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Les Métropoles, ou le syndrome de la "concentration expansionniste"…

Publie le jeudi 10 décembre 2009 par Open-Publishing
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de Michel MENGNEAU

Il y a un eu un débat puis un vote à l’assemblée qui apparemment n’ont pas passionné les foules. Pourtant, si l’on exclut les magouilles gouvernementales il était d’importance puisqu’il s’agit de l’avenir d’une métropole qualifiée de grand Paris, mais aussi, et surtout, c’est qu’à travers ce projet Sarkozy dessine sa réforme institutionnelle sur le découpage du territoire, autrement dit : la principale part de l’aménagement faite aux grandes métropoles. Comme on pouvait s’en douter, ce projet d’aménagement n’est que transitoire et destiné finalement qu’à créer un réseau de transport privatisable à terme. Comme à son habitude, le gouvernement se cache derrière une montagne médiatiquo-communicative en se gargarisant d’apparences pour finalement « pondre un coup tordu », l’expression est peut-être abrupte, mais résume bien la perversité « Sarkozienne ».

Or, si les députés du GDR qui sont entrés aveuglément dans le débat en dénonçant à juste titre les turpitudes gouvernementales comme le souligne Pierre Gosnat lors de la première séance du mardi 24 novembre :

« Car, en définitive, le projet du Grand Paris se résume à un texte de loi de vingt-neuf articles – j’ai d’ailleurs cru comprendre qu’il ne fallait plus parler de « Grand Paris » – et à la création d’un ÉPIC destiné à contourner les collectivités territoriales et à créer un réseau de transport privatisable à terme. En prélude à cette privatisation, un amendement a d’ailleurs été adopté à l’article 17, qui organise la scission de l’entreprise nationale RATP." , ils n’ont pas saisi la portée exacte de l’enjeu !

Cet enjeu on pourrait le résumer ainsi : recentralisation de l’économie dans et autour des grandes métropoles avec une périphérie extensible. Donc, il s’agit en réalité de construire des pôles d’attractions commerciales en y mettant autour de la population, ceci pour satisfaire les ambitions de quelques inconscients qui veulent faire de Paris, par exemple, une super capitale mondiale ou à un degré moindre comme Nantes qui se voit comme métropole européenne et pour laquelle des socialistes complètement déphasés veulent construire un aérodrome dans sa périphérie au concept particulièrement absurde ; plus précisément en bétonnant 1200hectares à Notre-Dame-des-Landes, porte de la Bretagne profonde au charme certain.

On peut comprendre certains députés de l’opposition sérieuse (GDR) dans le fait qu’ils aient participé aux débats sans voir que ce principe concentrationnaire était discutable puisque beaucoup sont des élus de Paris ou de sa ceinture. Pourtant, il y a dans l’intervention de Pierre Gosnat (encore lui !) une expression qui aurait du les mettre sur la voie :

« Au demeurant, je reconnais que la décision de confier à une dizaine d’architectes et à leurs équipes la responsabilité de se pencher au chevet de la région capitale afin d’explorer tous les possibles, voire les utopies, était inédite et politiquement intéressante. De fait, leurs propositions innovantes nous offrirent la vision d’un Paris du futur et d’une région Île-de-France métropole d’avant-garde. Leurs réflexions mettaient en évidence la nécessité d’articuler le développement et l’aménagement du territoire autour d’enjeux fondamentaux et diversifiés : le transport, certes, mais aussi le logement, l’environnement, l’architecture, le développement économique. Ils s’interrogeaient également sur des notions essentielles, telles que la densité urbaine ou le développement durable. »

La densité urbaine nous donne le ton pour orienter le débat. Certes, je pense que dans l’esprit des architectes ils entendaient par la d’éviter la surconcentration, trop d’habitants au kilomètre carré qui à partir de ce moment là vont obliger la métropole à l’expansion, ce qui implique une avancée sur les terres agricoles.

