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Stress au travail : un médecin du travail en mise à pied conservatoire chez Peugeot.

Publie le vendredi 11 décembre 2009 par Open-Publishing
20 commentaires

A Peugeot Sochaux, un médecin du travail est en mise à pied conservatoire avant licenciement.

Son tord : se soucier de la santé des ouvriers et dénoncer le manque de postes adaptés à leur état physique lorsqu’ils ont des pathologies.

Il est vrai que nombre de postes qui auraient pu convenir ont été sous-traités et les postes hors-chaîne restants sont dans le colimateur de la direction.

Pour l’ensemble des ouvriers,les charges de travail très lourdes et les heures supplémentaires imposées contribuent au stress et à la dégradation de leur santé, mais Peugeot et ses actionnaires ne peuvent tolérer qu’un petit médecin se mette en travers de leur route en accomplissant tout simplement sa mission.

Messages

  • Il n’y a pas que peugeot, c’est 95% des entreprises qui méprisent les ouvriers .
    Nationalisons pour le franc symbolique Les banques,les usines et les terres.Alain 04

    • J’ai mis aussi le même texte dans le forum sur le stress au travail de libération. Bon courage. Chacal

    • Vous avez tout notre soutien Mme le docteur.

      Vous pouvez publier ici ce que vous jugerez utile (sauf des choses punies par la loi bien sûr) . C’est en accès libre

      Il ne faut pas rester seule ni silencieux, on doit se serrer les coudes.

      Salutations militantes

      pour le collectif Bellaciao

    • Dr Moreau je suis très étonnée de lire que vous vous souciez de la santé des salariés !! Malgré mes gros problèmes de santé mes résultats IRM qui confirmaient ma pathologie !!vous avez toujours maintenu votre aptitude aux divers postes de montage !!!!
      Pour vous je ne souffrais pas physiquement que c’était simplement dans ma tête !! alors que je suis atteinte de syringomyèlie de C5 à C7 suivie par le Dr ZIEGLER Neurologue à Belfort !!!!
      Mon état n’a fait que s’aggraver vous m’avez toujours refusé votre aide , vous avez tenu des propos inqualifiables !!!! je suis dans une situation dramatique aujourd’hui !!! plusieurs fois j’ai voulu mettre fin à mes jours en sortant de votre bureau !! heureusement mes enfants étaient là , j’ai même telephoné au N° vert mis en place par la direction pour limiter les tentatives de suicide !!!
      nul n’est à l’abri d’un accident de la vie !!!!!à méditer !!!

    • Tu es qui, courageux anonyme, pour balancer comme ça sur ce médecin ?!

      Tu peux nous éclairer afin que ce docteur puisse te répondre ?

    • Madame, Monsieur,

      Je souhaite apporter un éclairage sur les avis d’aptitude qu’un médecin du travail peut émettre.
      Cet avis doit intégrer la souffrance physique ou mentale d’un salarié, les activités mises à disposition par un employeur et le risque éventuel d’une perte d’ emploi pour le salarié en raison des restrictions émises. C’est un fondement réglementaire incontournable, mais aussi une équation devenue presque impossible à satisfaire sur le terrain.

      Des restrictions médicales trop poussées ou un reclassement impossible à réaliser (facile à démontrer pour un employeur) exposent le salarié à l’inaptitude totale et donc au licenciement.
      Le médecin du travail a un devoir d’alerte, mais pas un droit d’alerte. Il n’est qu’un conseiller, qui ne peut exiger des changements qu’en exposant son propre emploi. Je crains que la future réforme de la médecine du travail n’aura pas réglé ce problème.

      Votre souffrance est criante. Elle semble aussi se heurter aux limites de la médecine et à l’absence de relais socio économiques, en cas d’échec de reclassement professionnel.

      J’ai fait du mieux que j’ai pu pour alerter sur les risques pour la santé des salariés et les maintenir dans l’emploi.

      L’employeur a renoncé à la procédure de mon licenciement, mais je quitte l’entreprise.
      Je remercie encore tous ceux qui se sont mobilisés dans cette affaire ou qui m’ont témoigné à titre personel leur soutien. J’espère que les 4000 signatures auront été entendues au-delà de mon cas.

