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Procès de Chirac : Delanoë laisse entendre que la Ville de Paris pourrait retirer sa plainte (video)

Publie le dimanche 22 novembre 2009 par Open-Publishing
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Le maire socialiste de la capitale, Bertrand Delanoë, a laissé entendre que la Ville de Paris pourrait retirer ses demandes de réparation financière, et donc sa constitution en partie civile, dans le futur procès de Jacques Chirac pour détournements de fonds publics, à partir du moment où les sommes réclamées sont remboursées.

C’est la première fois que M. Delanoë s’exprimait depuis le renvoi en correctionnelle de M. Chirac, ancien maire de Paris entre 1977 et 1995, pour de présumés emplois fictifs rémunérés par la mairie. "Si c’était effacé, je préférerais pour tout le monde parce que moi je n’en veux pas particulièrement à Jacques Chirac", a-t-il déclaré sur Europe 1, dimanche 22 octobre, laissant entendre que la Ville pourrait alors retirer sa constitution en partie civile puisqu’il aura rempli son "devoir vis-à-vis de Parisiens" d’obtenir "la vérité et l’éventuelle réparation".

La Ville de Paris est partie civile depuis 2001, après avoir "pris le relais au nom des Parisiens" d’une action en justice intentée d’abord par des particuliers, a rappelé M. Delanoë. La facture des emplois fictifs présumés retenus dans le renvoi de M. Chirac est chiffrée à 3,5 millions d’euros dans l’ordonnance. La facture globale serait de cinq millions d’euros, selon la municipalité.

"J’ai du respect pour Jacques Chirac avec lequel j’ai de bonnes relations", a indiqué sur Europe 1 M. Delanoë, qui a tracé un parallèle avec la situation d’Alain Juppé, condamné en 2004 dans une autre affaire d’emplois fictifs concernant des permanents du RPR. "Quand M. Juppé a été condamné, ce que j’ai aussi un peu regretté quelque part, l’UMP a aussi remboursé la dette parce qu’il y avait caractérisation" du délit, a-t-il fait valoir.

UN RETRAIT NE METTRA PAS FIN AU PROCÈS

Un éventuel retrait de plainte de la Ville de Paris ne mettrait cependant pas fin à l’affaire. Le tribunal statuerait sans plaignant ni accusation, car le parquet a requis déjà un non-lieu. M. Chirac, qui a toujours nié que les emplois aient été fictifs, plaidera la relaxe à son procès pour "détournement de fonds publics" en 2010. L’éventualité d’un remboursement des sommes par l’UMP, ou par un des bénéficiaires des emplois fictifs présumés, n’a donc jamais été évoquée jusqu’ici. Seul le syndicat Force ouvrière a remboursé les salaires versés au chauffeur de son ex-dirigeant, Marc Blondel, pris en charge par les services de la municipalité.

Enfin, l’actuel maire de Paris est également revenu sur sa propre situation judiciaire. Menacé d’une mise en examen pour "favoritisme", il s’est dit "stupéfié" et a estimé qu’il s’agissait d’une "volonté de déstabilisation" remarquant au passage que l’annonce de sa convocation a été publiée par Le Parisien avant qu’il l’ait reçue.

L’affaire concerne la gestion du stade Jean-Bouin, que la Ville a renouvelée en 2004 avec une association partenaire du groupe Lagardère. Les enquêteurs retiennent l’hypothèse que Lagardère, alors associé pour la candidature à l’organisation des JO de 2012 à Paris, a bénéficié d’une faveur, car la Ville lui a donné le marché sans mise en concurrence, avec une procédure appelée "convention d’occupation domaniale".

M. Delanoë est convoqué par les juges le 2 décembre. Arnaud Lagardère, également convoqué, comparaîtra à une date non précisée pour "recel de favoritisme", en qualité de dirigeant du groupe.

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Procès Chirac : Delanoë évoque un retrait de plainte