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Israël/Palestine : pourquoi deux Etats ?

Publie le dimanche 6 décembre 2009 par Open-Publishing
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Cela fait déjà quelques temps que je me fais cette réflexion à propos du problème israélo-palestinien : pourquoi, au lieu de s’acharner à vouloir à tout prix la création de deux Etats, la communauté internationale n’évoque jamais cette possibilité : celle de n’en faire, justement, qu’un seul, mais pour les deux communautés ?

Car si on considère le problème d’une autre manière que celle habituellement retenue, bien des points rapprochent finalement ces deux peuples que l’on nomme parfois « les frères ennemis ». tout d’abord, il faut souligner que d’un point de vue culturel, les deux communautés sont assez proches puisqu’ils regardent les mêmes chaînes, vivent sous le même climat, partagent de fait la même terre. Bien sûr la propagande est différente dans les deux communautés, ainsi que la religion et de nombreuses autres choses. Mais leur histoire est commune : depuis plus de quarante ans que cette situation perdure, les deux peuples se connaissent finalement très bien, et de nombreux intellectuels favorables à la paix communiquent entre eux en réelle empathie.

Cette idée d’un Etat unique pour les deux peuples peut sans doute choquer au premier abord, ne serait-ce que d’un point de vue religieux. Mais lorsque l’on regarde les chiffres, on voit que la communauté israélienne, de confession majoritairement juive, comprend tout de même plus d’un million de musulmans. Et si on ajoute à ceux-là les palestiniens majoritairement musulmans, on arrive à un nombre assez proche de celui des juifs.

Imaginons un instant que l’on fasse tomber les murs et supprime les frontières qui séparent ces deux communautés, et on se trouverait de fait dans une situation nettement plus favorable à la paix : ces deux peuples ennemis, qui sont fatigués de cette guerre inutile, se mélangeraient rapidement dans un seul Etat, surtout si l’on considère le nombre important de résidents palestiniens en Israël, travaillant quotidiennement sur ce territoire.

La langue ne serait pas non plus un obstacle infranchissable, car le peuple d’Israël est dans sa majorité capable de comprendre et de parler l’arabe, pour des raisons de proximité géographique et d’intérêts économiques évidents. Et puis la création d’un Etat commun favoriserait l’élargissement culturel des deux parties au travers des médias qui, même s’ils sont orientés dans leur ligne éditoriale, seraient également accessibles aux deux communautés, qui finalement se trouveraient capables de juger plus objectivement la propagande diffusée par chaque camp.

Au sujet du terrorisme ensuite, on s’apercevrait rapidement qu’une fois la mixité en marche, leurs activités se trouveraient quelque peu gênées par cette dernière qui confondra peu à peu les deux communautés : n’ayant plus le repère des frontières ou des murs pour cibler leurs attaques, les attaques ne pourront que difficilement atteindre leur cible, et perdront ainsi de leur utilité politique.

Le seul problème réel ne réside pas dans la volonté des peuples mais plutôt dans le pouvoir politique, et leurs alliés respectifs qui sapent depuis plus de quarante ans et cette volonté, et toutes les initiatives éclairées proposées par certains personnages influents des deux camps.

Croire que la communauté internationale désire vraiment la paix entre ces deux peuples est une illusion, car les stratégies qui s’organisent autour de ce territoire dépassent largement le cadre des ces deux seules communautés. En réalité, seuls ces deux peuples seraient en mesure de faire la paix, pour ainsi dire malgré le pouvoir politique. La réponse à apporter ne peut venir que d’eux seuls, en instaurant par exemple une sorte de gouvernement alternatif de coalition bicéphale, où deux personnalités influentes et éclairées pourraient s’entendre pour faire un consensus autour de cette idée d’un Etat unique.

L’idéal serait évidemment l’appui de cette communauté internationale, mais c’est sans doute justement là qu’est la plus grande difficulté. Peut-être même, si une occasion pareille se présentait, verrait-on justement cette communauté s’effrayer des conséquences d’une telle union, car c’est toute leur stratégie guerrière et financière qui se verrait anéantie par la fin de cette guerre fratricide, autour de laquelle se cristallisent toutes les tensions internationales certes, mais aussi d’énormes enjeux de pouvoirs, financier et politique.

Alors que les peuples fassent leur travail, et ils verront bien de quel côté penche la communauté internationale : il se pourrait bien ainsi que les masques tombent alors, et qu’on comprenne mieux à quoi cette soit-disant union des Etats sert en réalité : favoriser les tensions pour faire fructifier leurs propres intérêts.

http://calebirri.unblog.fr

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