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Des milliers de manifestants disent non "à l’immigration jetable" (diapo)

Publie le mercredi 2 décembre 2009 par Open-Publishing
6 commentaires

de Bernard Rondeau

Dimanche, dans les rues de Paris, c’est plus de 10 000 personnes qui ont défilé de Luxembourg au ministère de l’immigration pour exiger une circulaire de régularisation aux critères améliorés et pour dire non "à l’immigration jetable". Cette manifestation clôt une semaine ou l’on a vu tour à tour le ministre du travail Xavier Darcos et le ministre de l’immigration Eric Besson s’exprimer sur le dossier des travailleurs sans papiers sans pour autant répondre aux demandes formulées par les 5 syndicats et les 6 organisations qui soutiennent ce mouvement.

Dimanche dernier, c’était Xavier Darcos qui voulait fermer administrativement les entreprises qui employaient des travailleurs sans papiers. Propos étonnants puisque 1800 entreprises sont touchées par cette grève. Puis ce fût au tour d’Eric Besson de sortir une circulaire qui ne répondait pas aux attentes des salariés en grève.

Cinq années de présence en France, douze mois salarié dans une entreprise et une promesse d’embauche pour un an dans un secteur en tension, tels sont les critères de cette nouvelle circulaire pour pouvoir être régularisé. Et pas un mot pour les femmes sans papiers qui travaillent dans l’aide à la personne et sur les Tunisiens et Algériens exclus de ce texte.

Seules quelques avancées pour les travailleurs intérimaires sont actées comme positives par les syndicats.

La réponse des travailleurs sans papiers en lutte est cinglante pour le gouvernement, qui comptait cette semaine sur l’effritement du mouvement. Cette manifestation montre que leur détermination est toujours aussi importante. Sept semaines de grève n’ont entamé en rien leur profonde envie de reconnaissance dans un pays ou ils travaillent et ou ils cotisent depuis souvent de longues années.

Un sondage Ifop publié par l’Humanité, exprime aussi le décalage existant entre les Français et son gouvernement sur les travailleurs sans papiers. Deux tiers des personnes interrogées (64%) se prononcent pour une régularisation au cas par cas et 24% sont pour une régularisation massive.

D’autre part, 54% pensent que les travailleurs sans papiers jouent un rôle assez important dans l’économie française et 24% un rôle très important (sondage réalisé le 26 et 27 novembre 2009 auprès d’un échantillon national de 995 personnes).

Ce sondage exprime largement le désir des français de voir les travailleurs sans papiers prendre pleinement leur place dans la société et souligne que le front syndical et associatif est en phase sur ce sujet avec la population. D’autres soutiens syndicaux et politiques devraient dans les prochains jours venir renforcer le mouvement.

En fin de manifestation, Raymond Chauveau, coordinateur du mouvement des travailleurs sans papiers pour la CGT a demandé au gouvernement de reprendre les discussions pour parvenir à un texte de régularisation avec des critères adaptés prenant en compte la situation réelle des travailleurs sans papiers.

source : http://grevesanspapiers.blogspot.com

Messages

  • Bien, mais il faudrait quand même voir à ne pas couper complètement le mouvement des TRAVAILLEURS sans papiers, de celui des SANS PAPIERS travailleurs ou pas car dans l’absolu TOUS LES SANS PAPIERS ont vocation à être exploités un jour qu’ils travaillent actuellement ou pas !

    Ce qui serait intéressant c’est de connaître la proportion de travailleurs parmi les personnes dites sans papiers.

    Et dans le mouvement des sans papiers, ne pas couper ceux des travailleurs actifs qui sont actuellement en grève de ceux qui ne le sont pas ou pas encore.

