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Baisse la tête, t’auras l’air d’un coureur…

Publie le jeudi 7 janvier 2010 par Open-Publishing
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Baisse la tête, t’auras l’air d’un coureur…

En lisant un article de Stéphane Audeguy (romancier, essayiste) (1) ce qui marque le plus, c’est la manière dont il aborde les sujets tels que ● l’économie, la politique, les problèmes sociétaux, etc., ces sujets sont trop souvent traités de manière « sycophante » ; mais dans ce cas, le ton atypique éveille tout bonnement notre curiosité.

● Ce constat sans appel après lecture de nombreuses approximations (souvent intentionnelles) disséminées dans les articles des portes voix de la pensée unique, dans le dessein de servir complaisamment la société marchande et pour entretenir la confusion. Comme Stéphane Audeguy le démontre dans son article, le fractionnements inopportuns de sujets, de mots, etc., et plus précisément le mot « crise » qui recouvre une multitude d’aspects sociétaux, cette amputation dénature et fait perdre tout son sens à un ensemble consubstantiel.

● Cette tromperie entretient l’égarement du lecteur.

Les mots, parce qu’ils sont le sel de l’écrivain (pas que pour lui d’ailleurs) sont capitaux ; le dévoiement radical de certains mots, par exemple cette expression « plan de sauvetage de l’emploi », a dans le discours dominant une portée très particulière puisqu’elle est le meilleur moyen d’escamoter la réalité. « Plan de sauvetage de l’emploi » pour « plan social », qui comme chacun sait détruit des emplois.

C’est à dessein que les officiels, le personnel politique, les spécialistes, les accrédités, etc., dévoient les mots, et par ce moyen sèment le trouble dans nos esprits. C’est grâce à ce procédé que les coquins qui "gouvernent" fabriquent du consentement ( à ce sujet vous pouvez (re)lire l’ouvrage de Noam Chomsky et d’Edward Herman, «  la fabrique du consentement  », paru aux éditions Agone )

Georges Orwell avait intentionnellement inventé une expression à cet usage, et désignait cette astuce langagière par « novlangue » ; (2) ce néologisme désignait la fourberie elle même ainsi que ses effets (un mot pour un autre, etc.), dont le pouvoir (quel qu’il soit, les totalitarismes de gauche comme de droite, et en particulier l’ultralibéralisme qui agrège tous les procédés (anciens et nouveaux) de propagande ) (3) use et parfois abuse.

Mais revenons au thème central qui motiva cet article ; un parallèle naturel s’établit entre des milieux apparemment aussi différents que le milieu sportif et les puissances d’argent
( banques, grosses sociétés internationales, etc.).

Pourquoi ?

Dorénavant, l’un comme l’autre ont acquis un « statut spécial », du même genre que celui qui confèrent aux ultras-friqués ce statut si singulier ; un privilège qui leur permet d’échapper partiellement ou totalement à l’impôt sur la fortune, ceci grâce à l’astuce des niches fiscales que leurs conseils juridiques ou leurs avocats d’affaires suggère habilement. (4)

Saisissez vous ce que cela signifie ?

Grâce à la « crise » ils sont intouchables, les lois et le système les protègent, comme ils protégent les grosses sociétés internationales ainsi que les banques ou les sportifs professionnels.

Est-ce assez clair ?

Les monarques républicains ne sont plus seuls à bénéficier d’un statut juridique sur mesure, (5) les catégories sociales citées plus haut bénéficient aussi de privilèges particuliers, ces passe-droits les dispensent des règles communes pourtant indispensables au fonctionnement de toutes sociétés humaines.
Il faut savoir qu’aux États-Unis, il est rare qu’un responsable de grosse société étasunienne soit pénalement responsable… Ils ont à disposition une kyrielle de textes de loi sur lesquelles ils peuvent s’appuyer et qui les (sur)protègent de situations compromettantes. Pour ne prendre qu’un exemple, tous les procès intentés à des particuliers par Monsanto, (6) le tristement célèbre marchand de semences, d’engrais et autres produits chimiques dangereux, tous furent gagnés par la multinationale grâce à de multiples procédés tels l’intimidation, la diffamation, ou la corruption, et les dirigeants politiques (à de trop rares exceptions) ferment les yeux sur ces pratiques.
Le monde selon Monsanto, c’est une ruine certaine et la mort pour tous !

Grâce à ces privilèges sur mesure, ils sont quasi intouchables !

Les lois sont bafoués par des intouchables.

Préambule : il n’est pas question de vous tromper en désignant de fausses cibles. Cette désignation inexacte accableraient des victimes (plus ou moins consentantes il est vrai) du système économico-financier ( sous la férule de financiers peu scrupuleux, régit par des paradigmes ultra-libéraux ). Les victimes plutôt que manipulateurs, des sportifs de haut niveau et des traders, profitent il est vrai de ce système, mais sans tirer les ficelles, et sont aussi bien victimes que profiteurs.

