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Brennilis(29) : Le démantèlement atomique, parlons-en !

Publie le mardi 24 novembre 2009 par Open-Publishing
3 commentaires

Les citoyens sont spoliés dans leurs droits !

L’enquête publique est une procédure insuffisante : les annexes de la convention d’Aarhus et de la directive européenne 85/337 citent explicitement le démantèlement des centrales nucléaires dans les projets pour lesquels les citoyens doivent être associés le plus en amont possible lorsque toutes les options sont encore possibles .
Or c’est un scénario imposé qui est soumis à enquête avec démantèlement immédiat alors qu’on ne sait que faire des déchets les plus radioactifs !

En 1999, EDF et le CEA exprimaient aux ministres concernés « leur volonté commune de ne pas avoir à démanteler dans des délais qui pourraient conduire à devoir entreposer sur site une partie des déchets générés par ces travaux ». Or ce qui est proposé dans le dossier d’enquête est en totale contradiction avec cette recommandation..

EDF et le CEA reconnaissaient aussi « l’effet positif d’une attente prolongée de décroissance radioactive sur la dosimétrie cumulée, à laquelle seront soumis les intervenants , à l’occasion des travaux de démantèlement définitif » . En clair , les travailleurs seront moins exposés si l’on attend 50 ans. La radioactivité dont celle due cobalt 60 est prépondérante sera mille fois moindre.

Pourquoi engager précipitamment les opérations de démantèlement ?

Le démantèlement des installations nucléaires n’est pas une opération banale.

Prenons le temps du débat

Un débat public national contradictoire doit être organisé sur la question du démantèlement des installations nucléaires et du devenir de leurs déchets.

Signez et faites signer la pétition lancée par sept associations de protection de l’environnement*, demandant à la commission d’enquête de ne pas autoriser le démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis en l’absence de débat public national.

La pétition est disponible jusqu’au 25 novembre 2009 auprès des associations signataires et sur le site internet

http://www.cyberacteurs.org/petitio...

*Agir pour un environnement et un développement durables, Bretagne vivante, Consommation Logement et Cadre de Vie, Eau et rivières de Bretagne, Groupement mammologique breton, Sortir du nucléaire Cornouaille, Vivre dans les monts d’Arrée

Le démantèlement, les risques, les interrogations

En l’absence de débat national sur le démantèlement des installations nucléaires, le dossier ne peut que susciter des interrogations sur les risques, sur le coût, sur le devenir des déchets.

Les risques

Le démantèlement représente un risque de contamination en raison des poussières et rejets
radioactifs émis :

pour les populations autour du site ;

pour les travailleurs ;

durant les transports de déchets.

Absence de débat

Quelques semaines pour étudier un dossier complexe de 1 900 pages, est-ce vraiment de la démocratie ?

Les membres de la CLI peuvent-ils en si peu de temps, prendre la mesure des enjeux d’un tel dossier ?

Pourquoi le démantèlement immédiat est choisi sans présenter les autres scénarios (dans vingt ans, dans cinquante ans) ?

Le coût

La dernière estimation du coût en 2005 était de 480 millions d’euros. Le dossier d’enquête est muet sur ce sujet. Comment le citoyen peut-il être assuré qu’il n’y aura pas une augmentation des coûts et que les sommes nécessaires ont été mises en réserve.

Fin décembre 2008, EDF a perdu 1206 millions d’euros dans ses placements financiers réservés au démantèlement des centrales .

La gestion des déchets

Il n’y a aujourd’hui aucune solution pour le stockage des déchets. Dans un premier temps, ils seront stockés sur place (dans un local de l’enceinte réacteur, inondable notamment en cas de rupture du
barrage de Nestavel ) puis transportés dans un lieu d’entreposage provisoire (qui n’est pas encore construit), avant un hypothétique stockage définitif... Cela multiplie les manipulations, les
transports et les risques.

Comment transmettrons-nous les informations sur ces déchets radioactifs aux générations futures ?

