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Moussavi la figure de proue selon "Le Monde"

Publie le lundi 4 janvier 2010 par Open-Publishing
1 commentaire

Je voudrais réagir suite à cet article paru dans le journal "Le Monde"
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/01/02/ceux-qui-defient-le-pouvoir-en-iran_1286684_3218.html
Il y est dressé un portrait partial, en tout cas incomplet, de Mir Hossein Moussavi.
Après un bref rappel de la carrière de ce "La figure de proue" de "l’opposition en marche",
le journaliste parle d’un homme féru d’art, "nationaliste irréprochable et professionnel", à la "réputation intègre", partageant avec sa femme,
une intellectuelle, la passion pour la liberté. Bref il s’agirait d’un type bien.
Extrait de l’article :

"Moussavi, la figure de proue

A priori, rien ne prédisposait, à 68 ans, le tranquille technocrate Mir Hossein Moussavi, cet Azéri, devenu premier ministre de la République islamique pendant la guerre contre l’Irak (1980-1988), à prendre la tête d’un grand mouvement populaire de revendication. En fait, bien que proche du fondateur, l’ayatollah Khomeiny, et révolutionnaire de la première heure, il avait quitté la scène politique depuis plus de vingt ans. En 1989, devenu Guide suprême, Ali Khamenei, successeur de Khomeiny, avait décidé de supprimer le poste de premier ministre. Homme de sérail (il fut conseiller occulte des président Hachemi Rafsandjani et Mohammad Khatami), il se consacrera à l’art. Une passion partagée avec sa femme, Zahra, docteur en sciences politiques, elle aussi engagée dans le mouvement.

Lorsqu’il annonce sa candidature à la présidentielle, car il croit la République islamique "en danger" en dépit du soutien des réformateurs, peu croient à son succès. Mais cet homme, nationaliste irréprochable et professionnel (il géra l’économie de guerre) a gardé une réputation intègre. Son discours d’ouverture envers les jeunes et la société, pétri d’idéal et de justice, sera, malgré lui, le catalyseur des espérances d’une foule d’Iraniens privés de liberté.

On le croyait timoré, la confiance des manifestants en fera un tribun contre la fraude et l’arbitraire. La répression (il vit sous haute surveillance) révélera son courage et une rare ténacité. Il se dit prêt à aller "jusqu’au martyre" pour faire entendre la cause du mouvement populaire. Pas un leader, un "accompagnateur" : "C’est vous qui m’avez donné la force, je ne fais que vous suivre." Pour arrêter le cycle contestation-répression qui entraîne une radicalisation dangereuse de part et d’autre, le 1erjanvier, il propose un plan de sortie de crise : libération des prisonniers politiques, respect des libertés, obligation pour le gouvernement de rendre des comptes."

Après quelque recherche (je allé sur le site "Le Grand Soir") , je tombe sur cet article :

http://www.legrandsoir.info/Qui-est-Hossein-Musavi-le-combattant-de-la-liberte-d-Iran.html

ou on peut lire :

"Qui est Moussavi ?

Il fut le premier ministre du pays pendant la guerre avec l’Irak (1981-1989). Il fut responsable de l’exécution du massacre de milliers de prisonniers politiques. C’est durant son mandat que la totalité des partis et organisations politiques, syndicats, organisations féministes etc. furent poursuivis, leurs membres - dont des milliers de jeunes et étudiants - arrêtés, torturés, exécutés. Il s’agit du plus grand massacre de l’histoire contemporaine d’Iran. Parmi les victimes, 53 membres du comité central du part Toudeh (communiste), dont 4 qui avaient passé 25 dans les prisons du Shah, des poètes, des écrivains, professeurs d’université, médecins, des dizaines de militaires (parmi lesquels le commandant en chef des forces navales d’Iran, le général Afzali, accusé d’être communiste), les principaux représentants des minorités religieuses au parlement (toutes de gauche), liquidés après avoir souffert des tortures inimaginables tant physiques que psychologiques (par exemple être contraint à tirer le coup de grâce à leur camarades). Les revendications d’autonomie des minorités ethniques (près de 60% de la population du pays) durement réprimées, des centaines de kurdes et de turkmènes pendus sur les places publiques. L’ampleur de la répression politique, religieuse, ethnique, et antiféministe du régime islamiste a contraint plus de 4 millions d’iraniens à l’exil, le plus grand exil de toute son histoire. On estime à 30 000 le nombre d’assassinats dans ces quelques mois de 1988."

Premier constat (ou défonçage de porte ouverte)

"Le Monde" ne fait pas ici de l’information, mais de la communication. Mr Kouchner, dont l’intégrité n’est plus à prouver, pourra s’en féliciter.
Deuxième constat

Bien entendu, il n’est nullement précisé que Ahmadinejad refuse la privatisation de la pétrochimie Iranienne, contrairement à Moussavi

Extrait d’un autre article
http://www.michelcollon.info/index.php?option=com_content&view=article&id=2288:que-doit-faire-ahmadinejad-pour-recevoir-le-prix-nobel&catid=1:articles&Itemid=2

"Les gens issus de la bourgeoisie du Bazar virent dans la révolution une opportunité d’utiliser le capital de l’Etat pour se faire beaucoup d’argent. Et aujourd’hui, certains d’entre eux sont milliardaires ! Les réformistes tels Moussavi, Rafsandjani ou Khatami proviennent de ce groupe. On les appelle « réformistes » non parce qu’ils ont des idées progressistes mais parce qu’ils veulent changer le système économique actuel, avec moins d’intervention de l’Etat et plus de privatisations. Cela permettrait à certains d’entre eux de devenir encore plus riches, l’Iran représentant un énorme marché. Tel était l’enjeu principal des dernières élections et comme je l’ai dit, la plupart des Iraniens, qui bénéficient de l’intervention de l’Etat, ont choisi Ahmadinejad au lieu du « réformiste » Moussavi."

Conclusion :

Certes, on peut évoquer le nucléaire et l’interprétation toute relative des droits de l’homme par Ahmadinejad.
Mais il est évident que lorsqu’il faut défendre les intérets américains, la nuance dans les médias officiels n’est pas de mise.
Ces derniers, trop attachés financierement au système, se contentent de faire de la manipulation d’opinion.

Messages

  • Ben écoute, nous, ici, ça fait des mois et des mois qu’on l’a faite cette bio du "grand homme de l’avenir pour l’Iran" , des mois qu’on dit que Moussavi et sa bande c’est pipo et compagnie et que cette soi disant "révolution verte" n’en est pas une.

    Parce qu’on a voulu faire la part des choses, on s’est même fait traités d’islamo-gauchistes, pour tout te dire !

    Mahhh c’est pas grave... Bientôt on saura la vérité sur ce personnage et son réseau.

    "Révolutionnaires" et "laïques" comme moi je suis bonne sœur...

    Au choix, tu as (au moins) deux interprétations en gros, et en résumé, opposées à cette campagne toute occidentale "pro Moussavi"- non exclusives l’une de l’autre d’ailleurs...

    Elle est montée par le "gouvernement" lui même (ou disons, une partie de celui ci), ou, elle est pilotée par la CIA et le Mossad.

    La seule chose à retenir c’est en tout cas que Moussavi (et sa bande) ne vaut pas mieux qu’Ahmadinejad (peut être même pire !) et que bcp d’intérêts, svt différent, l’intérieur et à l’extérieur, convergent pour déstabiliser l’Iran et y foutre un bordel monstre...