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COMORES / FRANCE : VERS UNE SOLUTION GAGNANT-GAGNANT ?

Publie le lundi 21 décembre 2009 par Open-Publishing
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Mohamed TOIHIRI « une issue heureuse pour toutes les parties »
Le représentant permanent des Comores aux Nations Unies également ambassadeur des Comores à Washington, Mohamed Toihiri, qui séjourne aux Comores depuis quelques jours, a accepté de répondre aux questions d’Albalad sur la réinscription de la question de Mayotte à l’assemblée générale des Nations Unies.

Monsieur l’ambassadeur, la question de Mayotte vient d’être réinscrite à l’ordre du jour de l’assemblée générale des Nations Unies, En quoi ceci change la donne par rapport au passé ?

L’importance de ceci s’explique aisément par le fait qu’au cours des quinze dernières années, depuis pratiquement 1995, la question de Mayotte avait cessé d’être débattue par l’assemblée générale des Nations Unies. C’est différent. A l’époque, le gouvernement français avait suggéré à celui des Comores d’accepter de retirer la question du débat de l’assemblée générale en vue d’un dialogue bilatéral afin de trouver une solution à ce différend, Mais du côté comorien aussi, il me semble que les gouvernements qui se sont succédés ne me semblaient pas très portés sur la question. Cette réinscription nous assure de pouvoir discuter de la question avec la France aussi bien dans un cadre bilatéral que dans un cadre multilatéral. C’est important
Un modus vivendi

Depuis cette date récente, comment peut-on qualifier les relations franco-comoriennes ?

En ce qui nous concerne,je pense qu’elles sont restées comme elles étaient, très cordiales. Elles sont, de part et d’autre, empreintes de la volonté commune de trouver la voie permettant d’aboutir à leur raffermissement pour aller toujours de l’avant Si je suis ici [aux Comores, ndlr] en ce moment, c’est par ce que je suis appelé en consultation à la suite de cela, J’espère que notre pays et son partenaire, la France, sauront trouver un modus vivendi pour transcender les incompréhensions et aboutir à une solution définitive sur ce différend qui n’a que trop duré.

Mais, monsieur l’ambassadeur, il y a eu ce référendum de mars 2009 à Mayotte...

Bien sûr qu’il y a eu ce référendum, mais laissez-moi vous dire qu’entre mon collègue, ambassadeur de France et moi, il n’y a aucune mauvaise foi, aucune mauvaise volonté à aller de l’avant Il est possible d’aller de l’avant car il n’est pas encore tard il n’est jamais tard pour bien faire.

Je voudrais insister sur ce référendum, N’est-ce pas trop tard ? La France n’invoquerait-elle pas des questions de droit ?

Je ne suis pas un spécialiste du droit mais les spécialistes n’excluent pas la possibilité pour une issue heureuse pour toutes les parties. Nous ne pouvons pas parler de blocage car en réalité, il n’y en a pas. Disons que les choses auraient été beaucoup plus simples sans ce référendum qu’avec ce référendum.

L’intérêt bien compris

Revenons encre sur les relations entre les deux pays...

Encore une fois, je vous dis qu’elles sont bonnes, empreintes de cordialité et sans aucune animosité ni hostilité. Il faut comprendre que les intérêts entre nos deux pays sont supérieurs à nos divergences. C’est pourquoi nous sommes convaincus qu’une solution ne manquera pas d’être trouvée pour l’intérêt bien compris de chaque partie.

L’idée d’un pays, deux administrations peut-elle être acceptée par l’autre ou les autres parties, (je ne veux pas exclure Mayotte) ?

Nous voulons faire confiance à la France elle a toujours su trouver les solutions justes dans les situations difficiles. Nous connaissons sa capacité à comprendre. Nous savons pertinemment bien qu’elle comprend la proposition du président de la République. Il reste maintenant à savoir comment parvenir à une solution définitive, juste et satisfaisante pour toutes les parties concernées par la question de l’île comorienne de Mayotte. Je comprends qu’il puisse y avoir quelques réticences de certains mais étant donné la volonté de Paris et de Moroni à parvenir à une solution à ce problème, il y a lieu de croire qu’une solution sera trouvée. J’en suis optimiste.
MOHAMED HASSANI

Source : Albalad n°152 du 21 /12 /2009 avec http://wongo.skyrock.com

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