Hausse salariale controversée pour les fonctionnaires européens

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Hausse salariale controversée pour les fonctionnaires européens

La Commission européenne a indiqué jeudi avoir proposé une hausse de salaires annuelle de 3,7% pour ses milliers de fonctionnaires, malgré le fait que l’UE soit à l’heure de la rigueur et que les émoluments du service public soient gelés dans certains pays.

Il s’agit à ce stade d’un projet, qui doit encore être validé par les Etats européens, mais suscite déjà la controverse. La ministre autrichienne de la fonction publique, Gabriele Heinisch-Hosek, a critiqué la proposition en estimant que, par temps de crise économique et de montée du chômage, une telle augmentation de salaire est "totalement impensable". "Zéro pour cent serait plus adapté", a-t-elle dit en affirmant que la plupart des pays membres de l’Union européenne étaient également contre cette augmentation. La Commission s’est défendue en assurant travailler sur la base d’une méthode "objective" fixée par la législation européenne. "Ce n’est pas la Commission qui décide de sa propre initiative de diminuer ou d’augmenter les salaires des fonctionnaires publics" mais elle le fait à partir d’éléments statistiques, a expliqué la porte-parole de l’exécutif européen pour les questions administratives, Valérie Rampi, lors d’un point de presse. Elle a souligné que les augmentations salariales des fonctionnaires européens étaient calculées à partir d’un rapport de l’Office européen des statistiques (Eurostat). Ce dernier se fonde lui-même d’une part sur l’évolution des salaires des membres de la fonction publique d’un échantillon d’Etats nationaux, et d’autre part sur un indice du coût de la vie à Bruxelles.

Ce "panier" comprend huit Etats (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni).

La proposition de 3,7% porte sur l’année écoulée allant de l’été 2008 à l’été 2009, a-t-elle expliqué. Cette augmentation est supérieure à celle qui avait décidée pour l’année précédente. "On partage gain à la hausse et gain à la baisse", a toutefois assuré Mme Rampi. Elle n’a cependant pas pu immédiatement donner d’exemples dans le passé où les salaires des fonctionnaires de la Commission européenne auraient baissé. La Commission compte environ 38.000 fonctionnaires et autres agents. Depuis le début de la crise économique, Bruxelles a ouvert de nombreuses procédures pour dénoncer les déficits publics jugés excessifs de plusieurs Etats européens. La Grèce, l’Irlande, la Hongrie et les Etats baltes notamment ont dû geler les salaires de leurs fonctionnaires pour réduire leurs dépenses. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et le futur président du Conseil européen Herman Van Rompuy bénéficient chacun d’un salaire de 304.000 euros nets par an (hors indemnités de résidence et de représentation). Selon le centre de réflexion eurosceptique britannique "Open Europe", c’est plus qu’aucun autre dirigeant du monde occidental, le président des Etats-Unis Barack Obama compris. L’exécutif européen avait été déjà critiqué au début de l’année à propos du système de rémunération de ses commissaires qui leur octroie une indemnité de jusqu’à 65% de leur salaire pendant les trois ans suivant leur départ. L’argument avancé est de faciliter leur "réinsertion professionnelle", puisque certains postes dans le privé leur sont fermés pour éviter des conflits d’intérêt. Le salaire d’un commissaire européen est d’environ 20.000 euros nets par mois.
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