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Fête de l’Huma : Mitterrand n’est pas encore Malraux

Publie le dimanche 13 septembre 2009 par Open-Publishing
30 commentaires

de Laureline Dupont et Jessica Thomas

De nos envoyées spéciaux Laureline Dupont et Jessica Thomas. Le Ministre de la Culture avait voulu rendre une visite de courtoisie à la Fête de l’Humanité. Mal lui en a pris.

Ca s’appelle l’état de grâce, mais il conduit souvent à la myopie. Qu’est-ce qui s’est passé dans la tête de Frédéric Mitterrand lorsqu’il a décidé de se rendre, de sa propre initiative et sans aucun protocole, à la Fête de l’Humanité ? Pensait-il recevoir le même accueil qu’à l’université d’été de l’UMP, où il a été ovationné ? Son excellente cote dans la sarkozye l’a-t-il conduit à se prendre pour un nouveau Malraux ?

Mais lorsque le Ministre de la Culture du général de Gaulle officiait, les relations entre gaullistes et communistes étaient tout à fait particulières. Aujourd’hui, si Nicolas Sarkozy s’efforce d’embringuer la CGT dans sa politique, Frédéric Mitterrand est considéré comme un ennemi. D’où un accueil très hostile qui l’a obligé à rebrousser chemin à la Fête de l’Humanité.

Le Ministre de la culture s’est d’abord rendu dans la salle de presse, où il a été copieusement conspué. Il en est sorti en confiant aux journalistes présents : « J’ai pu mesurer la colère, voire l’angoisse de certains. D’une certaine façon je déplore cette situation ». Le Ministre a tenté ensuite de se rendre au village du livre. Ce coup-ci, l’accueil a été encore plus désagréable. Plusieurs dizaines de miltiants, dont plusieurs portaient des autocollants NPA et PG l’ont hué : « Mitterrand dehors ! » « Social traître ! », « Casse-toi pauvre con ! », « Collabo », « Fumier ! ». Certains militants lui ont lancé des boulettes de papier. Après une minute de sifflets et de vociférations, Frédéric Mitterrand a tourné les talons et rejoint sa voiture officielle tandis que les militants entonnaient l’internationale.

Maurice Ulrich, l’éditorialiste de l’Humanité, a déploré cet incident sans s’avancer sur l’origine des militants dont il ne pense pas qu’ils sont communistes :« Il nous a contacté pour visiter la fête et moi je trouve bien que le Ministre de la Culture décide de nous rendre visite. Je suis un peu navré que cela ce soit passé comme ça, c’est un endroit démocratique. »

Frédéric Mitterrand a sans doute voulu montrer qu’il entendait honorer de sa présence aussi bien la Fête de l’Huma, vrai évènement culturel, que l’université d’été de l’UMP. Il est probable que la colère qu’il a provoquée procède davantage de la rage existant à gauche contre l’ouverture que de sa fonction de ministre. On devrait d’ailleurs en avoir la confirmation demain où le Ministre du Budget Eric Woerth figure parmi la liste des invités officiels de la Fête de l’Huma. Eric Woerth devrait bénéficier de l’aide du service d’ordre du PCF .

http://www.marianne2.fr/Fete-de-l-H...

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Messages

  • Si j’ai bien compris, le Front de gauche va être élargi à l’UMP. Belle démonstration de confusion idéologique !

  • et alors ? ca me semble normal, ils vont pas le laisser seul se faire dépouiller, ils l’ont invité !

    et s’il ne venait pas ?

    ...

  • E.Woerth doit être viré comme Frédo le traître. Et dire que le SO est prêt pour ce mec là...A gerber.
    Cela me faisait ch.. de ne pas pouvoir aller à la fête ,faute de fric,mais quand je vois les " invités"ça me console.

    C’est vraiment à gerber ,ça pue la trahison et la capitulation .C’est infecte.

  • Il ne faut vraiment avoir vu le cru 2009 de la féte de L’huma derriere son clavier pour écrire tant d’aneries et ne retenir que ce non évenement ...

    A j’oubliais c’est cela que retienne les médias aux ordres du medef et de la droite donc les pies répetent .. ...

    Une foule jamais vu depuis des lustres

    des débats partout faisant le plein , une ambiance extraordinaire de conviviabilité et de fraternité de cela personne ne saura rien

    Et oui c’est CON mais la féte de l’Huma est l’évenement politique et culturel de ce mois de septembre n’en déplaise aux éternelles esprits chagrins

    • Tout à fait d’accord "c’est l’évènement" et,j’ajouterai : pas n’importe lequel.Dans le temps c’était la première fête populaire de France.Mais que tu le veuilles ou non,il y a trahison de la part de la direction de cette même fête.Donc , la plus belle et intéressante fête devient un nid de salauds mélangés,infiltrés AUX VRAIS MILITANTS COMMUNISTES,par la direction.Du même coup la direction TRAHIT les camarades communistes.

