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COMORES- SAMBI DEVANT UN BILAN SI SOMBRE, NE PRENEZ SURTOUT PAS LES COMORIENS POUR UN PEUPLE SANS MEMOIRE

Publie le mardi 5 janvier 2010 par Open-Publishing

TRIBUNE LIBRE :

SAMBI : DEVANT UN BILAN SI SOMBRE, NE PRENEZ SURTOUT PAS LES COMORIENS POUR UN PEUPLE SANS MEMOIRE

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TRIBUNE LIBRE :

SAMBI : DEVANT UN BILAN SI SOMBRE, NE PRENEZ SURTOUT PAS LES COMORIENS POUR UN PEUPLE SANS MEMOIRE

« Laissons aux députés le soin d’harmoniser les élections. Je n’ai jamais été contre la tournante, mais il appartient aux parlementaires, réunis en congrès, de décider de la date de cette tournante, soit 2010, 2011, 2012 ou 2013 ». Voilà le message du président Sambi aux Mohéliens. Et de donner ensuite des leçons de démocratie à la terre entière. On croit rêver !

On aimerait bien demander au pouvoir pourquoi, lors du dialogue inter-comorien de mai dernier, il ne s’est pas plié à la loi de la majorité (société civile, syndicats, opposition,...) qui avait fixé la date d’harmonisation des élections en 2014. Au contraire, il a choisi de jeter les conclusions de cette conférence nationale dans...la poubelle. Dire que la conférence n’était pas souveraine est loin d’être une explication suffisante, puisque cette souveraineté devait émaner du chef de l’Etat.

Cette même majorité s’est exprimée par deux voix contre une en faveur d’une harmonisation des élections en 2010. Cette proposition nous aurait évité d’aller vers cette parodie de référendum de mai dernier, qui n’a enregistré que moins 30% de taux de participation. S’opposer à cette harmonisation en 2010 parce que Moussa Toybou n’y était pas favorable était une insulte à la population. Et cela prouve, une fois encore, que le pouvoir tient de peu de cas de cette prétendue majorité. Je crois que le blog, M. Inoussa, avait soulevé cette contradiction.

Qu’on se détrompe une fois encore. La victoire de la mouvance présidentielle à Ngazidja et Anjouan (nonobstant l’achet des consciences et les fraudes constatées) ne peut être interprétée comme une quelconque adhésion de la population à je ne sais quelle politique du président Sambi. L’on se souvient encore des promesses du candidat Sambi ; il n’en a tenu aucune.

1.Le projet Habitat. Malgré l’enveloppe financière accordée à ce projet par le royaume d’Arabie Saoudite et la conférence nationale organisée sur le même projet à Moroni, aucun toit n’est sorti de terre. On continue de nous abreuver de mensonges, toute honte bue. Rappelons que le gouvernement avait décrété 2007 « année de l’habitat ». Mais le mystère est ailleurs : où est passé l’argent destiné à ce projet ?

2.La justice était la seconde priorité du programme électoral de Sambi. Deux ans après son élection, il a surpris les Comoriens en déclarant dans une allocution solennelle : « Le palais de justice est un agrégat d’une bande de « mercenaires » (sic). Pour redorer le blason de notre justice, je vais importer des magistrats étrangers ». Depuis, les mêmes juges et magistrats continuent d’officier au palais de justice de Moroni. Quand le premier magistrat du pays lui-même n’a pas confiance en la justice, alors.....Le comble : on nous sert aujourd’hui la même rengaine.

3.La lutte contre la pauvreté. Je vous invite à faire un tour, non dans l’arrière-pays, mais dans notre capitale, Moroni. Et vous constaterez la multiplication de ces oasis de pauvreté, la dégringolade du niveau de vie du Comorien lambda. Un chiffre illustre à merveille cette lamentable situation : en 2009, les fonctionnaires comoriens n’ont perçu, en tout et pour tout,....que cinq mois de salaires.

Alors, devant un bilan si sombre, ne prenez surtout pas les Comoriens pour un peuple sans mémoire. L’électeur de Midjindzé, s’il s’est finalement résolu à se rendre aux urnes après tant d’années de désenchantement et de déception, vote pour son cousin, l’ami de son oncle, le petit-fils de son grand-père, ou parce que tel proche parent soutient tel candidat ou parce que tel candidat lui a rendu un grand service. Aujourd’hui, avec le vent de corruption ambiant, il vote aussi parce qu’il a reçu un billet de banque, souvent la veille du scrutin. Ne croyez pas que l’électeur de Midjindzé vote tel candidat pour je ne sais quel espoir de changement, surtout pour un pouvoir en place depuis quatre ans.

Il faut être cinglé et irresponsable pour croire que ce que le président Sambi n’a pas fait en quatre ans, il le fera en deux ans. Oui, le régime tentera de rejeter la responsabilité de son échec sur la constitution. Mais, cette même constitution était là entre 2001 et 2006 et jamais les fonctionnaires n’avaient atteint un tel niveau d’arriérés de salaires. Le comble est que ses voyages ne connaissent pas la crise : il trouve toujours de l’argent pour faire le tour du monde avec son ministre des Affaires étrangères.

Si ce président reste encore au pouvoir, il ne faudra pas s’étonner que demain, à cause de cette pauvreté rampante, les Comoriens s’enetretuent, les vols à main armée se multiplient, l’insécurité s’installe,....On croit que le départ de Sambi est une affaire politique qu’il faut laisser aux seuls politiques, notamment à l’opposition. Non, non, non ! Son départ en va de la sécurité de chacun de nous. A bon entendeur....

Mohamed Soulaimana
Moroni - Comores

Source : http://roinaka.skyrock.com/