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Projet de loi contre les "occupations sauvages" + une amende de 1000 euros pour les bloqueurs ?

Publie le mercredi 6 mai 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

Ils veulent vraiment casser le mouvement.


Ci-dessous :

- Projet de loi contre les "occupations sauvages" des universités
-"Facs : une amende de 1000 euros pour les bloqueurs ?", AFP- Libération, 5 mai 2009

Damien Meslot, député UMP du Territoire de Belfort, va déposer une proposition de loi contre les "occupations sauvages" des universités par des groupes "minoritaires".

Interview sur le site d’ultra-droite Le Cri du contribuable :

Que contiendra votre loi ?

Je travaille à une proposition de loi qui imposerait, avant tout mouvement de grève dans une faculté, un vote à bulletins secrets, avec une participation minimum. Les refus seraient sanctionnés par une forte amende.

Il ne faut plus que des groupuscules minoritaires puissent continuer à perturber une majorité d’étudiants qui ne souhaitent que travailler.

Que les gens se mettent en grève, s’ils n’engagent qu’eux-mêmes, ce n’est pas un souci. Mais il est choquant qu’on puisse occuper une faculté. Il faut que ce type d’occupation devienne un délit.

Je souhaite par ailleurs que quand une fac est occupée, le préfet puisse avoir recours aux forces de l’ordre. Force doit rester à la loi, et il nous faut préserver l’image internationale de nos facultés. Pour le moment l’arsenal législatif n’est pas suffisant pour réprimer ces trublions.
Quant au droit de grève des étudiants, on peut se poser la question de savoir s’ils l’ont ou pas.

Qu’en pensent vos collègues députés ? Votre proposition a-t-elle de bonnes chances d’aboutir ?

Je crois qu’elle va être cosignée par plusieurs dizaines de mes collègues de la majorité. Tant parmi les députés que parmi les étudiants ou les professeurs, il commence à y avoir une certaine lassitude vis-à-vis des excès de ces groupuscules d’agitateurs.

Que vous inspire la situation des universités ?

C’est un grand gâchis ! Cela fait des années que la situation se dégrade. Dans les classements internationaux, nos établissements sont de moins en moins cotés.
Pour la première fois depuis vingt ans, un gouvernement a décidé de faire une réforme, en mettant de l’argent sur la table : on a dégagé 5 milliards d’euros supplémentaires. C’est la loi relative aux universités (LRU), votée en 2007, qui donne l’autonomie aux universités.
Les présidents d’universités pourront vraiment gérer leurs universités, et pourront en outre faire appel à des fonds privés. Cette loi faisait partie du programme électoral de Nicolas Sarkozy.
On ne peut pas laisser les agitateurs professionnels empêcher l’application d’une loi. En tout cas je veux rendre hommage à Valérie Pécresse, qui s’est battue avec courage et détermination. Sa loi est un vrai tournant dans l’université française.

Les opposants sont-ils sincères, ou veulent-ils uniquement mettre le bazar ?

Il y a un peu des deux. Dans certains endroits, les opposants ne sont pas des étudiants, ils viennent de l’extérieur, du NPA, de SUD, utilisant l’université pour infliger un échec au gouvernement et tenter de le renverser.
Une partie d’entre eux, de même que certains milieux intellectuels, n’a jamais accepté que Nicolas Sarkozy ait été élu il y a deux ans. Ils se moquent de l’université comme de l’an 40 ! Il n’y a que les gogos qui croient que ce mouvement est spontané.

Le gouvernement en est-il conscient ? Il appelle au dialogue… Peut-on dialoguer avec les casseurs ?

J’ai eu l’occasion d’en parler avec le président de la République. Il veut bien discuter avec ceux qui pensent sincèrement que la réforme n’est pas bonne, et qui veulent des aménagements.
En revanche avec les casseurs il n’est pas question de discuter. Il faut porter plainte, les assigner devant les tribunaux et les condamner. Nous ne céderons pas !


"Facs : une amende de 1000 euros pour les bloqueurs ?", AFP- Libération, 5 mai 2009

En plein conflit universitaire, un député UMP a déposé une proposition de loi pour sanctionner de 1000 euros d’amende tout étudiant qui « entrave l’accès aux enseignements et aux bâtiments » d’un campus...

 http://www.liberation.fr/societe/01...

http://www.fabula.org/actualites/ar...

Messages

  • Que vous inspire la situation des universités ?

    C’est un grand gâchis ! Cela fait des années que la situation se dégrade. Dans les classements internationaux, nos établissements sont de moins en moins cotés.

    Qu’est-ce qu’on s’en tape môssieu le député ump des "classements internationaux", car jusqu’à preuve du contraire, avant de vouloir séduire les étudiants étrangers, dont leurs parents ne participent pas à l’effort national (impôts), regardez d’abord ce qu’il advient de nos étudiants, tant au niveau de la qualité des enseignements (j’en doute pas) que des conditions d’accueils (propreté des salles, entretien des bâtiments, matos, bibliothèque, et surtout le montant des inscriptions qui doivent rester comme c’est).

  • Ce qui est grave, c’est que le gouvernement ne se pose pas de questions au bout de 14 semaines de grève : s’il y a autant de gens mécontents, c’est peut-être que les réformes sont mauvaises ?
    Pour être administrative depuis 14 ans dans une fac, travailler avec les enseignants et pour les étudiants, je sais que les enseignants ne sont pas que les heures de cours, mais beaucoup plus, que c’est aussi dans toutes les "boîtes" pareil : il y a ceux qui bossent et ceux qui bossent un peu moins, et idem pour les autres catégories de personnels. Je ne défends pas forcément les enseignants, parce qu’ils ne défendent par forcément les autres catégories de personnels, ce n’est un simple constat. Et parce que j’en ai assez que l’on monte les catégories de personnels, privé contre public vis-versa et autres, les uns contre les autres : est-ce que ça en donne plus ? et à qui ? on est tous dans la même galère, on a tous besoin de manger, et que ce n’est pas mon état d’esprit.
    Je sais aussi que nos fac ne sont pas plus nul qu’à l’étranger, sinon, pourquoi autant d’échanges internationaux ?
    D’autre part, je souhaite que les frais d’inscription n’augmentent pas, je connais la situation plus que précaire de beaucoup d’étudiants pour les aider au quotidien, parfois avec mes propres deniers et très souvent sur mon temps personnel, moi qui suis un peu au dessus du smic, et là aussi les enseignants sont là ! Mais il est vrai que quelqu’un qui pense dérange !
    De plus, ces réformes universitaires sont celles qui doivent être appliquées dans les hôpitaux, à quelques nuances près, et on ne peux pas dire que les hospitaliers ne travaillent pas ! C’est donc bien que quelque chose de réel ne va pas !
    Comment vont faire les ménages ouvriers pour envoyer leurs enfants faire des études si les frais se montent à 3 ou 5000 euros par an ? Ils ne pourront même pas les envoyer à l’usine puisqu’il n’y en a plus !