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La Brique n° 19

Publie le vendredi 11 décembre 2009 par Open-Publishing

La Brique 19 est dans les bacs !

À l’attaque de Noël, on a rencontré ce mois-ci pas mal de conflits, toujours, parmi « les Hommes de bonne volonté ». En bons petits reporters de la guerre sociale qui fait rage, on vous rapporte dans notre hotte les dernières nouvelles du front : la cantine c’est plus comme avant, on l’a revendue aux ogres du pouvoir. Les femmes s’ennuient, parmi les hommes, elles reprennent les choses en main pour qu’enfin, chez Violette et ailleurs, les choses changent. Pendant ce temps là, la Mairie « rose », Bonduelle et la police, les alliés du froid froid, s’arrangent bien de ce que certains ne passent pas l’hiver au chaud ... les pauvres, en fait, et tous de préférence. Les pauvres mioches, dans les ZEP, les pauvres gens, pressés dans les queues du bonheur consommable, les pauvres gars, qui meurent en silence, les pauvres esseulés d’un Facebook, les pauvres hères, qui sont tous au rendez-vous...

Y aura-t-il de la neige à noël ? Pas sûr. Mais sous tous les temps, il y aura seize pages d’infos, de contre-infos, de dessins, de photos, de coups de sang, et...

Noël attaque... mais on va riposter.

Rendez vous dans un an... le mois prochain !

La liste des dealers

On voudrait pas crever

Édito :

La Ville de Lille TM

La Brique y consacre souvent de nombreuses pages. C’est pas par mauvaise volonté... Mais la liste de griefs à adresser à ses pères fouettards, par trop prioritaire, est aussi interminable qu’une crise financière. Qu’on décline les formes de sa nature bourgeoise, policière et bureaucratique ; que nos plumes pointent les « élites », ces ploucs, qui s’y complaisent... Dur de se retenir. On s’acharne, c’est vrai, mais non sans quelques raisons qu’on ne peut raisonnablement, et très « civiquement » pas garder pour nous. C’est cadeau : on vous les offre, sur un plateau. Bonne digestion.

Des balles... pour la politique municipale

Vieux ou plus jeunes, ils sont déjà vieux. Des croûtons, Kanner, Frémeaux, Aubry, Cacheux, ou des patrons-amis, Tiberghien, Mulliez, Bonduelle... Des parades publiques, des mécènes de Lille3000, leurs torchons-tapis roses, La Voix, Nord Eclair, aujourd’hui NordWay, ou Wéo... La misère qu’on expulse des lieux trop visibles, partout, vers nulle part... Le hold-up des privatisations de l’espace public, des rues, ces supports publicitaires, des murs « dé-maculés » par la brigade anti-tag, tout aseptisés au lieu de pacifiés... La pressurisation des employés des cantines scolaires... Des a-ménagements, véritables idéologies anti-pauvres, du Grand Pipeau Urbain et ses réunions de concertation bidons... La laideur des galeries d’Euralille, celles des boucheries Lafayette, et le silence, autour de la mort d’Hakim... Le constant durcissement des effectifs policiers... et ces opérations de pseudo-solidarité. Qu’est-ce qui peut encore échapper à la violence de ce parti d’Ordre, de netteté, qui sacrifie peu à peu sa population, son environnement.

Contre les ogres, des caries !

Les grains de sable, pourtant se répandent, au vent de la révolte. Des organisations, des collectifs, des comités, des associations, des groupes, des groupuscules, des individu-es... qu’ils soient rouges, roses, violets, noirs, grimés... Des manifs de sans-pap’, des grèves, des facs et des lycées en ébullition, bloqués... Des mangeur-es de sucettes publicitaires, des ouvrier-es dans l’étau, des travailleurs de l’ordinaire, des chômeur-euses volontaires... La liste est longue, aussi, dans notre camp. Chaque mois, La Brique relève, estime et dé-colle ces initiatives, à Lille ou ailleurs, quand les unes ouvrent un lieu d’accueil pour les femmes, quand les autres s’activent à faire vivre leur utopie où l’ordre assoit sa morale... Ici pour les homos et les trans’, là pour « arrêter de se faire chier »... Avec l’utopie de semer plus qu’ « à tous vents », comme la dame Larousse.

Un journal sous pression

À l’heure de boucler, on veut toujours pas la boucler ! Nos finances font à peine moins la gueule, mais nous gardons ferme notre cap. Pour renflouer nos caisses, on a failli aller miser avec les salairiés de la CUDL, à leur fête annuelle... « casino ». Finalement, on a opté pour une solution qui nous ressemble plus : se faire artisans brasseurs. Le résultat (espérons-le !) sera buvable en mars. Pour les trois ans du canard, un jeune, vigoureux, et increvable canard !

Chausser des bottes de sept lieues
en se disant que rien ne presse
voilà ce que c’est qu’être vieux...

L. Aragon

Le collectif de rédaction