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Comores : Cherche leader désespérément !

Publie le vendredi 25 décembre 2009 par Open-Publishing
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Les leçons d’une histoire : Cherche leader désespérément !

par Fensso

http://roinaka.skyrock.com/

Les leçons d’une histoire. Les élections législatives frappées du sceau de l’illégalité, parce qu’organisées dans un seul but avoué, prolonger un mandat présidentiel, n’ont pas mobilisé le camp hostile, la large frange de la population opposée à une marche forcée vers l’inconnu, l’aventure, l’incertitude. Elles auront permises, tout au contraire, le camp des hors la loi, de se mobiliser, et de dévoiler toute la profondeur des dérèglements d’un système pourri, savamment entretenu, pour alimenter la corruption au plus haut sommet de l’Etat...

La stigmatisation de KIKI est une critique assez banale, hypocrite, opportuniste, qui tend à occulter le système qui l’a enfanté et qui lui a permis, de positionner des candidats, de mener campagne, de financier des travaux publics, de corrompre les électeurs jusqu’à bénéficier de complicités au plus haut niveau de l’Etat. Entouré d’une pléthore de hauts cadres, que la grande histoire a jadis jeté l’anathème, la petite, l’opprobre, Kiki, s’est senti rassuré de pousser la provocation jusqu’à ses limites, au vu et au su, des milliers d’agents de l’Etat, qui attendent encore 6 mois d’arriérés de salaires pour la seule année 2009. Au vu et au su des milliers d’affamés, qui n’avaient d’autre choix moraux que d’étancher la soif, apaiser la faim.

Le président Sambi saisi par tant de pratiques maffieuses, ne pouvait prêter une oreille attentive aux agissements de Kiki, parce que à son niveau et depuis sa prise du pouvoir il n’a de cesse d’affirmer à la radio nationale qu’il dispose de plus de 2 milliards (7 milliards en vérité), dans ses tiroirs ; des dons arabes pour relancer le projet habitat, qu’il a gaspillé jusqu’au dernier centime, sans le moindre vergogne, sans autorisation législative, pour des opérations non-budgétisés et jamais régularisés.

Sambi a inauguré une pratique de distribution, de boutres aux pêcheurs, de construction de mosquées, de foyers, d’aménagements des places publiques, de distribution d’argent, au nom d’une prétendue ’’Fondation Sambi’’, qui n’a aucun rond, aucun statut légal, mais qui puise ses financements dans les fonds noirs de l’Etat et les dons accordés aux projets mirobolants qu’il susurre aux oreilles des princes du pétrole.

Alors Kiki-Sambi, n’en déplaise aux intellos du Baobab, c’est du pareil au même. Pire, Kiki, c’est l’incarnation du maitre, en miniature. Sur son nuage, il plane jusqu’à l’heure de la ’’fonte’’, jusqu’au prochain orage qui l’électrocutera. Le discours de l’avocat Fahami Said ibrahim et de Soilihi Mohamed Soilihi, qui tente de dissocier Kiki de Sambi est dangereux.

Leçons d’une histoire ? L’opposition reste coite. Parce du haut de son minaret de la direction des douanes, KIKi comme ses prédécesseurs, sait qu’il doit sa survie en distribuant des enveloppes bien garnis aux hommes du pouvoir mais aussi et surtout en maintenant en vie, les dinosaures de l’opposition, dans leur traversée du désert. Pas un mot n’est sorti des grandes gueules de l’opposition. La plupart des fortes têtes ont bénéficié des subsides de la campagne. Kiki s’en vante à cœur joie.

La corruption gangrène tout le pays. Mais Kiki, à la différence de ses prédécesseurs, se trouve au centre d’une conjoncture dangereuse. Le pays s’ouvre aux investissements étrangers. Un tract diffusé par ses amis, qui croient soustraire leur chef à la justice, révèle, qu’en privé, le directeur des douanes affirme que son sponsor officiel s’appelle Bachar Kiwan.

Ce Libanais, après s’être payé, une loi sur la citoyenneté économique, en soudoyant des élus, s’apprête à s’acheter des députés permanents. Tout ça, en échange d’un simple réaménagement de l’hôtel Itsandra et en s’offrant pour un centime, la licence d’exploitation du Mobile aux Comores, en troquant avec la reconstruction du bâtiment du vice-président Idi Nadhoim, siège de la nouvelle société, et en promettant de faire venir des ports flottants que le Koweït avait déjà accordé aux Comores, il y a de cela dix ans.

Leçons d’une campagne ? Mohéli a relevé la tête. L’esprit de la ’’Tournante’’ est donc plus forte que l’argent. Le peuple avait raison d’imaginer cette formule pour mettre fin au séparatisme et permettre aux îles de vivre enfin en paix. Le message d’un rejet de l’île de la prolongation du mandat de Sambi, est sans équivoque. 2010, la présidence échoit à Mohéli, sauf à prendre le risque d’ouvrir une période d’abus et de dérives.

Anjouan, comme à son habitude, n’a pas voté, la présence forte de l’armée, les menaces et les intimidations, la corruption continuent, hier comme aujourd’hui, à détourner la volonté populaire, qui aspire à un changement. Vidée de la moitié de ses habitants, l’exode ira en se renforçant davantage, vers Mayotte et la mort, vers les autres îles et la misère.

La Grande-comore, a été vaincu par son système jadis d’honneur, aujourd’hui de déshonneur. Mzimba, le seul opposant élu, pourra-t-il porter le poids de cette partie de la population étouffée... et qui accepte toujours de se faire représenter par une caste de loups insatiables ?

Mais comme chacun le sait, le message de Mohéli ne sera pas entendu. Sambi a choisi son camp. Il a mis en place un système déréglé et tordu le cou à la démocratie et à l’Etat de droit. Le seul choix qui s’offre, s’appelle ’’sursaut national’’. Le peuple cherche leader désespérément !

Fensso

Source : http://roinaka.skyrock.com/

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