    • Tu as raison, mais c’est une question de méthode. D’abord que les travailleurs sans papiers puissent faire valoir leurs droits de travailleurs. Tu auras remarqué que l’Acte II de la grève des travailleurs sans papiers englobe cette fois des salariés isolés ou des travailleurs payés au noir (beaucoup de femmes travaillant dans l’aide à la personne). Les revendications formulées par les 5 syndicats et les 6 associations qui sont mandatées par l’assemblée générale des piquets de grève vont dans ce sens.
      Pour ta question sur le pourcentage de travailleurs chez les sans papiers, je pense qu’un sans papier en France ne peut pas vivre sans travailler puisqu’il est exclu de toute forme d’aide par définition.
      Les chiffres établis par les syndicats selon les rapports des préfectures et de la Direction Générale du Travail tournent entre 200 000 et 400 000 travailleurs sans papiers.
      Réservoir énorme d’une main d’oeuvre flexible et peu chère puisque sans droits. Le gouvernement et le patronat ne sont pas pressés de voir ces femmes et ces hommes être régularisés pour la simple raison qu’après ils pourront revendiquer des meilleurs salaires et des meilleures conditions de travail.
      Le combat pour une régularisation avec des critères adaptés est donc le meilleur moyen pour les sans papiers d’être reconnus dans leurs droits de travailleurs. C’est une exigence comprise par 8 français sur 10.
      La grève de 2008 comme celle de 2009 a changé le regard de la société sur les sans papiers. Il est rare maintenant d’entendre parler de clandestins (sauf chez Besson). Je ne crois pas qu’on aurait pu avoir le même résultat avec une demande de régularisation massive.
      Alors je ne pense pas que cette lutte coupe les travailleurs sans papiers actifs des autres. Comme dans toute lutte sociale, ceux qui ne font pas grève, pour des raisons qui leur sont propres, espèrent quand même une issue favorable au conflit puisqu’ils en seront aussi bénéficiaires. Les sans papiers sont comme tout le monde, certains timorés, d’autres plus engagés. D’ailleurs le pourcentage de grévistes par rapport aux non grévistes parait sensiblement le même que dans n’importe quel conflit.
      Il faut donc un renforcement du mouvement, convaincre les travailleurs sans papiers qui ne sont pas encore en grève de cesser le travail. Convaincre tous les militants et salariés de France que cette lutte pour la régularisation des travailleurs sans papiers est une lutte émancipatrice pour l’ensemble du monde du travail puisqu’elle combat les pires excès du capitalisme (dumping social, conditions de travail insupportables, exploitation des travailleurs digne du 19é siècle, etc...).
      Il reste aussi à convaincre tous les partis de gauche de soutenir ce mouvement exemplaire et par l’action politique de relayer l’action syndicale.

      C’est dans l’unité la plus large que ce combat émancipateur sera gagné.
      Bernard Rondeau

    • Tu as raison, mais c’est une question de méthode.

      Ah non stp Bernard ne me fais pas le coup de "la méthode" ! On la connaît par cœur la "ficelle" et elle est un peu grosse. La méthode n’exclue nullement le fond. Et je parle du FOND justement.

      Les revendications formulées par les 5 syndicats et les 6 associations qui sont mandatées par l’assemblée générale des piquets de grève vont dans ce sens.

      Et ne me parle pas des revendicatiosn des 5 syndicats - j’en vois que DEUX maxi TROIS sur les piquets en général : la CGT et SUD SOLIDAIRES (qui d’ailleurs et c’est dommage ne se côtoient quasiment pas) et la FSU - pour le reste, arrêtez de faire de la pub à la CFDT et à FO et de ns prendre pour des quiches en parlant des "5 syndicats"... Merci.

      Pour ta question sur le pourcentage de travailleurs chez les sans papiers, je pense qu’un sans papier en France ne peut pas vivre sans travailler puisqu’il est exclu de toute forme d’aide par définition. Les chiffres établis par les syndicats selon les rapports des préfectures et de la Direction Générale du Travail tournent entre 200 000 et 400 000 travailleurs sans papiers. Réservoir énorme d’une main d’oeuvre flexible et peu chère puisque sans droits. Le gouvernement et le patronat ne sont pas pressés de voir ces femmes et ces hommes être régularisés pour la simple raison qu’après ils pourront revendiquer des meilleurs salaires et des meilleures conditions de travail. Le combat pour une régularisation avec des critères adaptés est donc le meilleur moyen pour les sans papiers d’être reconnus dans leurs droits de travailleurs. C’est une exigence comprise par 8 français sur 10. La grève de 2008 comme celle de 2009 a changé le regard de la société sur les sans papiers. Il est rare maintenant d’entendre parler de clandestins (sauf chez Besson). Je ne crois pas qu’on aurait pu avoir le même résultat avec une demande de régularisation massive.

