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Au bal des faux semblants…

Publie le vendredi 25 décembre 2009 par Open-Publishing

Il est certain qu’avec ces observations, je vais encore m’assurer quelques inimitiés quand à la valse des faux semblants qui se déroule devant nos yeux citoyens. En effet, après avoir lu la nouvelle dans la presse comme vous tous, je me suis attaché en tant que syndicaliste, mais aussi en tant que citoyen parents d’élèves, responsable politique et j’en passe, à décrypter les conséquences de l’ouverture d’un « 3ème lycée » sur notre bassin de vie.

J’ai analysé au cours des multiples réunions auxquelles j’ai été convié à un titre ou à un autre, les pours et les contres et je n’ai trouvé que « politique du fait accompli », « décision autocratique », « non respect des professionnels », des « citoyens-parents », des « citoyens-élèves », « manœuvres politiciennes »…

Que l’on ne s’y trompe pas, je suis de celles et ceux qui affirment la nécessité d’un meilleur service public d’éducation, plus grand, plus proche des administrés, un service public qui donne toutes ses chances à nos enfants et je ne suis pas pour moins de service public.
Cependant force est de constater que la précipitation, le manque de concertation, la seule volonté de tel ou tel puissant de notre région ne sont pas des données suffisantes pour bâtir harmonieusement une carte des formations cohérente dans notre bout de département.
Car sur le fond, ce n’est pas l’existence ou non d’un 3ème lycée qui est à remettre en cause, c’est bien la question des moyens humains et matériels pour abonder ces 3 structures qui est posé avec plus d’acuité.

Au sortir de la tardive concertation-mascarade au rectorat, ce mardi 22 décembre, nous n’avons obtenu que peu de choses malgré la veille citoyenne organisée et pour cause, jamais M. le Recteur n’a fait l’annonce d’un quelconque renforcement des moyens horaires pour permettre la mise en place de toutes les options, de toutes les filières proposées.

SMS, STI, ES, L….Les titres ne se suffisent pas à eux seuls. Il faudra bien mettre des profs devant les élèves même si ces derniers risquent d’être parfois peu nombreux. Or, M. le Recteur connait déjà la réalité comptable des moyens qui lui sont alloués pour faire vivre l’ensemble des enseignements dans l’académie, tout comme M. l’Inspecteur d’académie et ces enveloppes déjà définies ne sont pas extensibles. Elles sont le résultat de la politique régressive et restrictive de ce gouvernement appliquée de manière zélée par M. Chatel (voir le budget de l’éducation nationale et les milliers de suppression de postes annoncés).

Il y a comme un je ne sais quoi de malsain dans cette affaire car en fin de compte, c’est au conseil d’administration des lycées que l’on demandera de « faire avec ». Et que se passera t-il si les attentes ne sont pas satisfaites ?

Verra t-on M. Baylet avec M. Nunzi et M. Malvy emboiter le pas des syndicats enseignants qui demandent d’ores et déjà une augmentation significative du nombre de poste pour satisfaire les besoins à la prochaine rentrée ? M. Baylet usera t-il de son « poids » pour satisfaire les revendications des profs ? M. Malvy prendra t-il la défense des filières menacées dans d’autres départements par « la récupération » des moyens ?...

Au bal des faux semblants, les images de France 3 des éditions du 22 décembre et la page entière consacrée par la Dépêche du 23 décembre entonnaient un chant étrange où à se satisfaire de si peu, nous risquons de perdre beaucoup plus. Devant notre petite assemblée et devant l’œil de la caméra, les propos étaient rassurants pourtant, il est à craindre que ce ne soit les citoyens, leurs enfants qui paient le plus lourd tribut aux rêves grandioses de l’un comme des autres.

Quand à vous, à moi, nous n’avons pas fini d’affirmer nos convictions !

Maximilien Reynès-Dupleix
Enseignant, citoyen, syndicaliste et responsable politique

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