Accueil > COMORES : ENTRE ANJOUAN ET MAYOTTE, L’EFFROYABLE CIMETIERE MARIN

COMORES : ENTRE ANJOUAN ET MAYOTTE, L’EFFROYABLE CIMETIERE MARIN

Publie le mardi 8 décembre 2009 par Open-Publishing
1 commentaire

Parti d’Anjouan la semaine dernière, un kwassa-kwassa transportant 40 émigrants n’a pas réussi à atteindre Mayotte. 30 passagers ont péri. Comme des milliers d’autres depuis 1995. Retour sur l’histoire, aux aspects tragiques, de cette région.
Saint-Denis de La Réunion, correspondance.
Comment se fait-il que la moitié des personnes expulsées du territoire de la République française le sont à Mayotte  ? Pourquoi des milliers d’êtres humains sont morts noyés dans le bras de mer qui sépare Anjouan de Mayotte, comme les 30 passagers d’un kwassa-kwassa au début de la semaine dernière  ?
Tout a commencé durant la guerre froide, par la décolonisation jamais achevée d’un pays occupé par Paris depuis le XIXe siècle. Le 22 décembre 1974, 93 % de la population du territoire d’outre-mer des Comores se prononcent pour l’indépendance. Le TOM composé de la Grande Comore, de Mohéli, d’Anjouan et de Mayotte va donc devenir une République indépendante. Le 27 juin 1975, pourtant, Paris décide de refuser ce résultat. Une loi est votée, elle prévoit la tenue d’un nouveau scrutin dans les quatre îles, avec une prise en compte des résultats île par île. C’est donc la porte ouverte à la « balkanisation » des Comores.
l’armée française avait été chassée de Madagascar
Le 22 décembre 1974, en effet, 35 % des électeurs de Mayotte, qui comptent 40 000 habitants sur les 300 000 peuplant les Comores, avaient voté pour l’indépendance. Pourquoi le gouvernement français a-t-il pris une telle décision  ? Nul doute que le contexte politique de la guerre froide a joué. Car l’armée française venait d’être chassée de Madagascar. Il lui restait donc comme seuls points d’appui les bases de Djibouti et de la Réunion. Pendant ce temps, les États-Unis construisaient une des plus grandes bases militaires du monde, à Diego Garcia. À cela s’est ajoutée la pression de quelques possédants locaux. Le 8 février 1976, le référendum décidé par Paris a lieu à Mayotte. Entre-temps, 2 000 opposants au gouvernement français ont été expulsés. 63 % des Mahorais avaient voté contre l’indépendance, en décembre 1974  ; un an plus tard, ce score a gonflé pour atteindre 99 %. Un scrutin condamné par l’OUA, dont le résultat a été obtenu de manière contestable. Mais ce n’est pas tout. Le gouvernement français va organiser un troisième référendum à Mayotte, le 11 avril suivant. La question posée est simple  : les Mahorais veulent-ils rester un territoire d’outre-mer, oui ou non  ? Mais le résultat du vote ne va pas du tout répondre à la question posée. Un dirigeant de la droite ultra de Mayotte a en effet décidé de la présence d’un troisième bulletin. Celui du « oui » au statut de département d’outre-mer. Et c’est ce « oui » au DOM qui l’emporta à 79,6 %  ! Voilà comment un gouvernement a organisé la séparation entre Mayotte et les trois autres îles de l’archipel. Un fossé va ensuite se creuser entre Mayotte et ses voisines. La jeune République des Comores est en effet secouée en permanence de coups d’État impliquant des ex-officiers de l’armée française, alors que Mayotte devient une collectivité départementale. Malgré tout, des citoyens des Comores peuvent encore se rendre à Mayotte pour visiter la famille, travailler ou se faire soigner. En 1995, la situation change. Le gouvernement décide que, désormais, un visa sera nécessaire pour les habitants des trois autres îles des Comores qui veulent entrer à Mayotte. Ce document, appelé « visa Balladur », est excessivement difficile à obtenir. Il contraint tout migrant à prendre des risques énormes. C’est là que commence la tragédie des kwassa-kwassa. Des dizaines de personnes s’entassent sur des barques pour entrer malgré tout à Mayotte. Un mur invisible et meurtrier s’est installé entre Mayotte et les autres îles de l’archipel des Comores.
Manuel Marchal
Source : http://www.humanite.fr/

Source : http://wongo.skyrock.com/

Messages

  • Et alors ? Vous omettez de dire que les mahorais n’ont jamais voulu de ce mariage forcé avec les comores ! d’ailleurs, en scrutant l’histoire, que signifie "l’archipel des sultans batailleurs ?" Ce n’est pas parce que géographiquement Mayotte est voisine des autres îles de l’archipel que forcément elle doit faire partie institutionnellement d’une "république en bataille" composée des trois autres îles des Comores ! On a beau tourné le dossier, on se retrouve sur le point de départ : quoi qu’on fasse, les mahorais ont leur mot à dire ! or ils ont déjà fait leur choix depuis 1841 ! Pourquoi porter l’accusation sur une île qui,par le passé, a toujours été ignorée et méprisée par ses soi-disant soeurs à l’image de Mohéli qui, pourtant, a suivi aveuglément le vent de l’indépendance voulue par la Grande Comore dans les années 70 !...Qu’on n’arrête de nous faire la leçon de moral ! que chacun prenne ses responsabilités ! les immigrants clandestins sur Mayotte doivent être aidés déjà par leur gouvernement !
    Aidez les immigrants à rester chez eux !....

    Batata