L’avenir du site

La disparition de la centrale et le « retour à l’herbe » signifiera-t-il la disparition de toute pollution ?

Après le démantèlement de la centrale, il peut y avoir rétrocession des terrains aux collectivités locales, qui sera responsable du suivi de ces lieux ?

Faut-il absolument banaliser ce site ou, au contraire, en garder la mémoire ?

Le lac de Brennilis est un réservoir d’eau, un lieu de pêche, le Yeun Elez est un lieu de tourisme et loisirs, dans une région d’agriculture et d’élevage, ne faut-il pas, avant tout, prendre le temps de faire
l’état des lieux, d’effectuer des contre-expertises ?

La centrale nucléaire EL 4 de Brennilis

 1962, début de la construction.

 1967, démarrage.

 1985, mise à l’arrêt, décharge du combustible, vidange des circuits.

 1995, enquête publique pour le démantèlement partiel (niveau 2) ; campagne « retour à l’herbe ».

 1996, décret pour le démantèlement partiel (hors bloc réacteur), mise en place de l’observatoire du démantèlement.

 1999, étude de faisabilité du démantèlement complet, avec trois scénarios (immédiat, dans vingt ans, dans cinquante ans) par EDF et le CEA remise aux ministres concernés.

 2005, arrêté préfectoral autorisant le rabattement de la nappe phréatique dans le lac et non plus dans l’Ellez. La population ne s’en aperçoit qu’un an plus tard et s’interroge sur les raisons (diluer
la contamination ?)

 2006, le 12 février, décret de démantèlement complet sans enquête publique ;le 13 avril, recours en annulation du décret par le Réseau Sortir du nucléaire devant le conseil d’État, le 20 avril, analyses par le laboratoire de la CRIIRAD (financées par souscription) de mousses prélevées près du site par Sortir du nucléaire Cornouaille, présence de radioéléments dus incontestablement à l’activité de la centrale

 2007, le 7 juin, annulation du décret de démantèlement par le conseil d’État pour défaut d’information du public

 2008, 31 décembre création de la CLI (commission locale d’information) par le conseil général du Finistère.

 2009, dossier de demande de démantèlement par EDF jugé recevable par le ministère de l’Environnement et transmis à la CLI par le préfet le 17 juillet ; le 10 septembre, quatre associations (Agir pour un environnement et un développement durable, Eau et rivières de Bretagne, Sortir du nucléaire Cornouaille, Vivre dans les monts d’Arrée) refusent de siéger à la CLI tant qu’un débat public n’est pas mené sur le démantèlement des centrales nucléaires en France.

Messages

  • Z’avez déja vu des pronukes tenir leurs promesse et engagements ?

  • PROJET DE DEMANTELEMENT DE LA CENTRALE NUCLEAIRE DES MONTS D’ARREE

    Enquête publique relative à la demande, présentée par EDF, de mise à l’arrêt définitif et de démantèlement complet de l’installation d’entreposage de matériels de la centrale nucléaire des Monts d’Arrée

    Avis de réunion publique d’information

    Jeudi 3 décembre 2009 à 20h30

    Salle Polyvalente de LOQUEFFRET

      PRESENTATION DU PROJET de démantèlement par EDF

      PRESENTATION DE L’AVIS de la CLI (Commission Locale d’Information)

      DEBAT en présence de l’ACRO (Association pour le Contrôle de la Radioactivité dans l’Ouest), chargée d’une mission d’expertise à la consultation de la CLI sur le dossier de demande d’autorisation de démantèlement

    Réunion publique organisée par la commission d’enquête
    articles L.123-9 et R.123-20 du Code de l’Environnement


    L’enquête publique est prorogée jusqu’au 11 décembre 2009

  •   Sur LCP - La chaine parlementaire, canal 13 de la TNT- dans l’émission Ça
    vous regarde diffusée le mercredi 25 novembre à 19 h 55 et à minuit,
    diffusion d’un reportage d’actualité et d’un débat consacrés à la
    problématique du démantèlement de la Centrale de Brennilis.