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BRETAGNE Régionales LETTRE OUVERTE de la Liste unitaire, anticapitaliste et pour une écologie radicale

Publie le vendredi 25 décembre 2009 par Open-Publishing
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La Liste unitaire, anticapitaliste et pour une écologie radicale répond
Aux organisations et militant(e)s signataires de L’appel de Gâvres

Entre le 16 et le 23 décembre 2009, des discussions ont eu lieu en Bretagne entre les représentants de la « Liste Unitaire
anticapitaliste et pour une écologie radicale » - regroupant l’AdOC (Association d’Objecteurs de Croissance), le NPA, le Parti
de Gauche 22 et des militants du PG des autres départements - et les signataires de l’appel de Gâvres.

Aux cours de ces discussions, nous vous avons à nouveau communiqué le protocole d’accord politique conclu entre le NPA,
le PG22 et l’AdOC
qui a permis l’annonce de la Liste unitaire anticapitaliste et pour une écologie radicale, afin que vous
puissiez vous prononcer sur celui-ci. Il est, à nouveau, annexé à ce courrier. En effet, notre liste a vocation à s’élargir à
toutes celles et ceux qui s’y reconnaissent. Lors de la rencontre du 21 décembre, nous avons pris acte que vous aviez
désormais pris position contre l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes, comme nous le demandions depuis plusieurs semaines
au cours des discussions unitaires. Les convergences programmatiques apparues le 21 Décembre sont une bonne chose et
une première étape.

Par ailleurs, vous proposez dans l’optique d’une éventuelle liste commune au premier tour des élections régionales de mars
2010 de ne poser aucune règle collective quant à la participation à l’exécutif régional des personnes élues sur cette liste :
"Nous voulons porter jusque dans l’exécutif, si la possibilité est ouverte de les mettre en oeuvre, les points essentiels de notre
programme et en fonction de l’appréciation du rapport de force qui permettrait effectivement de les appliquer. Nous
apprécierons ces conditions au soir du premier tour. Dans l’hypothèse où la décision de participer à l’exécutif serait prise,
chacune des forces politiques parties prenantes de la campagne unitaire pourra en dernier ressort prendre part ou pas à
l’exécutif dès lors qu’elle ne cherchera pas à l’imposer aux autres"

Dans les faits, cela signifie que chaque élu serait libre de s’inscrire dans l’opposition ou dans la majorité du Conseil Régional.
Pour nous, ce fonctionnement n’est pas acceptable car nous ne voulons monter ni une alliance électoraliste sans cohérence
politique, ni un coup électoral sans lendemain.
Si l’union se fait dans les urnes, elle doit se poursuivre solidairement dans
l’action de nos élus au Conseil Régional, par respect démocratique de nos électeurs.

Nous savons toutes et tous qu’aucune politique de rupture ne sera possible sous la direction de l’équipe régionale en place,
menée par Jean-Yves Le Drian. Ce n’est pas par sectarisme que nous n’envisageons pas de fusion programmatique avec les
listes du Parti Socialiste et d’Europe Ecologie, mais simplement parce que nous ne partageons pas les mêmes idées ni ne
défendons le même programme.
Il est donc logique que ces deux formations n’aient pas pour objectif d’appliquer le nôtre
quand elles sont aux responsabilités, comme nous n’aurons pas pour objectif d’appliquer le leur. Nous rappelons que notre
projet politique est global et ne peut se fondre par morceaux dans un programme d’accompagnement qui dure depuis des
années sans changement profond pour les classes populaires en Bretagne et sans prise en compte des problèmes
environnementaux gravissimes de notre région.

De ce fait, nous pensons que la seule façon de mettre en oeuvre un programme anticapitaliste et antiproductiviste dans la
direction exécutive du Conseil Régional, donc sans mener ou soutenir une politique contradictoire à la nôtre, c’est d’être la
première force à gauche au soir du premier tour.
C’est possible ! Dans tout autre cas, il est clair que nous ne serons pas en
mesure d’appliquer notre programme. La position à adopter est donc simple et cohérente :

Si au soir du premier tour nous sommes la première force de gauche en Bretagne, une fusion technique (à hauteur des
résultats du premier tour) sera proposée aux forces souhaitant s’inscrire dans la mise en oeuvre de notre programme de
rupture. Nous aurons dans ce cas la majorité des élus sur la liste fusionnée du second tour et serons en mesure d’appliquer le
programme pour lequel nous aurons été élus
.