      Cela n’est pas acceptable

      François

    • Pour rappel, la fin du préface à "L’impérialisme, stade suprême du capitalisme" :

      Il est nécessaire de dire quelques mots du chapitre VIII : "Le parasitisme et la putréfaction du capitalisme." Comme il a déjà été noté dans le texte du livre, Hilferding, ancien "marxiste", aujourd’hui compagnon d’armes de Kautsky et l’un des principaux représentants de la politique bourgeoise, réformiste, dans le "Parti social-démocrate indépendant d’Allemagne", a fait sur cette question un pas en arrière par rapport à l’Anglais Hobson, pacifiste et réformiste déclaré. La scission internationale de l’ensemble du mouvement ouvrier s’est déjà, aujourd’hui, entièrement manifestée (IIe et IIIe Internationales). C’est également un fait accompli que la lutte armée et la guerre civile entre les deux courants : le soutien de Koltchak et de Dénikine en Russie par les menchéviks et les "socialistes-révolutionnaires" contre les bolchéviks ; les partisans de Scheidemann, ainsi que Noske et Cie, en Allemagne, aux côtés de la bourgeoisie contre les spartakistes, même tableau en Finlande, en Pologne, en Hongrie, etc. Où est donc la base économique de ce phénomène historique universel ?

      Précisément dans le parasitisme et la putréfaction qui caractérisent le stade historique suprême du capitalisme, c’est-à-dire l’impérialisme. Comme il est montré dans ce livre, le capitalisme a assuré une situation privilégiée à une poignée (moins d’un dixième de la population du globe ou, en comptant de la façon la plus "large" et la plus exagérée, moins d’un cinquième) d’Etats particulièrement riches et puissants, qui pillent le monde entier par une simple "tonte des coupons". L’exportation des capitaux procure un revenu annuel de 8 à 10 milliards de francs, d’après les prix et les statistiques bourgeoises d’avant-guerre. Aujourd’hui beaucoup plus, évidemment.

      On conçoit que ce gigantesque surprofit (car il est obtenu en sus du profit que les capitalistes extorquent aux ouvriers de "leur" pays) permette de corrompre les chefs ouvriers et la couche supérieure de l’aristocratie ouvrière. Et les capitalistes des pays "avancés" la corrompent effectivement : ils la corrompent par mille moyens, directs et indirects, ouverts et camouflés.

      Cette couche d’ouvriers embourgeoisés ou de l’"aristocratie ouvrière", entièrement petits-bourgeois par leur mode de vie, par leurs salaires, par toute leur conception du monde, est le principal soutien de la IIe Internationale, et, de nos jours, le principal soutien social (pas militaire) de la bourgeoisie. Car ce sont de véritables agents de la bourgeoisie au sein du mouvement ouvrier, des commis ouvriers de la classe des capitalistes (labour lieutenants of the capitalist class), de véritables propagateurs du réformisme et du chauvinisme. Dans la guerre civile entre prolétariat et bourgeoisie, un nombre appréciable d’entre eux se range inévitablement aux cotés de la bourgeoisie, aux côtés des "Versaillais" contre les "Communards".

      Si l’on n’a pas compris l’origine économique de ce phénomène, si l’on n’en a pas mesuré la portée politique et sociale, il est impossible d’avancer d’un pas dans l’accomplissement des tâches pratiques du mouvement communiste et de la révolution sociale à venir.

      L’impérialisme est le prélude de la révolution sociale du prolétariat. Cela s’est confirmé, depuis 1917, à l’échelle mondiale.

      N. Lénine

      6 juillet 1920

    • Et Aubry qui vient michetonner aujourd’hui...quel imbroglio, et quel bordel aussi au plan culturel... Manu Chao programmé vendredi soir et le meilleur pote à Carla (J. Clerc) dimanche après midi ! Comprenne qui pourra...

    • Cette citation est mal venue car ne décrivant pas ce que représente Fréderic Mitterand :

      .../...Cette couche d’ouvriers embourgeoisés ou de l’"aristocratie ouvrière", entièrement petits-bourgeois par leur mode de vie, par leurs salaires, par toute leur conception du monde, ../...

      Frederic Mitterand n’a jamais été ouvrier ni de l’aristocratie ouvrière, il faut arrêter de regarder les bourges proches du PS avec des lunettes à verres déformants.