Cet apriorisme posé, on peut parlé sereinement des usages condamnables de certains sportifs de haut niveau (la pression exercée par certains membres de fédérations sportives qui sont eux-même victimes de pressions de la part de sponsors, etc.) par l’utilisation de produits dopants qui augmenteraient l’endurance et les performances sportives ( mais à quel prix ? ), ou par le trucage de certains matchs, etc., n’entraîne apparemment pas une désaffection du public pour les prestations sportives, bien au contraire.
Si l’on en croit les déclarations de Sarkozy sur le sujet, et sa mise en scène lors du dernier tour de France en serait la preuve incontestable.
Le dossier « dopage » est suffisamment chargé pour ne pas en rajouter, et les sportifs sont à la fois des victimes et des profiteurs de ce système, rien de nouveau en somme… sauf que la tricherie est entré officiellement et peut-être définitivement (?) dans les mœurs, et ce ne sont pas les quelques boucs émissaires pris au hasard qui changeront la donne ou redoreront le blason de certaines fédérations. Ils sont quand à eux doublement victimes… (7)

On pourrait faire le même constat avec la majorité des traders (« golden boys »), qui sont eux aussi victimes et profiteurs de ce système ( leurs bonus faramineux ne représentent qu’une infime goutte d’eau dans l’océan de la spéculation ) ; d’ailleurs les banquiers comptent énormément sur les manipulateurs d’opinion ( relais médiatiques en tête ), pour les désigner à la vindicte populaire ( Jérôme Kerviel en sait quelque chose ).
En détournant intentionnellement l’attention du public sur des victimes toutes désignées, ils peuvent tranquillement se goinfrer ( la preuve, Sarkozy participe au gavage de ces parasites en leur offrant de confortables commissions sur un plateau d’argent dont ils décideront eux-mêmes le pourcentage qu’ils s’octroieront à la suite des nombreuses transactions dues à l’emprunt imposé par Sarkozy) La « crise » ? Quelle « crise » ?

Les banquiers et consorts échappent aux lois capitalistiques (les lois du marché).

Dans un autre registre, les banquiers, les sociétés financières, les compagnies d’assurance, etc., échappent à la faillite grâce à l’intervention massive des États. Ils ne sont pas les seuls, les sociétés ayant atteint le seuil critique (les grosses ou très grosses sociétés) sont aussi épargnées.

Pour quel raison échappent-elles à la logique capitalistique ?

Elles seraient une menace pour le système lui même, car leurs faillites entraîneraient soi-disant tous le système ; vous n’êtes pas obligé de croire ces fadaises, d’ailleurs cela ne changerait rien.

Le mensonge d’État est élevé à l’échelon d’institution nationale voir internationale, et c’est une pratique courante à tous les niveaux des hiérarques politiques, toutes étiquettes confondues.

Toutes leurs belles théories n’ont plus court ; le système s’est définitivement effondré, entraînant avec lui toutes les fariboles sur l’idéologie capitaliste ; comme certains le signalèrent, ils n’ont rien à proposer à la place ; alors le cadavre du capitalisme était à peine refroidit (tout comme les banques le système fut décrété increvable ! hé oui, vous lisez bien, un cadavre increvable ! ) ils décidèrent qu’il pourrait encore servir… ( jusqu’à la chute finale ? ) qui ne serait tarder puisque les États auront à rembourser leurs dettes monstrueuses qu’ils ont contracté avant et après la « crise », et beaucoup seront insolvables. Mais les casinos géants continuent de spéculer de plus belle, alors ?

Conclusion provisoire :

C’est pas parce qu’on a coupé la tête à un canard qu’il ne peut plus courir !

NOTES

(1) Article paru en page 12 « Horizon Débats » dans «  Le Monde  », daté du Dimanche 3 - Lundi 4 janvier 2010, et intitulé : «  Cybernétique de la crise  » Le discours sur la récession économique masque le malaise d’une civilisation assujettie à la mondialisation marchande.

(2) Que vous pourriez découvrir en parcourant le texte paru dans son roman « 1984 » ; pour vous donnez un aperçu de la perversité qui régie le monde cauchemardesque qu’il dépeint dans ce roman (qui a une correspondance troublante avec la société contemporaine) ; pour désigner « le ministère de la guerre », ils substituent le mot « guerre » par le mot « amour », cette manipulation langagière a pour effet de "transformer" « le ministère de la guerre » en « ministère de l’amour ».
Si j’osais, je vous conseillerai la lecture d’un roman de Georges Orwell, qui est intitulé « Animal Farm » en français « la ferme des animaux », publié pour la première fois en 1945 chez Éric Blair, ainsi que ses nombreux articles politiques.

