Les "charters de la honte"

À l’heure hier matin où un attentat faisait au moins huit morts à Kaboul, Claude Guéant, secrétaire général de l’Élysée, indiquait sur RTL que plusieurs Afghans seraient renvoyés « dans les jours qui viennent » dans leur pays. ...

Selon plusieurs sources, ce charter devait décoller hier soir de Roissy. D’après la CIMADE, dans la soirée, huit Afghans retenus à Coquelles y ont été emmenés, de même qu’un jeune Afghan en rétention à Lyon. Comme le 21 octobre - où trois Afghans de France avaient été expulsés - ce vol à destination de Kaboul devait partir de Londres et embarquer des Afghans à Paris.

Déjà nombreuses lundi - notamment de Martine Aubry -, les protestations ont émané hier des bancs de l’Assemblée nationale mais aussi d’une cinquantaine de députés européens. Et Françoise Hostalier, députée UMP du Nord, s’est déclarée prête à soutenir les parlementaires socialistes qui envisagent de déposer une recommandation demandant une protection temporaire pour les réfugiés afghans.

En outre, une centaine d’associatifs et de politiques ont dénoncé hier soir à Lesquin les « charters de la honte ». Émery Boidin, juriste à la CIMADE, évoquait des « expulsions illégales » en référence au refus des autorités afghanes d’accorder des laissez-passer pour les huit de Coquelles et mettant en doute la validité juridique de laissez-passer européens censés les remplacer. Éric Besson a défendu hier une politique de la France en la matière « ferme, juste et profondément humaniste ». Les Afghans ont atterri ce matin à Kaboul

Les neuf Afghans expulsés de France ont atterri ce mercredi à Kaboul, selon le responsable d’une ONG allemande chargée de leur accueil et de leur réinsertion. « Je suis arrivé là-bas (en France) il y a six mois, puis j’ai été arrêté un jour. J’ai passé 13 jours dans un centre de rétention et ils m’ont expulsé », a déclaré l’un d’eux, prénommé Waheedullah, originaire de la province de la Kunar dans l’est du pays, un des bastions des insurgés talibans. « J’avais beaucoup de problèmes en Afghanistan avec les talibans, j’ai une rivalité personnelle avec eux, je ne peux pas rentrer, je ne peux pas rentrer ! », a lancé le jeune Waheedullah, 20 ans, ajoutant : « J’ai dépensé 12.000 euros pour aller là-bas », en France.

Des sources policières françaises ont confirmé ce mercredi matin à Paris qu’« une dizaine de sans-papiers afghans avaient été expulsés de France la veille au soir, à bord d’un avion britannique vers Kaboul », mais le ministère français de l’Immigration a refusé de confirmer ou d’infirmer cette information, indiquant qu’il n’avait « aucun commentaire » à faire.

Délit de solidarité à Saint-Pol-sur-Mer Délit de solidarité à Saint-Pol-sur-Mer

Environ deux cents personnes ont apporté leur soutien, hier devant les locaux de la police de l’air et des frontières, à Jean-Marie Devulder et François Brau- re. Les deux hommes font l’objet d’une plainte du Port de Dunkerque, qui leur reproche d’avoir introduit sur les terrains portuaires, le 28 novembre, des palettes et une minipelleteuse destinées à reconstruire le camp des migrants de Loon-Plage après les fortes pluies. Les associations d’aide aux migrants de la région et de nombreux
représentants de l’Église catholique étaient présents pour réaffirmer leur « droit à la solidarité ».

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