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Quand l’UNI renoue avec le fascisme…

Publie le samedi 2 janvier 2010 par Open-Publishing
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Quand l’UNI renoue avec le fascisme…

Ce mardi 8 décembre ont eu au Havre lieu les élections universitaires. Grâce à sa solide implantation en Lettres et Sciences Humaines, SUD-Étudiant conserve un élu au CEVU. Nous tenons à remercier les 12% d’électeurs qui ont fait le choix d’un syndicalisme de lutte sans compromission.

Le second événement de la journée est l’arrivée à l’université des membres de la direction nationale de l’UNI, venus faire campagne pour la section locale, inexistante. Leur élue au CNESER, Anne-Laure Blin, nous a prouvé son inculture en nous déclarant que nos idées étaient « pires que le nazisme, car la mort des esprits (les idées de gauche) est bien plus grave que la mort physique ». La stupidité deces propos n’a d’égal que le ridicule de son déguisement de pingouin.
Ces militants ne se sont malheureusement pas bornés au dénigrement. Les militants de SUD et de l’UNEF ont d’abord subi des intimidations (coups d’épaule), puis des insultes et des menaces : « On va vous manger les tripes », ou bien « J’aime pas ta gueule » proféré à l’encontre d’un membre de l’UNEF, aux cheveux probablement trop frisés et au teint peut-être un brin trop mat.

Puis, après qu’un membre de SUD eut osé crever un des ballons qui ornaient royalement l’entrée des Affaires Internationales, les insultes homophobes ont fusé envers deux d’entre nous. « Sales pédés ! » C’en était trop. Après avoir rappelé les lois anti-homophobie et déclaré notre intention de porter plainte, nous avons exigé le nom de cet individu aux discours auséabonds. Sa réponse fut claire : « Rien à foutre de vos lois de merde sur l’homophobie ! » Puis des menaces : « Vous êtes morts ! », et enfin, des coups !
Résultat : Un hématome et trois jours d’Interruption Temporaire de Travail pour le militant de SUD en question. Moindre mal lorsqu’on sait que c’est sa pratique d’un art martial qui lui a permis de parer les coups…

Voilà qui est assez symptomatique de la droite décomplexée. Issue de l’extrême droite, l’UNI avait été réhabilitée par Nicolas Sarkozy avant les élections présidentielles, dans sa volonté de récupérer des voix du Front National. Réhabilitée et après avoir policé son image, l’UNI peut maintenant renouer avec ses pratiques historiques.

À propos de la violence, citons le président de Paris X Nanterre, qui déclarait en 1988. « Il doit être bien entendu que les règles démocratiques doivent permettre à toutes les organisations politiques et syndicales de distribuer leurs propagandes mais il n’est pas admissible que les diffuseurs de celles-ci soient armés. Ils ont quitté l’Université en entonnant des chants nazis. » Trois ans plus tôt, cette même section n’avait pas hésité à utiliser comme titre d’un de ses tracts « Notre honneur s’appelle fidélité »,
devise de la Waffen SS...

Pour ce qui est de l’homophobie, le fait de nous insulter de « pédés » et de s’étonner de notre indignation est en cohérence avec leur idéologie : « Vous êtes homos ??? » ont demandé ces sympathiques miliciens à qui nous avons refusé de répondre sur ce point : se justifier aurait été rentrer dans
leur logique. Créée en opposition à Mai 68, l’UNI dénonçait la « chienlit » et l’ « antifrance », notamment les « mouvements de libération féminins, les front homosexuels, les alternatifs, les écologistes politisés, les autonomes,les promoteurs d’immigrés, les anarchistes ».
Plus tard, au moment du vote du PACS, L’UNI déclare « une société ne saurait prendre la responsabilité de mettre en danger l’avenir des enfants, ainsi que leurs droits à bénéficier d’une éducation qui ne soit ni déviante ni marginale », ou encore « La Famille j’y crois […] parce que c’est elle qui nous a transmis, et qui doit continuer à transmettre l’héritage historique, culturel, religieux qui est l’essence même de la France. J’y crois et je la défends parce qu’en défendant la famille, je défends l’âme même de la France. »

Fier de son identité anti-fasciste, SUD-Étudiant vient de déposer une plainte pour « agression physique, et verbale au sujet de l’orientation sentimentale et sexuelle réelle ou supposée des victimes », et envisage fermement de se porter partie civile. L’Association pour le Droit à l’Orientation Sexuelle libre (ADOS) nous a informé de son soutien. Le fascisme ne passera pas !

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