(3) Certains larbins médiatiques sont missionnés pour faire passer le message suivant dans l’opinion : « personne ne revendique l’ultralébéralisme ! », ce faux aprioriste posé passons aux choses sérieuses ; il est facile de nier ou de déformer la vérité pour essayer de disculper les vrais responsables ; il est de notoriété publique que le "foyer" d’où essaimèrent à travers le monde ces paradigmes criminels, est indéniablement situé aux Etats-Unis, et les fondateurs de cette infâme doctrine ont reconnu publiquement en être les principaux instigateurs. Quelles que soient les menteries auxquels se prêteront à coup sûr les faussaires ( le plus usité est le travestissement doctrinaire d’évènements historiques ) ; il vous sera aisé d’en juger la véracité et la chronologie dans deux ouvrages, où les auteurs les ont consigné méthodiquement ; le premier s’intitule : «  la stratégie du choc  » de Noami Klein et le second «  le Krach parfait  » d’Ignacio Romanet.

(4) Ils ont d’autres moyens à disposition ; le plus connu d’entre eux est sans conteste le circuit classique des paradis fiscaux, où transite une dernière fois « l’argent sale » pour y faire perdre définitivement sa trace ainsi que l’origine de sa provenance ( les paradis fiscaux n’ont pas d’autres fonctions ! ) ; l’ex-journaliste Denis Robert a révélé en 2001dans « l’affaire Clearstream » après une longue enquête de cinq ans sur l’un des centres névralgiques de la finance, qu’ils avaient pour principale fonction de recycler « l’argent sale ».
A ne pas confondre avec les « guignolades » de Villepin et consorts pour noyer le poisson…

(5) Depuis la mise en cause de Chirac dans des affaires concernant l’ancien maire de Paris (lui-même), alors qu’il occupait la fonction présidentielle, les membres du Conseil constitutionnel à la lumière des textes constitutionnels laissèrent entendre que lesdits textes ne donnaient pas d’indications totalement claires (les avis divergèrent) ou qu’ils pouvaient être sujet à interprétation (?) ; ils décidèrent qu’en conséquence la durée du ou des mandat(s) présidentiel(s) couvrirait le statut pénal du président de la République (tel qu’il fut "éclaircit") ; conclusion : le statut présidentiel protège le porteur du titre durant toute(s) la durée de son(ses) mandat(s), et celui-ci ne peut-être traduit devant un tribunal que pour « haute trahison ».

(6) Grâce au rachat systématique de licences sur les tous organismes vivants (c’est un des moyens "légaux" mis à la disposition de cette société étasunienne pour confisquer le vivant), il fait une guerre sans merci au monde entier, et si rien n’est fait pour l’en empêcher il imposera la plus terrible des dictatures ( manger (la nourriture) est une fonction vitale pour la survie des espèces ) et en conséquence ruinera l’humanité.
Le monde selon Monsanto, c’est la ruine puis la mort de notre espèce !

(7) Stéphane Audeguy dans son article, cite l’affaire de l’écurie Renault prise en flagrant délit de tricherie caractérisée, malgré cela la fédération internationale absout cette écurie pour des raisons économiques majeures ; cette fédération sportive ne pouvait pas prendre le risque de renvoyer une fédération qui contribuait tant au rayonnement du sport automobile dans le monde et lui apportait un important soutien financier. La morale de cette histoire ? Il n’y a aucune plus morale, et donc malgré la tricherie elle fut absoute de toutes poursuites…

Messages

  • ERRATA
    à la 33ème ligne lire :
    que leurs conseils juridiques ou leurs avocats d’affaires suggèrent habilement
    au lieu de :
    que leurs conseils juridiques ou leurs avocats d’affaires suggère habilement
    à la 58ème ligne lire :
    profitent de ce système
    au lieu de :
    profitent il est vrai de ce système
    à la 72ème ligne lire :
    le blason de certaines fédérations, et quant à eux sont doublement victimes…
    au lieu de :
    le blason de certaines fédérations, et quand à eux sont doublement victimes…
    à la 86ème ligne lire :
    les sociétés ayant atteint un seuil critique (les grosses ou très grosses sociétés)
    au lieu de
    les sociétés ayant atteint le seuil critique (les grosses ou très grosses sociétés)
    NOTES n° 3, seconde ligne :
    lire, ce faux apriorisme posé passons aux choses sérieuses
    au lieu de : ce faux aprioriste posé passons aux choses sérieuses

    ceci est dû aux "manip" malheureuses et à l’inattention... Je vous prie de bien vouloir me pardonner, merci.