      Oui sur tout cela complètement ok - je disais juste "Attention à à ne pas refermer la porte"...

      Alors je ne pense pas que cette lutte coupe les travailleurs sans papiers actifs des autres.

      Tu sais bien que ce n’est pas de la lutte dont je parle, évidemment mais de ce qui est fait ou va être fait de la lutte par cartain-e-s.

      Comme dans toute lutte sociale, ceux qui ne font pas grève, pour des raisons qui leur sont propres, espèrent quand même une issue favorable au conflit puisqu’ils en seront aussi bénéficiaires. Les sans papiers sont comme tout le monde, certains timorés, d’autres plus engagés. D’ailleurs le pourcentage de grévistes par rapport aux non grévistes parait sensiblement le même que dans n’importe quel conflit. Il faut donc un renforcement du mouvement, convaincre les travailleurs sans papiers qui ne sont pas encore en grève de cesser le travail.

      Convaincre tous les militants et salariés de France que cette lutte pour la régularisation des travailleurs sans papiers est une lutte émancipatrice pour l’ensemble du monde du travail puisqu’elle combat les pires excès du capitalisme (dumping social, conditions de travail insupportables, exploitation des travailleurs digne du 19é siècle, etc...).

      Tout à fait ok sur ces points.

      Il reste aussi à convaincre tous les partis de gauche de soutenir ce mouvement exemplaire et par l’action politique de relayer l’action syndicale.

      hé hé hé :) je croyais que c’était DÉJÀ le cas ? Par ailleurs et pour conclure si par "parti de gauche" tu entends aussi le PS on sera bien mieux sans lui vu ce qu’il a créé comme poids mort contre productif pour la Poste.

      Non ce n’est pas dans ’lUNITE" mais dans "l’UNION" - on est là au coeur d’un des sujets qui ne va pas manquer d’agiter le 49ème congrès de la Cégète de tte manière.

    • Bonjour,

      Il est super de parler d’unité et des 5 syndicats soutenant cette lutte (soutien pratique sur les piquets ? seulement dans l’apparition ? ou pas de soutien ?), mais il me semble que vous oubliez la CNT et en particulier la CNT Nettoyage (déjà présente en 2008), volonté ou non ?
      Il y a d’ailleurs un nouveau piquet de grève dans une annexe d’ISS depuis mardi 1er décembre, et un de nos camarades passent au tribunal aujourd’hui (il était jusqu’à maintenant incarcéré à Fresnes et cela depuis fin octobre à la suite d’un acrochage avec des vigiles d’un piquet de grève).

      J’attire d’ailleurs votre attention que des actions sont menées ailleurs en Fance, à Lyon en particulier, où la CNT a lancé une action publique (occupation d’un restaurant) en solidarité avec un camarade SP qui avait été licencié. Cette action a permis à ce que le patron fasse les démarches nécessaires en vue de sa régularisation. Depuis la CGT a mené une action avec des travailleurs SP. Par contre aucun travail unitaire n’est possible avec la CGT sur le sujet, cela est bien dommage car cette lutte importante (primordiale pour le mouvement social ?) et exemplaire mériterait que les questions de "boutiques" soient mises de côté afin que cette lutte s’élargisse encore e particulier au niveau géographique.

      Il est bien de parler d’unité, mais il me semble que lorsqu’on parle d’unité, il ne faut pas se fixer de limites et être prêt à travailler avec tous ceux qui ont le même but.

    • Bien, mais il faudrait quand même voir à ne pas couper complètement le mouvement des TRAVAILLEURS sans papiers, de celui des SANS PAPIERS travailleurs ou pas car dans l’absolu TOUS LES SANS PAPIERS ont vocation à être exploités un jour qu’ils travaillent actuellement ou pas !

      Voire, même ! Des Travailleurs tout court.

      (k)G.B.