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comores : en finir avec le miroir aux alouettes

Publie le samedi 26 décembre 2009 par Open-Publishing

Quand le miroir aux alouettes éclate !

Est il besoin de s’émouvoir des résultats des dernières elections comoriennes ? Non point, car il n’ y avait aucune alternative fiable ou claire dans les opposants. En effet, l’opposition se résumait à un eventail de barons locaux, portés le plus souvent par des partis dont ils sont les seuls membres avec leur famille ou leur village, ou quelques chevaux de retour qui ont déjà fait la preuve de leur incapacité. Car ce qui est frappant, c’est qu’ il n’y avait aucune doctrine à étudier, aucune affirmation des nécessités premières, aucun eposé de la réalité.

Ce dont il faut s’émouvoir, ce sont des conditions dans laquelle ces élections se sont déroulées. Financées en grande partie par des pays étrangers, quelquefois même par nos ennemis objectifs, ayant donné lieu à l’étalage de plus scandaleux de la corruption qu’il ait été donné de voir depuis longtemps dans notre pays, et cela au profit d’un chef de l’état qui avait fait de la lutte anti corruption le leitmotiv de sa campagne présidentielle.

Ce dont il faut s’émouvoir, c’est aussi de l’absence totale de conscience politique de nos citoyens . Régionalisme exacerbé, absence de convictions, fatalisme assourdissant, on reste effaré de la façon dont un peuple qui organise sa survie autour de symboles tels que l’honneur, l’accomplissement des devoirs sociaux coutumiers est capable de se vendre pour quelques broutilles.
Nul doute que pour beaucoup de ces citoyens, l’état n’existe pas, seules demeurent les exigences du clan , de la réalisation sociétale dans laquelle l’état n’a nulle part et que le reste fait simplement partie d’un environnement secondaire dont on accepte à l’avance tous les aléas pourvu qu’ils ne posent aucune contrainte à l’objectif de réalisation individuel.

On peut mesurer à quel point Sambi a lui même creusé le fossé qui s’est installé entre la vision réformatrice qu’il a reussi à vendre lors de sa campagne présidentielle et l’état des opinions et des aspirations du jour.

Pour mettre fin à de tels errements, pour diminuer le cout des élections, il n’y a pas de multiples solutions.

La plus évidente est bien d’instaurer des suffrages à la proportionnelle. Une circonscription par île, c’est bien suffisant, avec un nombre d’élus proportionnel à son poids électoral . Voilà qui donnerait enfin du poids aux partis politiques, voila qui permettrait l’élection de femmes, de jeunes, qui éclairerait les idées plutôt que les individus , qui réduirait le régionalisme qui est le frein à l’érection d’un vrai patriotisme.

On peut en rêver, même si on sait que la classe politique pourtant échaudée à chaque fois le refusera puisqu’elle fonctionne avec le clientélisme et le clanisme, qu’elle n’est qu’un agrégat d’ambitions individuelles dénuées de tout idéal.

Pour 2010, au milieu des autres voeux, la réalisation de celuici ne serait pas la moindre !

Samedi 26 décembre 2009 6 26 /12 /2009 18:32

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