’accepter des miettes d’emploi précaire à temps partiel.

    700 euros, ce n’est même pas le loyer moyen pour un deux pièces dans le privé.

    Pour le Département, nous, les allocataires devrions accepter ce sous statut sans broncher, et travailler sans même que cela nous permette de survivre. Et les travailleurs sociaux devraient, eux, nous faire avaler la pilule et nous persuader qu’il s’agit là du seul moyen de nous « insérer ».

    Lors de cette formation, la pilule n’est pas passée, et ni les usagers , ni les salariEes ne se sont laissés endormir.

    Un dialogue s’est entamé : nous avions préparé un numéro de notre journal spécial RSA, distribué à l’ensemble des salariéEs présents, pour leur faire part de notre expérience dans les départements expérimentateurs, notamment le Val d’Oise.

    De notre côté, grâce à leur solidarité, nous avons pu assister à cette formation fermée et apprendre quelques « détails » peu mis en avant dans la communication publique sur le RSA, sur les suppressions de droits qui vont avec.

    Pour continuer à partager le savoir, à le construire ensemble, voici un compte rendu des principales questions posées à la direction du service RSA du Département et leur réponses.

    Le RSA à vie ?

    Les responsables du Conseil Général commencent leur exposé par la reprise telle quelle du discours de Martin Hirsch : le RSA va permettre aux « travailleurs modestes » de bénéficier d’un complément de ressources, inciter chacun à reprendre le boulot, puisque celui-ci permettra de gagner plus que sans emploi , permettra de combattre les effets de seuil….

    Un bon quart d’heures d’affirmations gratuites, jusqu’à la présentation de plusieurs exemples chiffrés.

    Manifestement, quelque chose a échappé aux concepteurs du diaporama : dans tous les exemples cités, il n’y en a pas un seul ou le revenu des Rsastes dépasse 900 euros, après intégration de toutes les ressources de l’allocataire.

    C’est avec une certaine fierté, dont la direction ne remarque pas le caractère déplacé, que le RSA est annoncé comme devant concerner plusieurs centaines de milliers de parisiens, dans un premier temps , et bien plus ensuite, puisque les responsables annoncent un « afflux très important » du aux licenciements, à la crise, et à la non prise en charge par l’assurance chômage.

    Où comment un département de gauche assume et se vante de la pauvreté institutionnalisée pour des centaines de milliers de personnes, un SMIC à 700 euros, environ si on fait la moyenne des exemples donnés en cas de reprise d’activité.

    Question : le RSA ne va-t-il pas encourager les employeurs à proposer des boulots de plus en plus précaires, à tirer les salaires vers le bas ? Le caractère « pérenne » du complément de salaire , ne va-t-il pas créer des Rsastes à vie ?

    Réponse du département :

    « Il ne faut pas se voiler la face, c’est un risque, mais il est peu probable que les employeurs se réapproprient le dispositif « .

    Rires dans la salle. Justifiés. D’une part parce qu’il n’y a pas un dispositif , contrats précaires ou dérogations au Code du Travail, dont les employeurs ne se soient pas emparés ces trente dernières années.

    Pour le RSA, c’est encore plus facile puisque les employeurs sont entièrement associés à son élaboration et à sa mise en œuvre : présents et écoutés au Grenelle de l’Insertion, à Paris, ils sont partie prenante de la création d’un « RSA spécial artistes » en cours de finalisation.

    Entre se voiler la face et accepter la fatalité du MEDEF, il y avait bien une alternative : refuser la contrainte à la prise de n’importe quel emploi, d’une part et augmenter la partie « revenu » du RSA, pour que les précaires en sous emploi précaire puissent au moins accéder à la satisfaction de leurs besoins fondamentaux.

    Mais comme nous l’avait dit la responsable des espaces insertion, lors d’un rendez-vous, il y a le « principe de réalité « . Et la réalité, c’est la soumission des conseils généraux , de droite ou de gauche à la loi du marché, et leur volonté de satisfaire les besoins en main d’œuvre pas chère des employeurs.

    Le RSA, au fait, c’est combien ?

