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Quand la télévision algérienne (ENTV) ignore les siens

Publie le vendredi 8 janvier 2010 par Open-Publishing
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Elle s’appelle Méryem Mehdi, elle est algérienne, âgée de 43 ans. Elle a été licenciée abusivement selon elle, par la multinationale British Gas (BG), où elle était coordinatrice d’administration et des opérations à Hassi Messaoud. Elle dit avoir été victime d’une « campagne d’intimidation et d’humiliation », avant d’être remercié le 8 novembre 2009 pour le motif de refus de rejoindre un autre poste de travail, alors qu’elle était liée par un CDI à la société.
Là n’est pas la question, il ne s’agit pas pour nous de porter un jugement sur qui ce soit car nous n’avons pas tous les éléments de cette affaire. Du coup, l’intéressée s’est mise en grève de la faim depuis le 9 décembre. Ce qui est choquant dan cette histoire ce n’est point l’attitude de BG, qui n’est d’ailleurs pas à son premier licenciement, mais celle des autorités et de la télévision algérienne.

Louh, le ministre du travail, a déclaré n’avoir pas « entendu parler de Méryem Mehdi », bien que toute la presse algérienne avait déjà fait écho de la grève de celle-ci. C’est à croire que Louh vit sur une autre planète ou qu’il ne lit pas la presse. S’il se contente de suivre ce que diffuse la télévision algérienne, on comprendrait qu’il ne soit pas au courant. En effet celle-ci n’a fait aucunement état du drame de cette femme, alors que quelques semaines auparavant il ne se passait pas un jour sans qu’elle parle de Aminatou Haïder la Sahraoui, qui a vécu une situation similaire. Chose tout à fait naturelle. Ce qui ne l’est pas par contre, c’est d’ignorer le combat d’une des nôtres.

Pourtant Meryem qui va boucler son mois sans se nourrir, est dans une situation critique. Selon les syndicats et la LADDH (ligue algérienne des droits de l’homme, non gouvernementale) qui la soutiennent, elle se trouve à l’hôpital Mustapha d’Alger où elle a été acheminée. Elle se trouve dans un état comateux.

On aimerait bien que notre télévision nous explique pourquoi cette omerta autour de cette affaire, pourquoi cette censure ? Même si elle nous a habitués à passer sous silence bien des événements là s’en est trop ! C’est carrément du mépris vis à vis d’une concitoyenne. Quand l’Etat ignore, ne protège même pas ses citoyens dans leur propre pays, comment s’étonner quand ils sont agressés sous d’autres cieux, comment en vouloir aux agresseurs ?

Par A.Z.

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