Mais cela donne à réfléchir car, au lieu de prendre un pôle d’attraction et de construire autour de manière à ce qu’il devienne tentaculaire avec tout les inconvénients que cela laisse présager – ne serait-ce que la concentration de la pollution aérienne et la ghettoïsation-, ne serait-il pas préférable de déplacer les populations vers des campagnes qui se désertifient ?

Pour cela il suffirait de diversifier les fabrications, de petites unités locales gérées en coopératives ouvrières – il existe d’autres forme de conceptions gestionnaires pour les entreprises le but étant surtout d’aller surtout vers l’autogestion- , une collectivisation des transports ruraux, un accent mis sur le logement social en milieu rural en favorisant moins les gites ruraux qui ne correspondent plus à leur principe fondateur – le partage de la « ruralité »-puisqu’ils sont pratiquement devenus une forme d’hôtellerie parallèle qui sert seulement les intérêts de quelques nantis. Cela permettra de favoriser l’agriculture de proximité, le maraîchage, et nombre de services publics comme la Poste qui retrouvera sa véritable fonction sociale en réintégrant les petites communes rurales…

C’est le véritable enjeu des années qui viennent, celui qui offrira une véritable restructuration du territoire et qui doit nous orienter vers une société ou les liens seront privilégiés, l’individualisme outrancier laissant la place à plus de partage. Pour cela il faut absolument reconsidérer la notion même d’« Economie » comme concept moteur de notre société et aller vers la notion de bien-être en dehors du consumérisme à tout crin engendrant la création de métropoles « mégalopôliennes* » dangereuses pour l’avenir de nos civilisations.

Pour conclure, la seule solution est de sortir du capitalisme on pourra ainsi emmener les villes à la campagne.

Mégalopolienne* : Je viens de l’inventer ; je promets, je ne le ferais plus car en fait ce n’est pas terrible !

http://le-ragondin-furieux.blog4ever.com

Messages

  • texte vraiment trés interessant, qui change de l’idéologie dominante du tout paris et de la ville. Nous autres dans notre mouvement (www.libertat.org) nous avons exactement la même refexion en ce moment. Comment arriver à renverser la pression sur les métropoles et la desertification des campagnes. L’ultra-centralisation Parisienne, pour 80% de la classe politique est un fait normal, personne ne vient remettre en cause c’est folie qu’est le centralisme autoritaire français. L’histoire, l’identité française, la culture est basé sur cela, car l’histoire française n’est enfait que l’histoire de l’extension d’une ville qui a conquise peu à peu un territoire. D’ailleurs le rapport capitale-province est éloquent. Ce centralisme politique a amener au centralisme économique, et culturel. 90% des pouvoirs sont concentrés sur 25km2. L’éradication des minorités linguistique va dans le même sens, tout ce qui vient du dehors de paris est néfaste. L’universalisme français, l’exception culturelle française, n’est enfin de compte que l’expression d’une minorité dominante Parisienne ou Parisianiste.

    Mais malheuresement nous voyons ce phénomene s’étendre aux territoires vaincus (la province), à tolosa-toulouse, les gens sont fier car la métropole devient tentaculaire,car la ville devient de plus en plus bourgeoise, tout en zappant le fait que els campagnes occitanes autour sont déserte, que dans tolosa-toulouse les gens sont loin d’être riche. Mais les élites veulent nous faire paris à tolosa-toulouse. J’ai bien peur que tolosa-toulouse devienne bientôt invivable.

    Pour nous il est évident que l’avenir est à une relocalisation de l’économie à la mise en place d’un pouvoir local fort et surtout populaire, c’est à dire à un controle effectif de nos ressources (impôts) du développement économique local, l’arrêt des grands projets (autoroute-lgv etc), le développement des reseaux économique court, la revalorisation de nos cultures locales (occitane, bretonne, basque etc).
    Ce projet sans changer la face du monde serait dans l’état français une révolution sans nom, c’est à dire la capacité à la population de reprendre ses affaires en mains et va dans el sens du vivre et décider aux pays ! C’est le minimun vital si nous voulous sauver la paysannerie et les zones rurales, tout en bloquant l’extreme concentration urbaine.

    stop a la metropolisation-désertification !