Accueil > Amis Tunisiens, ce n’est pas vous qui êtes aimés, c’est la Tunisie, de (...)

Amis Tunisiens, ce n’est pas vous qui êtes aimés, c’est la Tunisie, de Karim Sarroub

Publie le vendredi 11 décembre 2009 par Open-Publishing
1 commentaire

En raison de ses poèmes contre le régime tunisien durant la campagne présidentielle, Taoufik Ben Brik a été incarcéré quatre jours seulement après la cinquième élection du dictateur tunisien Zine El Abidine Ben Ali, le 29 octobre 2009, victime d’un traquenard que lui avait tendu la police politique.

Par cette fausse agression montée de toute pièce à Tunis, tout comme celle – identique – dont on l’accuse à Paris, le régime tunisien montre ainsi sa détermination à réprimer les journalistes et les associations des droits de l’homme dans le pays.

La terre entière sait pourtant de quoi il s’agit. Chaque jour, des articles sont publiés dans le Nouvel Obs et dans d’autres médias français et internationaux, sur des sites, des blogs, pour dénoncer la répression que subissent les journalistes tunisiens, et malgré cela, le gouvernement français reste silencieux. Aucun politique ne s’est exprimé sur la situation que vit en ce moment Taoufik Ben Brik et ses confrères tunisiens.

En France, pour qu’un journaliste lève le petit doigt, il faut s’adresser à lui directement, comme l’a fait Azza, la femme de Taoufik Ben Brik dans une lettre à Jean Daniel, directeur du Nouvel Obs.

Sihem Bensedrine, journaliste au magazine tunisien indépendant Kalima, a adressé une lettre au dictateur Tunisien.

Adressons une copie de cette lettre à tous ces artistes et hommes politiques Français originaires de ce pays, à tous ces sourds et muets qui font semblant de ne rien entendre, comme Bertrand Delanoë, Agnès Jaoui, Philippe Séguin, Michel Boujenah, Gisèle Halimi, Serge Moati et beaucoup d’autres, tous nés en Tunisie, qui suivent cette affaire à la télé et dans la presse nationale et internationale et qui se taisent honteusement.

Quant à ces acteurs, chanteurs ou intellectuels d’origine tunisienne vivant et travaillant en France (il y en a même – comme A. Meddeb, représentant d’un islam mignon et moderne en France, et, comble du comble, poète lui aussi comme Taoufik) s’ils restent silencieux, ce n’est pas par indifférence, mais bien par lâcheté. La lâcheté la plus intéressée et la plus pitoyable qui soit.

Amis Tunisiens, ce n’est pas vous qui êtes aimés, c’est la Tunisie, votre petit pays doux et ensoleillé. Vous, les Européens vous préfèrent comme vous êtes. En ce moment. Serviables, gentils, effacés et soumis. De bons musulmans ! Gouvernés d’une main de fer par un affreux dictateur qui a reçu carte blanche de Bruxelles et de Paris.


Qqs repères sur Zine El Abidine Ben Ali :

1989 - 99,27% des voix
1994 - 99,90% des voix
1999 - 99,44% des voix
2004 - 94,48% des voix
2009 - 89,62% des voix (en forte baisse)

Messages