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Dubaï : l’endettement total atteint en réalité 116 % du PIB, un des niveaux les plus élevés du monde.

Publie le mercredi 9 décembre 2009 par Open-Publishing

Mercredi 9 décembre 2009 :

Dubaï : c’est pire que ce qui avait été annoncé. L’endettement est de 72,7 milliards de dollars.

L’endettement total des entreprises publiques de l’émirat de Dubaï s’avère équivalent à 116 % du PIB, un des niveaux les plus élevés du monde derrière la Hongrie et la Lettonie.

Les créanciers devront passer de 40 à 50 % de leurs encours par pertes et profits pour susciter une stabilisation financière « notable à long terme ».

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La restructuration de dettes qui se profile à Dubaï devrait porter sur des montants bien supérieurs à ce qui était prévu jusqu’ici, selon Morgan Stanley, au moment où les créanciers de l’émirat se concertent.

Deux semaines après avoir provoqué un accès de fièvre sur les marchés financiers du monde entier, la restructuration de la dette de Dubaï World s’annonce longue et pleine de surprises désagréables.

Alors qu’on apprenait hier que les six principales banques créancières de l’émirat (Standard Chartered, HSBC, Royal Bank of Scotland, Lloyds, et deux banques d’Abou Dhabi) du principal holding public de l’émirat de Dubaï, s’étaient réunis lundi pour se concerter officiellement, pour la première fois depuis l’annonce, le 25 novembre, de l’incapacité de Nakheel, filiale de Dubaï World, à honorer une échéance de 3,5 milliards de dollars le 14 décembre, une étude de Morgan Stanley est venue ajouter aux incertitudes.

Au vu de leurs difficultés actuelles dues au financement à crédit de projets pharaoniques, « il est vraisemblable que d’autres entreprises publiques vont bientôt annoncer une restructuration de leur dette », soulignent les auteurs du rapport, Mohamed Jaber et Paolo Batori.

Seraient donc aussi dans l’oeil du cyclone les deux autres holdings publics majeurs de l’émirat, Dubaï Holding et Investment Corp of Dubaï (ICD), dont les dettes s’élèvent respectivement à 15,1 milliards et 28,3 milliards de dollars.

Compte tenu de l’encours de 26 milliards de dollars de Dubaï World, dont 10 milliards portés par Nakheel (principal promoteur immobilier de l’émirat et opérateur des célèbres îles artificielles en palmiers), l’endettement total des entreprises publiques de l’émirat s’avère équivalent à 116 % du PIB, un des niveaux les plus élevés du monde derrière la Hongrie et la Lettonie.

Ces données pourraient même être substantiellement supérieures dans les faits, en raison de la complexité de ces structures et à l’opacité de leurs filiales non cotées.

Pour repartir d’un bon pied, l’émirat aurait intérêt à rééchelonner la plus grande partie de cette dette. Les créanciers devront passer de 40 à 50 % de leurs encours par pertes et profits pour susciter une stabilisation financière « notable à long terme ».

En sus du scénario d’une restructuration confinée aux 26 milliards dus par Dubaï World, Morgan Stanley envisage donc que les discussions portent sur rien moins que 46,7 milliards de dollars dus par une ribambelle de filiales des trois grands holdings, dont Borse Dubaï, actionnaire par ailleurs du London Stock Exchange et du Nasdaq.

La restructuration de la dette de Dubaï World pourrait passer par des cessions d’actifs, a reconnu lundi le ministre des Finances de l’émirat, Abdulrahman al Saleh, bien que les participations dans certains « joyaux de la couronne » tels Dubaï Port, quatrième port de conteneurs du monde, ou Jebel Ali Free zone, soient considérées comme sacrées.

Dubaï World a acheté l’an dernier un casino, MGM Mirge, pour 5 milliards à Las Vegas, et la chaîne de distribution de luxe Barney à New York pour 1 milliard.

Alors que les Bourses de Dubaï et d’Abou Dhabi continuaient hier leur descente aux enfers, et que les inquiétudes sur Dubaï pesaient lourdement sur les valeurs bancaires des Bourses occidentales, le ministre des Finances a averti que, six mois, ce serait « trop court » pour une restructuration aussi délicate. Une mission du FMI est attendue dans les émirats dans les prochaines semaines pour évaluer l’impact de la crise.

http://www.lesechos.fr/info/inter/020259304674-la-restructuration-de-dette-de-dubai-pourrait-porter-sur-46-milliards-de-dollars.htm