      Il ne représente pas non plus les interets de la petite-bourgeoisie, mais bien ceux de la bourgeoisie (HADOPI qui, sous couvert de défendre les interets des artistes défend les interets de grands groupes bourgeoise et officialise le contrôle policier et des entreprises privées sur le net)...

      Fréderic Mitterand fait partie du dispositif de combat de la bourgeoisie contre les travailleurs...

    • Cette citation ne semble pas concerner Frédéric Mitterrand, mais la politique du PCF et des organisateurs de la Fête de l’Huma. Ces gens se vantent de faire le plein avec la fête, alors que les débats "constructifs" avec les réprésentants de l’oligarchie se substituent aux débats au sein des classes populaires qui auraient dû avoir lieu à leur place.

      Des fêtes comme celle-ci peuvent rapporter beaucoup d’argent avec l’aide des médias bourgeois, mais au fond elles font partie du système qui ne peut pas se permettre de laisser les classes populaires sans un "encadrement".

      De toute façon, inviter Mitterrand, Woerth et des patrons et réacs divers est une manière d’habituer la population à se plier aux "consensus" et à une politique "de gauche" qui n’est pas différente de la politique de "droite". On l’a vu avec les privatisations ou la "flexisécurité".

      Aujourd’hui, ils en arriveront à sortir de service d’ordre pour Woerth.

    • "Fréderic Mitterand fait partie du dispositif de combat de la bourgeoisie contre les travailleurs..."

      Il en est de même de la Fête de l’Humanité telle qu’elle a été organisée cette année, de l’actuelle politique de la direction du PCF, de celle de la "gauche" depuis les années 1980, de l’élection de Mitterrand-la-Francisque en 1981 au milieu d’un scandaleux silence sur ses rapports avec l’extrême-droite (lire "La main droite de Dieu", Seuil 1994), etc... Et des partis faussement "ouvriers" dont parle Lénine.

      Les partis faussement "ouvriers" qui ont retourné leur veste font bien partie du "dispositif de combat de la bourgeoisie contre les travailleurs". Sans eux, le système ne pourrait pas rester en place.

    • En 1914, le secrétaire général de la CGT Léon Jouhaux, lors des obsèques de Jean Jaurès, a envoyé les ouvriers à la première guerre mondiale :

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Léon_Jouhaux

      Le 4 août 1914, lors des obsèques de Jean Jaurès, Léon Jouhaux prononce un discours dans lequel il affirme « au nom de ceux qui vont partir et dont je suis, je crie devant ce cercueil que ce n’est pas la haine du peuple allemand qui nous poussera sur les champs de bataille, c’est la haine de l’impérialisme allemand », voulant exprimer ainsi le sentiment de « la classe ouvrière au cœur meurtri ». Jouhaux se résigne alors à rallier la CGT dans l’Union sacrée.

      http://fr.wikipedia.org/wiki/L’Union_sacrée_et_les_socialistes

      À l’été 1914, nombre de socialistes remisent « la vieille défroque du pacifisme intégral au magasin des accessoires », comme Gustave Hervé et troquent la lutte des classes contre celle des nations. Pendant les derniers jours de juillet 1914 et les premiers jours d’août, le mot d’ordre « Non à la guerre » se transforme en celui de « Défense nationale d’abord ». Après l’assassinat de Jean Jaurès le 31 juillet 1914, Miguel Almereyda écrit dans Le Bonnet rouge du 1er août 1914 : « [...] Bloc autour de la France menacée ! Le bloc que nous réclamions, il y a quatre mois, pour le salut de la république, nous l’appelons de tout notre cœur pour le salut de la patrie ». Le 4 août 1914, Léon Jouhaux, secrétaire général de la CGT, sur la tombe de Jean Jaurès, prétend exprimer le sentiment de « la classe ouvrière au cœur meurtri » en rejetant la responsabilité de la guerre sur les empereurs et les aristocraties d’Allemagne et d’Autriche-Hongrie. Les ouvriers deviennent des « soldats de la liberté » appelés à défendre la patrie où naquit l’idéal révolutionnaire.

      Une minorité combat ce ralliement : c’est le cas de Pierre Monatte à la CGT, et du Comité pour la Reprise des Relations Internationales (CRRI), qui donnera naissance au Comité de la troisième Internationale, avec Boris Souvarine, Fernand Loriot, Charles Rappoport...

      Les mêmes cas se présentent dans les autres pays, notamment en Allemagne avec la scission du SPD et la création de la ligue spartakiste puis du KPD.