Si nous sommes derrière les listes du Parti Socialiste et d’Europe Écologie, nous respecterons le choix des électeurs. Nous
nous engagerons à une fusion technique - si le MODEM n’y est pas inclus - à hauteur des résultats du premier tour afin de
battre la droite mais nos élus formeront un groupe de gauche indépendant de l’exécutif régional. Nos élus voteront et
défendront les mesures en accord avec notre programme mais ne s’engageront pas à voter des mesures contraires à celui-ci,
notamment sur la question-clef du budget de la région. Un élu ne participant pas aux exécutifs n’est pas, selon nous, un
sous-élu mais un élu libre de combattre pour les idées sur lesquelles il a obtenu les suffrages des électeurs, ce qui devrait être
un principe intangible. C’est pour nous la seule attitude responsable et cohérente à avoir.

Nous n’envisageons pas de mener campagne sans nous engager auprès des électeurs à ce qu’aucun élu de notre liste ne vote
pour des mesures contraires à notre programme
, y-compris encore une fois concernant le budget régional. Nous espérons
que les formations signataires de L’appel de Gâvres partagent ce souci de clarté politique et démocratique, car faire renaître
l’espoir à gauche passe par cette indispensable cohérence. Vous semblez adhérer à notre position puisque vous écrivez :
"Nous ne voulons pas d’une alternance sans changement, nous ne voulons pas gérer le système en nous contentant de le
tempérer sur le plan social et écologique. Nous voulons tourner la page des politiques de renoncement qui se sont trop
souvent inscrites dans l’accompagnement des réformes imposées par les tenants du libéralisme. Nous voulons changer la
donne à gauche, être majoritaires sur un programme de rupture, et battre la droite sur cet axe."

Les composantes actuelles de la Liste unitaire, anticapitaliste et pour une écologie radicale se sont accordées sur le fait que
nous devrons être majoritaire à gauche au premier tour pour pouvoir mettre en oeuvre un programme de rupture. Nous
pensons qu’un large accord est possible sur cette base et nous l’appelons de nos voeux. Les récentes discussions ont d’ailleurs
montré que de nombreux signataires de L’appel de Gâvres partageaient ce point de vue et nous nous en félicitons..

D’autre part, nous accueillons favorablement le fait que lors de notre rencontre du 21 décembre vous n’ayez émis aucune
critique à l’encontre de Laurence De Bouard, tête de liste de la "Liste unitaire, anticapitaliste et pour une écologie radicale".
Nous avons fait ce choix parce que nous pensons qu’elle est la meilleure candidate pour défendre une liste unitaire de
transformation sociale et écologique en Bretagne.

Laurence De Bouard n’a jamais participé à la majorité régionale socialiste et a participé activement au combat pour le
maintien de l’hôpital de Carhaix
, combat retentissant s’il en est en Bretagne pendant ces dernières années. Elle a mené la
liste NPA arrivée en tête de la gauche de transformation sociale en Bretagne aux dernières élections européennes et porte
donc une légitimité électorale et démocratique évidente. Elle ne fait pas partie de l’élite élue et vivant de ses mandats
électoraux
, dont le peuple de gauche s’est détourné lors des derniers scrutins. Pour toutes ces raisons, nous pensons qu’elle
est la meilleure candidate pour incarner notre volonté de redonner confiance aux électeurs de gauche en défendant dans les
urnes les combats sociaux de notre époque
, pour faire entendre au Conseil Régional la voix des victimes et des opposants au
capitalisme et au productivisme. Concernant les têtes de listes départementales qui l’entoureront, comme nous l’avons déjà
dit, nos propositions restent ouvertes jusqu’au bout aux formations et aux militant(e)s souhaitant travailler avec la Liste
unitaire, anticapitaliste et pour une écologie radicale
dont nous avons annoncé la création et lancé la campagne le 10
décembre dernier.

L’urgence impose aujourd’hui de poursuivre et d’amplifier cette campagne avec toutes celles et tous ceux qui s’y
reconnaîtront. Nous nous y attelons.

Le cadre que nous proposons dans ce courrier permettra, nous en sommes convaincus, la constitution d’une large alliance de
la gauche de transformation sociale et écologique en Bretagne au premier tour des élections régionales de mars 2010.

Menons cette campagne unitaire sans attendre !

Nous vous adressons nos meilleures salutations militantes,

La liste unitaire, anticapitaliste et pour une écologie radicale

ANNEXE : Protocole d’accord du 10 décembre 2009, ayant permis le lancement de la Liste unitaire, anticapitaliste et pour
une écologie radicale, regroupant l’AdOC (Association d’Objecteurs de Croissance), le NPA, le Parti de Gauche 22 et des
militants du PG des autres départements :

Protocole d’accord politique en vue de la constitution d’une liste unitaire aux régionales de mars 2010
REGION BRETAGNE

De partout, venus de la droite au pouvoir, les coups pleuvent sur l’immense majorité de la population, sur fond de désastre écologique programmé et de régime politique liberticide. A gauche, les orientations sociales-libérales ont fait des ravages et provoquent silences, paralysies et compromissions sur la plupart des questions politiques, démocratiques, sociales et écologiques.

