Les chemises brunes de Sarkozy

Le coup de gueule en ce début décembre est un cri de colère. Le 24 novembre dernier, Sarko s’est rendu dans les banlieues, à Bobigny, Epinay (93) et Le Perreux (94) annonçant que « ça va beaucoup bouger sur la sécurité » avec « un plan anti-drogue, un développement accru de la vidéosurveillance, et de nouveaux moyens d’enquête pour la police. » Jusque là, rien d’extraordinaire, même si personne ne relève que Sarko est aux « affaires » depuis plus de 7 ans, c’est à dire depuis son accession au ministère de l’intérieur en 2002, et que de l’entendre clamer haut et fort que les choses vont bouger ferait presque sourire si ce qui suit n’était pas si grave.

. Entre les annonces fumeuses et les enfumages médiatiques, les projets de loi qui n’aboutissent pas et ceux, appliqués, complètement inutiles en matière de sécurité mais terriblement liberticides, qu’a-t-il réellement fait ? La réponse je vous la donne : rien ! Mais l’origine de mon coup de gueule n’est pas là. Dans son discours prononcé à cette occasion, Sarko a tout simplement annoncé qu’il va créer des milices : « Des réservistes expérimentés seront recrutés comme délégués à la cohésion police-population. Ils s’appuieront sur des "volontaires citoyens de la police nationale", c’est à dire des habitants dont je veux engager le recrutement pour qu’ils s’impliquent dans la sécurité de leur propre quartier. » Et cette annonce est passée complètement inaperçue, reprise presque nulle part. Et à l’exception de Mélenchon, je n’ai entendu aucun politique s’exprimer sur la question. Donner de tels pouvoirs à des citoyens, qui auront donc des fonctions de police dans leur propre quartier est un délire quasiment fasciste. Servio Berlusconi vient de faire la même chose et ces milices s’appellent « les chemises jaunes »… Cela ne vous rappelle t-il rien ? Moi si, les chemises brunes créées par Hitler en 1921 ou encore la milice française, supplétive de la Gestapo, créée le 30 janvier 1943 par le gouvernement de Vichy. Mais bon sang qu’attend ton pour se réveiller ? Jusqu’où faudra t-il qu’ils aillent pour que les français prennent conscience de la dictature constitutionnelle qu’est en train de mettre en place ce gouvernement ?

Besson, le roi des traitres, vient de lancer son débat sur l’identité nationale et déjà les dérapages se multiplient, au point qu’il s’est senti obligé d’intervenir, hypocrisie suprême, la semaine dernière pour dénoncer « le dérapage xénophobe » du maire UMP de Gussainville, André Valentin : interrogé sur l’opportunité d’organiser un débat sur l’identité nationale par France 2, l’élu le juge « indispensable ». Avant de déraper : « Il est temps qu’on réagisse, parce qu’on va se faire bouffer ». « Par qui ? » lui demande-t-on. Petit rictus. « Y’en a déjà dix millions », « dix millions que l’on paye à rien foutre », répond-il. A RTL, qui lui demande s’il pense qu’il « y a trop d’immigrés », il précise sa pensée : « sérieusement, je le crois ». Et ce « dérapage » fait suite à celui de Brice Hortefeux, notre sinistre de l’intérieur à l’esprit si fin, qui plaisantait si subtilement sur les arabes devant les caméras, et plus récemment à celui de Jacques Chirac et Alain Juppé à Bordeaux.
Désigner du doigt des responsables, les jeter à la vindicte populaire, c’est exactement ce qu’à fait Hitler avec les juifs. Aujourd’hui ce sont les arabes, puis demain ce sera le tour des gitans, puis viendra celui de ceux que Sarko se propose de faire venir en France, pour prêter main forte aux agriculteurs pour des salaires de misère, je parle là des esclaves des pays de l’Est de l’Europe.
Sarkozy restera en place jusqu’à la fin de son mandat, je ne me fais aucune illusion. Et il va utiliser ce temps pour achever son œuvre, ce qu’aucun de ses prédécesseurs n’a réussi à faire avec autant de brio que lui, c’est-à-dire à briser, que dis-je, pulvériser tous les acquis sociaux gagnés au sortir de la seconde guerre mondiale, et tenter de mettre en place un état policier destiné à mater toute tentative de rébellion. Il ne nous restera plus qu’à aller voter contre lui au second tour de la prochaine élection présidentielle, en mettant un bulletin de vote pour DSK. Mieux vaut la peste que le choléra non ?

Cet article est tiré du prochain numéro du Lot en Action mag, qui paraitra le jeudi 10 décembre