Copenhague, une petite étape sans plus

Un article de circonstance au moment où les grands de ce monde font semblant de s’interesser au climat. une hyppocrisie de plus

par Ahmed Meskine

Le plus drôle dans ce sommet de Copenhague c’est qu’à partir du travail des experts, on sait depuis quelques temps ce qu’il y a lieu de faire pour réduire les émissions de gaz à effets de serre. Mais on sait aussi ce que l’on ne peut pas faire, les réduire. Pourquoi ? Tout simplement parce que les habitudes de consommation des pays riches ne permettent pas un changement des comportements qui pourraient être assimilés à un rétrécissement des libertés. Les pays riches ont adopté le système libéral comme philosophie et comme un idéal pouvant assurer longue vie à la démocratie, telle que définie jusque là, intégrant y compris la Chine communiste, dans le mouvement introduit par la mondialisation.

La question de savoir comment réduire la croissance en pleine crise mondiale ou la convertir en développant des domaines soucieux de l’environnement, pose quelques préalables politiquement difficiles à mettre en œuvre. D’abord comment se faire élire en proposant un changement comportemental de ses citoyens, un sacrifice, une fois la culture du fast-food, installée durablement ? Les écologistes qui défendent un programme sérieux, chiffres à l’appui, ont connu quelques succès éphémères en Europe qui n’a servi qu’à équilibrer les modes de gouvernance sans aller plus loin.

C’est que les peuples des pays riches se méfient encore lorsqu’il s’agit de perdre des points sur leurs modes de vie, ce qui est ressenti comme une régression. Ensuite comment annoncer leur conversion ou la réduction de leur production aux industriels inscrits dans une logique de profit et source inépuisable du financement des campagnes électorales ? La structure de l’économie libérale et le niveau de développement ne le permettent plus. Lorsqu’on sait que les guerres sont profitables à l’économie des pays riches, y compris sous le couvert de la défense des valeurs démocratiques, il est difficile d’arrêter la machine qui va avec et qui fournit de plus en plus de sophistication aux militaires.

La production de CO2 n’en est que la conséquence et toute réduction peut entraîner le chômage et la dégradation du niveau de vie. Les américains qui peinent à ratifier une convention de Kyoto maintenant largement dépassée, paraissent pris dans le piège de leur propre système. Le prix Nobel accordé à Obama, dont l’élection a jeté les bases d’un changement radical dans les croyances politiques ne suffira pas à lui faire prendre les décisions attendues pour les changements climatiques. Le véritable climat à changer parait bien celui d’un libéralisme qui doit prendre un visage humain et seule la recherche scientifique peut en dessiner les contours et offrir des solutions propres et d’avenir. Le reste est une affaire politique.

http://www.lecarrefour-algerie.com/pointdevue.html