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Alice au pays s’émerveille de Marie-Eve Signeyrole

Publie le lundi 7 décembre 2009 par Open-Publishing

Conte de neige dans le village natal d’Emir Kusturica présent comme acteur mais sans fanfare, ni trompette.

Marie-Eve Signeyrole , jeune femme ambitieuse a connu Kusturica sur un plateau d’Opéra et lui a proposé de tourner un film dans son village serbe. Pour produire son film une petite équipe de producteurs indépendants ont lancé une souscription . Les gentils souscripteurs ont pu voir le résultat de leur investissement au Max Linder , une vraie salle de grand cinéma. Et ils n’ont pas été déçus. Marie-Eve Signeyrole s’est battue pour son projet qui est vite devenu une épopée.

Mais foin des coulisses et de la traditionnelle croisade pour trouver du pognon. Foin des ragots sur l’imprévisible cinéaste serbo-pingre. Sur l’écran le résultat d’"Alice au pays s’émerveille" est impressionnant de virtuosité : images magnifiques, musique subtile, interprétation fine, propos brûlant. Coup d’essai, coup de maîtresse même si le format ne permet pas toujours de développer un contenu riche et torturé.On se prend à rêver de voir Marie-Eve sur une plus grande distance tant l’exprimé ici paraît violent mais trop engoncé dans le registre du court. Le village décor est un personnage à part entière.Le scénario n’épargne pas les hommes.

Christian Mulot y incarne un flic cynique dont la femme est enceinte et la maîtresse s’est prise une balle dans le buffet pour ses beaux yeux. Un monstre d’ingratitude. Dans ce village perdu où le trio échoue, des cadavres tombent du ciel sur des fossoyeurs à peine réels , sortes de fantômes buveurs de bières. Seule apparition sympathique, un jeune chinois qui tape sur un Mac des textes improbables.

De l’autre côté du miroir il y a la neige, sa présence froide et rassurante à la fois. S’y roule deux femmes qui se libèrent des carcans, peut-être le vrai message du film.

Jean-Laurent Poli