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Tous ensemble, oué ! (oué...)

Publie le jeudi 10 décembre 2009 par Open-Publishing
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Syndicat CGT des Fonctions Centrales EDF et Activités Sociales

COMMUNIQUÉ

Depuis septembre dernier, un syndicat CGT, ses principaux animateurs et près d’une trentaine d’adhérents de la CGT des Fonctions Centrales d’EDF et des activités sociales sont de fait exclus de la Fédération Nationale Mines Energie CGT. Au mépris des règles statutaires de la CGT, la FNME refuse d’affilier ce syndicat. Ses adhérents ne sont pas reconnus comme membres de la CGT, les principaux animateurs sont trainés devant les tribunaux.

« Nous voulons être une force capable de mettre en mouvement le plus grand nombre de salariés », déclarait B. Thibault lors de son discours d’ouverture du 49ème congrès de la CGT lundi dernier. Plus loin, il précisait : « nous devons créer les conditions d’une véritable progression du nombre de syndiqués. …/… La CGT est ouverte à tous. …/… ». Au-delà des déclarations proclamées à la tribune, dans la lumière des projecteurs devant près de 1000 délégués et la presse, dans l’ombre des coulisses, la réalité est hélas bien différente.

Un syndicat CGT d’EDF de la région parisienne, sa trentaine d’adhérents et ses principaux animateurs se retrouvent aujourd’hui assignés devant différents tribunaux : leur « crime » est celui d’être des militants de la CGT, pour certains depuis plus de trente ans, et de vouloir rester fidèles à leurs engagements.

Résolument hostiles à la dérive d’adaptation/intégration au système capitaliste et à l’accompagnement de la régression sociale du gouvernement Sarkozy et du Medef, ces militants ont participé à mettre le précédent dirigeant de la FNME CGT, D.Cohen, en minorité en 2003, alors que celui-ci avait négocié avec les représentants des directions d’EDF-GDF et les représentants du gouvernement de l’époque, la refonte/disparition du régime de retraite des électriciens et gaziers.

Ils se sont battus, au printemps 2004, aux côtés de leurs collègues et camarades pour la défense du service public nationalisé et contre la privatisation d’EDF-GDF. Quand B. Thibault et F. Imbrecht, dirigeant actuel de la FNME CGT, au lieu de mettre tout en œuvre pour déployer une lutte qui aurait pu être victorieuse, déclaraient d’une même voix « l’histoire ne s’arrête pas là, nous regagnerons ce que nous avons perdu ».

Depuis Gaz de France et EDF ont été privatisés, offrant des rémunérations indécentes à leurs dirigeants, des dividendes conséquents aux actionnaires, refusant d’augmenter les salaires des agents. Quant aux usagers, leurs factures de gaz et d’électricité ne cessent d’augmenter.

On notera que depuis avril 2008, J. C. Le Duigou, responsable du secteur économique de la CGT et membre du bureau confédéral est aussi l’un des neuf membres de la Commission de Régulation de l’Energie (CRE), organisme mis en place par le gouvernement pour gérer/favoriser la concurrence et le bon fonctionnement des marchés de l’électricité et du gaz naturel.

En 2005, ils se sont battus contre la casse de leur régime de retraite et pour que la CGT appelle à voter « Non » au référendum sur le traité constitutionnel européen (TCE).

En 2006, ils ont lutté avec leurs camarades contre la fusion GDF-Suez et en 2008 ils ont combattu le rachat de British Energy, réalisé avec la bénédiction des dirigeants de la FNME CGT.

Au printemps 2009, ils se sont opposés aux dirigeants fédéraux de la CGT qui refusaient d’appeler à l’extension du conflit et à la généralisation du mouvement revendicatif. L’une des premières conséquences de ce refus, outre l’impossibilité de créer les conditions susceptibles de faire gagner le mouvement, a été d’offrir en pâture aux directions d’EDF et de GDF-Suez des militants qui avaient animé la lutte, permettant à ces patrons revanchards de sanctionner et de licencier.

Concernant les activités sociales (CCAS), la dérive est tout aussi flagrante. Elle est ici aggravée : ce sont les dirigeants de la FNME CGT qui tiennent les rennes et mettent en place la « refondation des activités sociales ». Cette réorganisation des structures et des missions rime avec plan social et emplois précaires ; Une partie des fonds des contrats d’assurance IDCP - argent des électriciens et gaziers - est imprudemment joué et perdu en bourse ; Aujourd’hui la CCAS lance une OPA sur la CIAT (Compagnie Internationale André Trigano), entreprise cotée en bourse, ce que la FNME CGT ose appeler « un investissement solidaire ».

Le lundi 7 décembre, dans l’après midi, au moment même où B. Thibault prononçait à la tribune du congrès de Nantes des paroles de renforcement et de déploiement de la CGT, un syndicat CGT et ses principaux animateurs défendaient, devant le Tribunal d’instance de Montreuil (93), leur existence dans la CGT. Face à eux une avocate de l’employeur CCAS et un avocat de la FNME CGT, rémunéré à grands frais par les cotisations des adhérents de la CGT pour combattre d’autres militants de la CGT. Ce même jour à 12h, un scénario identique s’était déjà déroulé devant le Tribunal d’instance de Saint-Denis (93), la collusion associait ostensiblement l’employeur EDF et la FNME CGT dans leur combat contre des militants de la CGT.

Tout cela est en totale opposition avec la CGT que nous voulons et que nous défendons au quotidien, en totale opposition avec la CGT dont les travailleurs ont besoin : une CGT de lutte, offensive, indépendante, unitaire, porteuse des revendications des adhérents et des salariés et démocratique dans son fonctionnement.

Paris, le 9 décembre 2009

http://eldiablo.over-blog.org/

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Messages

  • J’ai publié ce communiqué en réponse à un article précédent sur la CGT !
    Pas grave. J’ai ajouté une phrase : "Quand le fétichisme organisationnel devient morbide". J’aurai du dire "mortifère". Que d’énergie perdue pour rester dans la CGT, conforter la croyance en un quelconque avenir de combat dans cette organisation qui est fondamentalement contre-révolutionnaire !