    Les responsables administratifs du Département n’ont pas de chance. Martin Hirsch et Bertrand Delanoe ont la part belle dans la présentation du dispositif, ils s’occupent de la partie médias : ceux-ci se contentent pour la plupart des « exemples types « et de la « formule magique ultra simple » : le RSA, c’est un complément de salaire égal à 62 pour cent du revenu d’activité, duquel on déduit les ressources extérieures de l’allocataire.

    Cool.

    Mais qu’est ce que le revenu d’activité ? Qu’est ce qui constitue les « ressources extérieures de l’allocataire ?

    Si les journalistes posent rarement ces questions, usagers et salariEes , déjà confrontés à la complexité entretenue de l’actuel dispositif de cumul RMI/ salaire ne s’en privent pas...

    Question : Le revenu d’activité est-il le salaire réellement perçu ou celui du contrat de travail ? En cas d’arrêt maladie de courte durée, quel montant est pris en compte ? Que se passe-t-il pour les salariEes qui gagnent aux prud’hommes plusieurs mois après ? Les primes exceptionnelles sont-elles prises en compte, et les indemnités de congés payés non pris ?

    Réponse du département :

    Il s’agit du salaire net, pour le reste il faut voir au cas par cas. Bref, aucune réponse aux questions précises qui vont déterminer mois par mois le revenu des allocataires.

    Question Dans les ressources de l’allocataires, les aides du type allocation complémentaire logement, aide au paiement du loyer, des factures EDF ou GDF , ou les aides exceptionnelles sont elles prises en compte.

    Réponse du département : Non, les décrets le spécifient expréssement.

    Les décrets , en réalité disent que sont possiblement prises en compte toutes les aides à caractère régulier , et dans toutes les expérimentations, le caractère « régulier « de l’aide est apprécié de la manière suivante : toute aide versée au moins deux mois sur les trois de la déclaration trimestrielle….

    De plus l’application du décret train de vie, désormais automatique élargit le champ des « ressources de l’allocataire » de manière inédite.

    Question : vous affirmez que le cumul allocation/salaire est plus long avec le RSA qu’avec le RMI ? Sur quelle base ? L’expérimentation pratiquée sur le Val d’Oise indique que plus de la moitié des allocataires ayant repris un emploi n’a plus de complément au bout d’un.

    Réponse : nous ne prenons pas en compte le résultat des expérimentations , la loi finale est différente, nous ne sommes pas dans le Val d’Oise.

    Commentaire du Réseau : pendant deux ans, on nous a expliqué que le RSA serait évalué sur la base des expérimentations. avant sa généralisation. Résultat, les évaluations ne correspondent pas aux promesses d’augmentation du revenu, donc, on les passe sous silence, on fait passer la réforme, et on continue à répéter les mêmes mensonges

    Question : le RSA est présenté comme étant plus favorable dans tous les cas de reprise d’emploi. Or tous les calculs montrent que l’ancien système était plus avantageux pour les allocataires ayant des enfants. D’autre part, il est forcément moins favorable que l’ancien système pour tous ceux qui reprennent un CDD de moins de quatre mois puisqu’il supprime le cumul intégral salaire/allocation pendant trois mois. Donc, il y a bien des cas ou c’était mieux avant ?

    Réponse :quand il ya des gagnants, il y a forcément des perdants, le RSA c’est complexe, tous les cas de figure ne peuvent pas être envisagés d’emblée, il y aura forcément des effets de seuil.

    Commentaire du Réseau : tiens le but du RSA, c’était justement de simplifier la règlementation pour éviter les effets de seuil. En tout cas c’est comme ça qu’on nous l’a vendu...

    Question : la loi indique que la CMU complémentaire ne sera plus attribuéé automatiquement aux allocataires du RSA, comme c’était le cas pour le RMI, mais en fonction d’un plafond de ressources. Jusqu’ici les allocataires qui reprenaient un emploi et cumulaient avec le RMI bénéficiaient de la CMU-C. Qu’en sera-t-il avec le RSA ?

    Réponse du Département : tous ceux qui dépasseront le plafond actuel ( 500 euros pour une personne seule ) n’auront plus droit à la CMU-C.

