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Palestine ou géopolitique du chaos (rectifié)

Publie le vendredi 1er janvier 2010 par Open-Publishing

Hosni Moubarak a accordé que 100 des 1400 marcheurs internationaux contre le blocus de Gaza, arrivés depuis le 27 décembre au Caire, puissent participer à la manifestation prévue le 1er janvier dans la ville ghetto de Gaza.

Moubarak a reçu Netanyahu le 29 décembre, sur le sort du soldat Shalit, un prisonnier israélien détenu par le Hamas. Moubarak, entend défendre la libération d’un soldat sioniste quand 11 000 prisonniers politiques palestiniens sont enfermés dans des camps cernés de barbelés, de miradors, et où l’isolement des prisonniers considérés comme leaders politiques, est particulièrement indigne.

100 marcheurs, pas un de plus, pour démonter la machine de propagande sioniste qui corrompt 90% des média du monde, est-ce cela la manière « moubarakienne » de soutenir un peuple historiquement constitué, en proie à un génocide lent, dans un ghetto dévasté, dans une ville encerclée par l’une des armées les plus puissantes du monde ?

La bourgeoisie égyptienne a choisi le camp des sionistes et de l’Occident, elle a choisi, comme le Fatah, comme implicitement les bourgeoisies mondiales (dont la bourgeoisie juive sioniste) dans les années 30-40, de laisser un peuple « crevé » afin de s’assurer la continuité d’un avenir dans un monde qu’elle continuerait à dominer.

Par ce choix politique, la bourgeoisie égyptienne, vient de dévoiler sa faiblesse et ses incapacités à se positionner dans la défense de la souveraineté palestinienne. L’économie égyptienne étant sous tutelle capitaliste des impérialismes étasuniens et européens, mais aussi des monarchies arabes… inféodés à la diaspora sioniste, la bourgeoisie égyptienne n’a d’autre choix que celui de servir leurs intérêts politiques.

La décision égyptienne de construire une barrière métallique de 10 kms sur 30 mètres de profondeur et dotée d’un système d’inondation des tunnels, le long de sa frontière avec la bande palestinienne de Gaza, pour prolonger le mur de la honte de 8 mètres des sionistes, démontre l’instabilité de cette zone du Moyen-Orient où la poussée politique islamiste est démontrée à chaque élection.

Nous sommes bien dans une phase de chaos et affrontements géopolitiques au Moyen-Orient, une phase où la bourgeoisie arabe peut tout perdre. Et, sans soutenir Ahmadinejad et les mollahs, l’offensive de la bourgeoisie iranienne contre la révolution islamique, colle parfaitement avec cette phase de chaos organisée au Moyen-Orient.

Cette politique du chaos s’inscrit parfaitement dans les plans impérialistes occidentaux, qui entendent se ré-accaparer de cette espace stratégique et centrale du monde, pour s’assurer un avenir, et ce 20 ans seulement après la chute du camp socialiste.

Ce qui devrait nous inquiéter, c’est cet encerclement impérialiste de cette partie du monde, riche en pétrole et en gaz. Tout démontre que les plans d’occupation et de colonisation des terres arabes, élaborés au début du 20ème siècle, ont été réactivés après avoir été contrariés par la révolution de 1917. Et cette réactivation de la domination impérialiste dans cette région, passe par un Etat israélien puissant, et des Etats vassaux, tels que l’Egypte et la Jordanie.

Les deux guerres d’Afghanistan, les deux guerres d’Irak, la guerre Iran-Irak, ont été fomentées par la création virtuelle de mouvements islamistes à consonance terroriste, pour détruire en amont une forme de résistance des pays qui avaient réussis à s’émanciper de la domination religieuse et féodale des castes. Des pays qui s’étaient développés grâce à l’URSS, sans oublier la Syrie et l’Egypte qui eux aussi avaient su se débarrasser des colonisateurs anglais et français…

Ainsi, la Palestine n’est pas le cœur d’une nouvelle guerre de religions entre juifs et musulmans, comme beaucoup voudraient le faire croire, mais au cœur d’un affrontement politique entres impérialismes, dans une région stratégique du monde. Le peuple palestinien est placé entre le marteau actionné par le sionisme et ses alliés impérialistes, et l’enclume des bourgeoisies et monarchies arabes corrompues.

Les Organisations qui ont réussies à organiser la Gaza Freedom March, ont compris que la situation humanitaire de la ville ghetto de Gaza ne se réglera pas par des actions humanistes ou humanitaires, mais par la politique de la résistance et de la solidarité internationale des peuples. Leur détermination et leur activisme politique au Caire, face à un gouvernement égyptien inquiet et plus que vigilant, a démontré que la solidarité internationaliste est crainte par les impérialismes et ses vassaux, quand elle est organisée de cette manière.

Cette semaine de lutte contre le blocus restera dans l’histoire car elle a marquée les gouvernements, qui pourtant ont tout faits pour la rendre invisible, et ce malgré la situation catastrophique de Gaza et des palestiniens.

Une résistance mondiale et véritablement internationaliste est née pendant cette dernière semaine de 2009, une résistance de classe qui n’a rien à voir avec l’alter-mondialisme, l’humanisme ou l’humanitaire, mais qui n’empêche pas d’apporter toute l’aide matérielle nécessaire.

La comparaison entre l’Afrique du Sud des années 80 et celle de Gaza aujourd’hui, est le dénominateur commun des actions à mener politiquement. La solution pour faire face à l’apartheid organisé par les afrikaners, a été la riposte organisée du monde démocratique, avec ses défauts, par l’isolement diplomatique, politique, culturel, sportif de l’Afrique du Sud et de son allié rhodésien.

Aujourd’hui, chaque organisation, chaque mouvement, chaque citoyen du monde, a désormais le devoir de boycotter les produits israéliens, la culture israélienne, le sport israélien, et de mettre en difficultés financières, toutes celles et ceux qui cautionnent l’attitude d’Israël ou qui implicitement l’alimentent.

Idem pour l’Egypte (mais aussi dans les pays arabes qui collaborent avec l’Occident), dont la bourgeoisie a décidé de se plier et de collaborer avec l’Etat sioniste au mépris du peuple palestinien : tourisme, expositions, sports… doivent être boycottés avec une explication simple : complicité d’apartheid et complaisance avec des crimes de guerre.

Sauver la Palestine, c’est gagner la Paix !

EFX