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Violente attaque obscurantiste en Irlande : le blasphème sévèrement puni

Publie le mardi 5 janvier 2010 par Open-Publishing
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Une loi irlandaise entrée en vigueur ce 1er janvier interdit le blasphème sous peine 
d’une sanction d’enfer.
Tenir des propos jugés blasphématoires à l’égard d’une religion pourrait coûter jusqu’à 25 000 euros aux citoyens irlandais. La loi qui vient en effet d’entrer en application au 1er janvier interdit de formuler des critiques « trop sévères » ( ?) contre des textes considérés comme sacrés. Son article 36 créé un véritable délit de blasphème.

Dans ce pays sur lequel pèse un fort atavisme catholique, la disposition vise, on l’aura compris, à « protéger » tous les citoyens bien-pensants et assidus de la messe dominicale des réflexions insupportables des mécréants ou de ces militants laïques prêts à n’importe quelle diablerie pour détourner du droit chemin divin des millions de brebis innocentes. Faut-il y voir la tentation de faire dans le politiquement correct anti…religiophobe  ? La loi ne s’applique toutefois pas à la seule préservation des textes sacrés de la chrétienté mais concerne toutes les religions. La définition donnée au blasphème est la suivante  : « Des propos grossièrement abusifs ou insultants sur des éléments considérés comme sacrés par une religion, et choquant ainsi un nombre substantiel de fidèles de cette religion. » Une association de citoyens irlandais a décidé de réagir et d’exiger l’abrogation de la loi. N’hésitant pas à braver les foules cul-bénit locales, à peine remises, il est vrai, des récentes révélations sur le silence des évêques, des décennies durant, à propos des pratiques pédophiles avérées d’une bonne partie du clergé, elle se proclame athée et vient de mettre en ligne - suprême perversion  ? - une liste de 25 blasphèmes (1).

Signes particuliers  : les propos désobligeants à l’égard d’un Dieu, quelconque donc, ont été prononcés par 25 personnalités hors pair. Blasphémateur en chef  : le Christ lui-même dans ses déclarations les plus « tendancieuses » sur la religion juive (« Vous avez pour père le diable », évangile selon saint Jean). Le pape Benoît XVI est également en bonne position, quand il se « laisse aller » en 2006, à citer un empereur byzantin, selon lequel Mahomet n’avait apporté que « du mauvais et de l’inhumain ». Sans surprise, on retrouve Salman Rushdie, auteur des Versets sataniques dans ce panel de blasphémateurs de choc. Björk, la chanteuse islandaise, y figure également pour avoir demandé sur scène aux bouddhistes « d’aller se faire foutre ! ». Comme les Monty Python, Mark Twain, Frank Zappa, etc.

L’association baptisée Atheist Ireland, qui se bat depuis des lustres contre les références religieuses dans la Constitution irlandaise, souligne, à juste titre, que « la criminalisation de jurons » porte un « caractère moyenâgeux » et constitue le meilleur pas vers un État qui incite à la haine religieuse ou ethnique.

Bruno Odent