Accueil > COMORES / FRANCE : LE REVE COMORIEN
Non ce n’était pas un rêve lorsque Jacques Chirac (premier ministre : 1975) disait : « En droit international, tout d’abord, il est constant que les territoires qui accèdent à l’indépendance conservent les frontières qu’ils avaient sous le statut colonial. La France, toujours respectueuse de ces règles, ne pouvait en l’occurrence y déroger. » ?
Non ce n’était pas un rêve lorsque Valéry Giscard d’Estaing président de la république française disait : « C’est une population qui est homogène, dans laquelle il n’existe pratiquement pas de peuplement d’origine française, ou un peuplement très limité. Est-il raisonnable d’imaginer qu’une partie de l’archipel devienne indépendante et qu’une île, quelle que soit la sympathie qu’on puisse éprouver pour ses habitants, conserve un statut différent ?
Je crois qu’il faut accepter les réalités contemporaines. Les Comores sont une unité ; il est naturel que leur sort soit commun »
Non ce n’était pas un rêve lorsque François Mitterrand, président de la république française disait :« La loi séparant Mayotte des Comores est une loi injuste »
Non ce n’était pas un rêve lorsque Michel Rocard (premier ministre français) disait : « Au regard du droit international, l’administration de Mayotte par la France est illégale »
Oui, je vous le dis bien que nous ayons à faire face à une grande puissance, je fais pourtant un rêve. Un rêve profondément ancré dans le rêve comorien.
Je rêve qu’un jour, notre nation se lèvera pour vivre véritablement son credo : « Les quatre îles comoriennes unies »
Je rêve que demain, la France se mettra en conformité avec leurs obligations internationales, évitant ainsi tant des souffrances au peuple comorien.
Je rêve qu’un jour le visa de la mort sera supprimé pour permettre au peuple comorien de circuler librement entre les îles comores.
Je rêve qu’un jour le lagon de Mayotte ne sera plus pollué par des cadavres humains
Je rêve que Mayotte ne sera plus une terre d’impunité pour les auteurs des plus graves violations des droits humains. Une impunité qui accentue l’instabilité aux Comores.
Je rêve qu’un jour un chef d’Etat comorien recevra son homologue français à Mayotte pour parler des relations bilatérales sincères et sans arrière pensée.
Non, je n’ai pas rêvé lorsque j’ai entendu le 9 novembre 09, à 3 jours de la 34ème anniversaire de l’admission des Comores aux Nations le président français Nicolas Sarkozy, dire : « Si je suis heureux d’être ici, c’est que la chute du Mur de Berlin sonne aujourd’hui comme un appel, un appel à nous tous à combattre les oppressions, à abattre les murs qui, à travers le monde, divisent encore des villes, des territoires, des peuples »
Non, je n’ai pas rêve lorsque j’ai entendu le président de la république française se réjouir de la réalisation du rêve des Berlinois : « Le 9 novembre 1989, vous les Berlinois, vous avez bouleversé le monde en réalisant votre rêve qui était un rêve de liberté »
Enfin, je rêve que je ne rêve pas.
Baraka Inzouddine (Equipe wongo)