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COMORES : Pétition citoyenne en faveur de la tournante de 2010 aux Comores

Publie le lundi 4 janvier 2010 par Open-Publishing

Pétition citoyenne en faveur de la tournante de 2010 aux Comores

http://roinaka.skyrock.com/

L’Accord-cadre sur la Réconciliation Nationale du 17 février 2001 a mis fin à la crise séparatiste déclenchée en 1997. Il a permis l’alternance en mai 2006 entre le colonel Azali Assoumani et Ahmed Abdallah Sambi. Pourquoi doit-on aujourd’hui remettre en cause ce pacte historique lorsqu’il revient à un ressortissant de la petite île de Mohéli d’accéder à la présidence de l’Union des Comores ?

Qu’on se détrompe. Le référendum constitutionnel de mai 2009 avait pour seul et unique but d’offrir un boulevard au président Ahmed Abdallah Sambi pour se maintenir au pouvoir au-delà de son mandat légal, c’est-à-dire mai 2010. Si son souci majeur était bien d’harmoniser les élections comme il le prétendait, il aurait accepté la proposition audacieuse des chefs des exécutifs de Mohéli et de Ngazidja qui, d’un commun accord, avaient consenti à écourter leurs mandats respectifs de deux ans pour atteindre cet objectif. Mais, le masque est vite tombé. Le rejet de cette proposition a fini par convaincre les plus incrédules que l’intention du président de la République n’est plus de réduire les dépenses de l’Etat en matière électorale, mais de prolonger son bail à Beit-Salam.

C’est dans cette même logique qu’il a régulièrement ajourné le renouvellement des assemblées fédérale et insulaires pour pouvoir brandir, le moment venu, le prétexte que l’Etat comorien n’est pas capable d’organiser, dans des délais aussi rapprochés, des élections législatives et présidentielles.

Lors du scrutin législatif du 6 et 20 décembre 2009, le pouvoir en place a plus clairement affiché la couleur. Pendant la campagne électorale, il a, en effet, utilisé les moyens de l’Etat pour acheter les consciences des citoyens et l’on a même vu des ministres, prétendûment démissionnaires ou "en congé", candidats à ces élections, continuer à être associés à l’exercice du pouvoir et à inspirer certaines décisions gouvernementales.

Le gouvernement n’a pas hésité à libérer, la veille des élections, plusieurs personnes soupçonnées de meurtre, y compris sur un militaire, tous originaires du même village, pour aider un candidat en difficulté dans sa région. Jamais on n’avait vu un gouvernement utiliser autant la corruption et les moyens de l’Etat pour s’assurer la majorité au Parlement. Les pratiques les plus douteuses ont été constatées et décrites au premier et au deuxième tour par des candidats, par des observateurs nationaux et internationaux, et par de simples citoyens. En vain. C’était le seul moyen pour le Président Sambi et ses principaux collaborateurs de garder le pouvoir au-delà de mai 2010, et ce au mépris des textes relatifs au processus de réconciliation nationale et au détriment des Mohéliens.

Ainsi, conformément à l’Accord-Cadre de Fomboni et en vue de préserver l’unité, encore fragile, de l’Union des Comores, nous, signataires de la présente pétition, demandons :

 au Président de l’Union des Comores, M. Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, en tant que garant des institutions, de surcroît chef religieux, de dénoncer les fraudes les plus évidentes constatées lors des élections législatives afin d’éviter d’envoyer au Parlement national des députés dont l’élection n’aura pas respecté les règles les plus élémentaires de la démocratie ;

 au même président de l’Union des Comores de diligenter une enquête sur les faits de corruption ayant émaillé la campagne électorale et qui ont choqué jusqu’à ses plus proches collaborateurs ;

 à la Cour Constitutionnelle de jouer véritablement son rôle d’arbitre sans aucune arrière-pensée politique. Nous estimons que de nombreux témoignages et autres faits graves, notamment la libération de présumés meurtriers, auraient dû suffire aux juges constitutionnels pour invalider certaines opérations électorales. Ce qui n’a malheureusement pas été le cas.

 au Président Sambi de se ressaisir et de se plier à une alternance démocratique en 2010, au profit d’un ressortissant de Mohéli, pour ne pas prendre le risque de replonger l’Union des Comores dans l’une des sombres pages de son histoire récente ;

 à l’Organisation des Nations Unies (ONU), l’Union Européenne (UE), l’Union Africaine (UA), la Ligue des Etats Arabes (LEA), l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) et la Commission de l’Océan Indien (COI) de se pencher sur le cas des Comores et d’oeuvrer en faveur de la présidence tournante en mai 2010, en s’inspirant ainsi de l’exemple du Niger pour parler d’une même voix et empêcher le Président Sambi de fouler aux pieds l’Accord-cadre de Fomboni et l’esprit qui a présidé à l’élaboration de la Constitution comorienne.

Le 28 décembre 2009

NOM, Prénom, fonction, ville et pays de résidence

Source : http://roinaka.skyrock.com/

Pour signer la pétition, rendez vous sur ce site :

http://www.lapetition.be/en-ligne/ptition-citoyenne-en-faveur-de-la-tournante-de-2010-aux-comores-5939.html