    En clair, une personne qui reprend un emploi et touche deux cent euros de plus qu’au RSA simple devra donc investir dans une mutuelle ou payer les soins !

    Question : contrairement à ce qui se passe avec le RMI, le RSA est calculé mensuellement. Mais la déclaration trimestrielle des ressources est maintenue. Donc, le complément de salaire sera versé avant d’être calculé

    Réponse : C’est en effet très complexe, « il faudra s’adapter « au fur et à mesure !

    Commentaire du réseau : le système va fonctionner de la même manière que pour les intérimaires à Pôle Emploi, ou des "avances" sont versées en début de mois et le vrai calcul fait …en fin de mois. Concrètement, cela donne des sommes versées puis récupérées sous forme de trop perçus le mois suivant, et du coup, des mois sans aucune allocation, juste quand on n’a plus de mission. Surtout, cela rend impossible tout calcul prévisionnel de son budget, crée des découverts imprévus… Résultat de nombreux intérimaires finissent par renoncer à leur maigre complément de salaire pour ne pas se retrouver dans un casse-tête financier totalement incompréhensible.

    Pour les précaires en RSA, ce sera évidemment pire, puisque le calcul « réel » ne sera fait que tous les trois mois….

    Question : Les Commissions Locales d’Insertion, comprenant entre autres des élus, sont supprimées et leurs fonctions seront assumées par des commissions techniques. Depuis des années, le Département a incité les CLI à faire des études, des travaux sur le fonctionnement du RMI, à élaborer des propositions de réforme. Que va devenir tout ce travail auquel nous avons participé ?

    Réponse : « Tout sera archivé ».

    Commentaire du Réseau : merci de nous avoir donné votre avis, on va le mettre (soigneusement) au placard. La concertation avec les salariéEs, c’est pour la communication ; le résultat, on s’en fout.

    Question : la loi prévoit la participation des « représentants des allocataires aux commissions qui vont se prononcer individuellement sur l’orientation et les sanctions. Comment cela va-t-il être mis en œuvre.

    Réponse : Cela va être compliqué (regard gêné et sourire figé dans notre direction).

    Commentaire du Reseau : effectivement, ça va être compliqué. En admettant que des associations poussent le goût de la subvention jusqu’à aller siéger dans les commissions qui vont radier les précaires récalcitrants, comment pourraient-elles prétendre sérieusement représenter qui que ce soit ?

    Ce serait s’exposer à une remise en cause immédiate des collectifs de précaires qui agissent au quotidien , sans prétendre représenter personne, ou vouloir utiliser la lutte des concernéEs pour empocher des subventions du Département….

    Question : Pour les précaires originaires des autres pays de l’Union Européenne, il est précisé que les allocataires potentiels doivent faire la preuve « qu’ils ne sont pas entrés en France pour rechercher un emploi » . Qu’est ce que cela signifie ? Comment un telle preuve pourrait-elle être apportée

    Réponse ( embarassée) du Département :

    Et bien, cela signifie qu’ils doivent apporter la preuve qu’ils ont déjà des ressources suffisantes, par exemple qu’ils ont déjà travaillé

    Question : comment peut-on demander en même temps de prouver qu’on n’est pas venu en France pour rechercher un emploi , et d’avoir déjà exercé un emploi ?

    Réponse (énervée) du département :

    Ecoutez l’objectif est simple : cette mesure sert à ce que « les gens ne viennent pas en France juste pour toucher le RMI ». Avec l’Unions Européenne, tout le monde peut se déplacer partout, c’est la liberté de circulation…pour le tourisme, par exemple.

    Mais il ne faudrait que ça fasse « appel d’air » pour les gens qui n’ont pas de RMI chez eux

    Commentaire du Reseau : Oui, ces propos sont bien tenus dans un département géré par la gauche plurielle, pas dans un département UMP. Donc, si l’on suit le raisonnement du Département, les européens pourront venir en France bosser pour des salaires de misère mais ne pourront pas prétendre aux droits sociaux. Bref, le patronat disposera d’une main d’œuvre à très bon marché qui n’aura d’autre choix que de bosser pour les miettes qu’on veut bien lui donner….

    http://www.collectif-rto.org/spip.php?article777