L’unité est nécessaire et essentielle. Elle se réalise déjà dans les luttes sociales avec l’ensemble des forces de la gauche antilibérale et anticapitaliste.

Nous nous prononçons pour la constitution au premier tour d’une liste unitaire regroupant toute la gauche antilibérale et anticapitaliste.

En conséquence, les représentants du NPA Bretagne, du Parti de Gauche des Côtes d’Armor de l’AdOC et des militants du Parti de Gauche des autres départements bretons, des objecteurs de croissance, des syndicalistes, des militants associatifs se sont réunis à Pontivy pour construire une liste commune à l’occasion des prochaines élections régionales.

Nous voulons rassembler autour d’un projet donnant la priorité à nos vies par la réponse aux besoins sociaux, écologiques et démocratiques, contre les logiques capitalistes, libérales et productivistes. Nous ne voulons pas d’une alternance sans changement, nous ne voulons pas gérer le système en nous contentant de le tempérer sur le plan social et écologique. Nous voulons porter un programme de rupture, décliné en mesures régionales, en lien avec les mouvements sociaux.

Nous voulons tourner la page des politiques de renoncement qui dilapident l’argent public pour les intérêts privés. Cela suppose de ne pas se laisser enfermer dans le carcan budgétaire et institutionnel qui risque de se durcir encore avec la réforme territoriale annoncée. Il s’agit de mobiliser les fonds publics dans le strict intérêt des classes populaires et dans le cadre d’un plan conséquent de lutte contre le réchauffement climatique.

Cela passe notamment :

• par l’arrêt de toute subvention, au patronat, aux lycées privés confessionnels, à la formation professionnelle contrôlée par le Medef

• par la récupération des fonds publics versés aux entreprises qui ont licencié

• par la mobilisation des fonds publics pour l’emploi public territorial statutaire pour le développement du service public de formation professionnelle, les lycées publics

• par le développement des services publics de transports gratuits

• par l’abandon immédiat de projets inutiles, au coût exorbitant et écologiquement nuisibles comme la construction de l’aéroport de Notre Dame des Landes

• par la rupture avec le modèle agricole productiviste, afin d’amorcer la dépollution des sols, des eaux, et de régler le problème des algues vertes.

Notre alliance se pose en alternative de la recomposition rose/orange/verte au centre qui s’affirme, pour imposer des politiques de transformation sociale, à la place des politiques d’accompagnement des « réformes » imposées par les tenants du néo-libéralisme. Nous ferons tout pour battre la droite et sa politique dans les élections comme dans les mobilisations populaires. Nous nous engageons à faire barrage à la droite au second tour.

C’est pourquoi, à l’issue du premier tour, nous proposerons au Parti Socialiste et à Europe Écologie de procéder à la fusion
démocratique de nos listes. Il s’agira alors de constituer une liste à la proportionnelle de nos résultats respectifs du premier tour, sans chercher un accord programmatique au rabais scellé en quelques jours.

En effet, cela ne ferait qu’invalider notre présence indépendante au premier tour et nous engagerait à assumer une solidarité
de gestion pour toute une mandature. Bien au contraire nous nous engageons à ce que nos élu(e)s conservent leur entière
liberté de vote. Avec la même liberté, celles/ceux-ci voteront POUR les mesures positives, et il/elle/s voteront CONTRE toutes les mesures d’accompagnement des politiques libérales.

La possibilité de participer aux exécutifs régionaux dépend donc des rapports de force politiques et sociaux qui conditionnent la politique qui pourrait y être réellement mise en oeuvre. Nous avons la volonté d’appliquer les points essentiels de notre programme, pas de faire le contraire de ce pourquoi nous sollicitons les suffrages des électeurs.

Nous refuserons donc de participer à un exécutif dominé par le PS ou Europe Écologie qui mènerait une politique libérale conforme aux exigences du patronat et de l’Union Européenne. Nous refuserons bien évidemment toute alliance avec le Modem ou une quelconque organisation de droite.

Notre campagne, comme notre politique si nous sommes élu(e)s, aura pour objectif de permettre aux travailleur(se)s et aux classes populaires d’imposer leurs exigences contre la politique du patronat et de la droite, et de porter ces exigences au Conseil Régional.

Nous souhaitons maintenant faire avancer la constitution de notre liste et élaborer ensemble un programme porteur d’une alternative politique, sociale, écologique et démocratique, à l’occasion de ces élections régionales en Bretagne.

Pontivy, le 10 décembre 2009

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