      Cordialement,
      Dr Moreau

    • Ce que je vous reproche c’est votre façon de vous exprimer ! vous ne vous êtes peut-être pas rendu compte que lorsque l’on souffre on est plus fragile ! et vous teniez souvent des propos démorarlisants !! vous aviez souvent tendance à dire que tout était dans notre tête !!! que nous ne voulions pas ou plus travailler !!! que je faisais du cinéma !!! vous m’avez refusé la reconnaissabce de maladie professionnelle pour une tendinite récurante !!! je ne peux plus me servir de mon bras gauche sans douleurs ! et je suis limitée dans mes mouvements !! je n’ai plus que 1 au lieu de 4 au cubital ( EMG ) j’ai failli avoir 1 semaine de mise à pied car je ne pouvais pas tenir un poste alors que vous aviez jugé mon aptitude heureusement un syndicat m’avait défendue !! ) Mon corps criait de douleurs et crie encore il n’y a pas de vacances de jours fériés de jours de fêtes !!! Noël je le passe seule car je souffre trop je préfere rester chez moi !! je viens de subir ma 9 ° interventions chirurgicales !
      J’ai toujours été très volontaire pour travailler ! de par mon éducation il n fallait pas écouter son corps ( je souffre depuis ma naissance !!! sans doute déjà la syringomylie ma mère ayant accouché aux forceps !)
      je ne supportais pas de me faire traiter de fainéante alors que c’était mon corps qui était différent qui me me faissait souffrir !!donc je me devais de montrer que ma tête voulait le faire , j’avais la volonté mais je devais faire les choses autrement ! mais j’ai été ratrappée par la douleur la maladie évoluant lentement !! .......
      Je pourrais encore en écrire mais je m’arrete là si vous le désirez je vous donnerai la suite
      Ce que je peux vous dire c’est que vous auriez peut-être dû avoir un peu plus d’humanité !!!!
      Vous aviez sans doute des pressions je peux le comprendre vous aviez peut-être du mal à gérer ce dilem ! mais vous nous donniez vraiment l’impression de marche ou crève !!!
      Vous aviez une façon de nous parler , peut-être votre façon de vous défendre face à un système de surproductivité !!! qui était à la limite insultant !!
      aujourd’hui je peux vous le dire !!!
      vous ne vous êtes peut-être jamais rendue compte !!!
      Même les médecins généralistes et spécialistes connaissent votre réputation dans ce sens
      Je peux comprendre que votre métier n’est pas facile mais vous êtes médecin avant tout ! il faut savoir écouter et ne pas faire souffrir encore plus plus !!!!
      vosu avez de la chance vous n’êtes pas licenciée moi j’ai une année de salaire de perdue parce que vous n’avez pas voulu attester de mon inaptitude au travail afin que la CPAM continue à me verser mes IJ !!!!
      Je me suis battue pour travailler malgré la maladie
      aujourd’hui je me bats contre la maladie et contre la CPAM !!
      voilà une parie de ce que j’avais sur le coeur !
      je l’écris également au nom de mes collègues dans le même cas que moi !!
      la liste est longue
      certaines sont décédées maintenant !!! elles souffraient réellement !!
      salutations

    • Madame ou Monsieur,

      je regrette que vous soyez dans cette souffrance ou que mes réponses n’aient pas pu vous apporter les solutions espérées, mais je ne me permets pas de traiter les salariés de fainéants, ni de dire aux salariés que les problèmes trouvent leurs causes dans leurs têtes. Par contre, lorsqu’un problème médical n’est pas objectivé par un examen complémentaire, je l’explique et je dis aux salariés qu’il y a d’une part la douleur et de l’autre l’absence d’organicité, quand les résultats ne le montrent pas.

      Etre conseiller, c’est aussi donner tous les éléments au salarié, même quand le diagnostic ne peut être clairement établi par le corps médical. C’est frustrant pour une personne qui souffre. Mais ce n’est pas pour autant un déni de son problème.

      La seule pression que j’ai acceptée était la crainte d’une perte de l’emploi pour le salarié.
      Je peux comprendre ce cri de douleur que vous exprimez sur ce forum, mais je ne peux pas à moi seule répondre aux défaillances des autres institutions pour la prise en charge des situations de souffrance des salariés :reprise imposée par le médecin conseil, réprimandes pour les généralistes ou spécialistes pour des arrêts prescrits, donc écourtés, absence de création de postes dans les entreprises, manque de salaire par la suite pour le salarié...

      Au final, le salarié et moi-même, nous nous retrouvons seuls face à d’énormes problèmes de reclassement en l’absence de poste adapté. Il ne me reste plus qu’à tenter de sauver son emploi avec peu de moyen, sauf par mes alertes répétées à la direction, à des organisations syndicales, à des directions de l’entreprise, au conseil de l’ordre des médecins, à la direction du travail.
      Tout le monde était au courant des problèmes de reclassement et des diverses souffrances des salariés que je suivais.

      Je veux bien prendre ma part dans votre souffrance en tant qu’intervenant dans votre parcours douloureux. Je me suis exposée au licenciement bien des fois parce que je me sens médecin avant tout.
      Aujourd’hui, je quitte l’entreprise parce que j’ai été fidèle à mes convictions de médecin.

      Je vous assure qu’à moi toute seule je ne peux pas résoudre les énormes problèmes des salariés alors que d’autres, avec plus de marge de manoeuvre que moi, n’ont pas su le faire.

      Dr Moreau

    • PS : Un médecin du travail n’est pas habilité à reconnaître une maladie professionnelle. C’est le médecin conseil qui a cette habilitation. Donc, ce n’est pas moi qui vous ai refusé une reconnaissance de votre déclaration de maladie professionnelle.

      Un avis d’inaptitude du médecin du travail n’ouvre pas droit aux IJ de la CPAM.
      Ces IJ dépendent des arrêts maladies prescrits par les médecins libéraux et de l’accord du médecin conseil.
      Je n’y suis pour rien, si vous ne les avez pas perçus.

      Je ne dis pas aux gens qu’ils font du cinéma.

      Dr Moreau

  • Dorénavant les rapports des médecins du travail devant le CE vont être bien insipides, sans celui du Dr MOREAU.
    Pas que les autres médecins ne faisaient pas ce qu’il fallait pour tenter de préserver la santé des salariés, ce qui est leur rôle principal, mais parce que délibérément pour ne pas s’attirer "les foudres de la direction" ils s’auto- censurent.
    Et peut-être que si d’autres médecins avaient agit comme elle, cela aurait été plus difficile pour la direction de Peugeot de la cibler.
    C’est bien sur leurs rapports médicaux que les syndicalistes s’appuient pour démontrer toute la nocivité que ces augmentations de productivité engendrent.
    L’on peut dire ce que l’on veut sur le Dr MOREAU mais elle prenait ses responsabilités, dommage pour les salariés qu’elle ait décidé "d’abandonner le combat", mais on peut comprendre que cela devenait impossible pour elle.
    Sincères salutations Dr MOREAU.