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La CGT débat à partir de lundi de sa ligne pour les trois années à venir.

Publie le dimanche 6 décembre 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

La CGT ouvre lundi son 49e congrès à Nantes (Loire-Atlantique), un rendez-vous qui devrait voir la réélection de l’actuel secrétaire général Bernard Thibault à la tête de la première confédération syndicale de France pour un quatrième et sans doute dernier mandat.

Le congrès commencera lundi à 14h, et s’achèvera vendredi prochain à la mi-journée, quelques heures après l’élection du bureau confédéral et du secrétaire général.

A l’occasion de l’élection de cette nouvelle direction, la CGT devrait resserrer son bureau confédéral, qui passera de 12 à 8 membres avec notamment le départ à la retraite de deux personnalités de la confédération, Maryse Dumas et Jean-Christophe Le Duigou.

Ce congrès doit permettre à la CGT de faire le point sur sa stratégie, alors qu’une opposition - certes minoritaire - à la ligne de Bernard Thibault donne de la voix au sein même de l’organisation syndicale, défendant un "syndicalisme de classe" face à une direction confédérale que ses opposants accusent d’être trop "réformiste".

Cette opposition, qui s’était déjà manifestée lors du 48e congrès en 2006, a trouvé une visibilité avec la crise et la multiplication des plans sociaux, une partie de la base opposant la "lutte" au plus près du terrain, dans les usines, à la négociation nationale avec le patronat et le gouvernement.

Une partie de cette opposition a même un candidat en la personne de Jean-Pierre Delannoy, responsable des métallurgistes CGT dans le Nord-Pas-de-Calais, qui se présente au poste de secrétaire général de la confédération contre Bernard Thibault pour peser sur les orientations de ce congrès.

Une première pour l’organisation syndicale, même si M. Delannoy n’a aucune chance d’être élu, sa candidature n’étant pas prise en compte par la confédération et n’ayant pas été présentée en respectant les règles statutaires.

Ses partisans organisent un meeting de soutien en marge du congrès mercredi prochain dans la soirée à Nantes.

La CGT va aussi devoir faire le bilan de sa stratégie au sein du mouvement social interprofessionnel impulsé au début de l’année pour exiger un changement de politique économique et sociale face à la crise, mouvement qui a trouvé ses limites au début de l’été, avant de prendre fin début octobre.

Le 7 octobre, la sixième journée d’action interprofessionnelle de l’année avait en effet peu mobilisé, sur fond de divisions entre les syndicats, alors que le mouvement avait connu une phase ascendante unitaire en début d’année, culminant à 3 millions de personnes dans les rues de toute la France -selon les syndicats- le 19 mars dernier.

Depuis, l’intersyndicale à l’origine de ce mouvement, qui a enregistré la défection de FO, n’a pas reprogrammé d’autre date, sans pour autant pouvoir afficher de réelle victoire.

Un contexte bien différent de celui de 2006, où syndicats - en tête desquels la CGT - et mouvements de jeunesse avaient infligé un cuisant recul au gouvernement Villepin en gagnant la bataille contre le CPE.

http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/social/20091206.FAP6624/la_cgt_debat_a_partir_de_lundi_de_sa_ligne_pour_les_tro.html

Messages

  • Et oui, une unité syndicale qui n’a servi à rien puisque incapable d’essayer de construire le moindre rapport de force, alors qu’il y avait 3,5 millions de manifestants dans les rues le 19 mars et que 70 % de la population soutenait le mouvement social.

    Une unité syndicale est faite pour être plus fort, pour peser davantage. Là, non, il s’agissait tous les 2 mois de se satisfaire de l’unité syndicale pour...l’unité ? ! ?

    Avec une rando pédestre tous les 2 mois, pas étonnant que le 1er mai puis le 13 juin les travailleurs se soient démobilisés.

    Sans parler du 7 octobre, qui comme l’année dernière, fut un modèle de mouvement revendicatif et mobilisateur...

    Et puis, en 2010, il va bien falloir que Thibault aide Sarko à faire avaler la pilule sur les retraites.

    Je ne pense pas que Delannoy, qui se réclame d’un syndicalisme de classe, apprécie ce genre de...suppositoire.

    Jak

  • Delannoy ne pourra pas se présenter. Il n’a pas suivi la démarche statutaire, faite pour bloquer, au niveau du département, toute velleité d’opposition démocratique.
    Même si beaucoup ont encore des illusions, il faut rappeler que la CGT est une organisation traitre à la classe ouvrière, qui par sa direction, a trahi les travailleurs en mai-juin 1968. Cela fait partie de l’Histoire sociale de notre pays et tout salarié devrait le savoir.
    Et par dignité, à moins d’y être vraiment obligé, il convient donc de ne pas adhérer à cette machine bureaucratique qui a dévoyé les buts premiers du syndicalisme (changement social) pour en faire une organisation limitée à la revendication salariale.