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Union_sacrée_(mouvement)

      Le 31 juillet 1914, à l’annonce de l’assassinat de Jean Jaurès, le gouvernement qui se réunit dans la nuit craint des réactions violentes dans les grandes villes, et retient dans la capitale deux régiments de cuirassiers en instance de départ pour la frontière[1]. Cependant, rapidement, les rapports des préfets et de la police qu’obtient le ministre de l’Intérieur Louis Malvy lui font estimer que les organisations de gauche ne vont pas déclencher de troubles. Dans le même temps, la direction du Parti socialiste fait savoir qu’elle n’appellera pas à des manifestations.

      « L’assassinat de M. Jaurès n’a causé dans les esprits qu’une émotion relative. Les ouvriers, les commerçants et les bourgeois sont surpris douloureusement, mais s’entretiennent beaucoup plus de l’état actuel de l’Europe. Ils semblent considérer la mort de Jaurès comme liée aux évènements actuels beaucoup plus dramatiques. »

      — Xavier Guichard, directeur de la police municipale de Paris, rapport adressé le 1er août 1914 à 10 h 25 au ministère de l’Intérieur[2].

      Le 1er aout, les socialistes, par le biais du secrétaire général de la CGT, décident de soutenir la politique du gouvernement et de se préparer à la Guerre.

      La non application du Carnet B et la mobilisation

      Le 1er août à 14 h 25, afin de ne pas empêcher le ralliement des ouvriers à la guerre par la décapitation des syndicats et rassuré par la réaction des instances nationales de la CGT, le ministre de l’Intérieur, Louis Malvy, décide, dans un télégramme adressé à tous les préfets, de ne pas utiliser le Carnet B.

      Le carnet B avait été créé par le général Boulanger en 1886 pour faciliter les mesures de mobilisation. Il contenait la liste des noms des personnes susceptibles de s’opposer aux ordres de mobilisation ou de troubler l’ordre public en cas de conflit. Ces fichiers étaient tenus par la gendarmerie qui était par ailleurs chargée de le mettre en application[3].

    • absolument d"accord avec toi.
      La fête devrait être le lieu du debat dejà dans le champs même de la classe ouvriere. On voit que le PCF ne l autorise pas , volontairement. Trahison.

  • "l’évenement politique et culturel"

    Oui, au service de l’oligarchie et des "consensus" de sauvetage du capitalisme. Lénine disait que sans ce genre de partis, le système ne pourrait pas rester en place.

  • Au juste, je n’ai vu passer aucune dépêche à propos de la présence à la Fête de l’Huma, hier, des travailleurs de Continental Clairoix dont Xavier Mathieu. Ils y étaient théoriquement invités pour rencontrer le public.

    Les Conti sont-ils allés à la Fête de l’Humanité ? Xavier Mathieu était-il du nombre ? Ont-ils fait des déclarations ? Existe-t-il un reportage ?

  • Le pauvre service d’ordre des "coco" ( ne pas confondre avec Communiste ) il vont etre débordés cette année , et oui devoir proteger les traitres de la classe prolétarienne , qui participe , ou qui aimeraient participer a ce gouvernement fantoche de "l’etat français " et devoir , pauvre S.O , chasser les Xavier Mathieu , coupable d’avoir combattu , d’avoir fait son travail de militant , tout en étant abandonné par sa centrale syndicale qui sert la soupe au gouvernement .

    ah , ces coco , clown triste de ce cirque , dans cette fête de "l’in-Humanité " , qui ressemble plus "au marché du temple" avec ses vendeurs de vêtements , ses repas inabordables pour un ouvrier ou un chômeur , ses débats de connivence et une fois encore ..... ce S.O privé qui est prêt a frapper celui qui pose sa tente la ou il n’y a pas de traçage .

    a ce rythme la fête de l’huma ...... sera celle des BBR . Et oui , il y a une époque etre communiste c’était , le sport , la culture , CULTURE ce qui nous a permis d’être ce que nous sommes , et qui n’est plus offert a nos enfants de cette triste patrie . Et aujourd’hui , ils s’étonnent que les militants ( les vrais ) ceux qui ont eu le courage de rester sur ce titanique , jusqu’au bout , n’en peuvent plus et partent , laissant des murs , comme NOUS a une époque ..... mais ce qu’ils n’auront JAMAIS .... c’est Notre Parti COMMUNISTE , ils ont les tombes ..... nous sommes les "Ames" ! et ne cesseront de Hanter ..... car les salons feutrés ne sont pas nos terrain de prédilection .... nous sommes la Révolte de la rue ..... 60% , un score Stalinien ? non , car nous le sommes , et cette société sera COMMUNISTE , car NOUS nous refusons d’accompagner le capitalisme , le libéralisme , la sociale-démocratie .

    Se rebeller est juste, désobéir est un devoir, agir est nécessaire !