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Burka et (néo)cons

Publie le lundi 11 janvier 2010 par Open-Publishing

« La visibilité du visage est une des conditions du vivre ensemble », tranche François Baroin, qui copréside la mission burka formée au sein du groupe UMP. Hors période de carnaval, « chacun doit aller à visage découvert ».

NB : avec le pouvoir actuel et ses guignols, le carnaval est permanent...

Parfait ! Alors il faut également interdire les vitres teintés des véhicules qui s’opposent à « La visibilité du visage [...] une des conditions du vivre ensemble. »

« La mission [parlementaire] propose une résolution, sorte de déclaration d’intention du Parlement. Celle-ci permettrait d’exprimer l’importance de l’égalité homme-femme et « la lutte contre la barbarie et les idéologies rétrogrades », explique André Gerin (député communiste). »

Gageons que la mission parlementaire si soucieuse de lutte contre « la barbarie et les idéologies rétrogrades » et « du respect de la dignité humaine » se penchera également sur les pratiques telles la circoncision non médicalement justifiée, le port par les enfants de signes religieux, leur soumission à des pratiques rituelles primitives, superstitieuses, à des croyances aberrantes, à l’obligation imposée - en violation de leur dignité d’enfant - de fréquenter des écoles et autres institutions confessionnelles qui abusent de leur innocence, de leur immaturité et de leur confiance envers les adultes, qui leur inculquent des vérités parcellaires et partiales qui relèvent du viol des consciences, du lavage de cerveau et de pratiques dignes des siècles obscurs, favorisent des particularismes, prêchent le racisme religieux et la supériorité de "peuples élus", s’opposent à la construction du lien social et à leur capacité d’ouverture au monde et à l’ensemble de l’humanité sans exclusive.

Lorsque nos "élites" lancent un débat, il s’agit chaque fois de manoeuvres de diversion qui révèlent leur hypocrisie et leur stupidité drapée dans de la rhétorique aussi élégante que creuse.

Ceux qui prennent quotidiennement le métro ou s’épuisent dans les embouteillages, fréquentent les chantiers de la république et les arrières cours des hyper-marchés et des marchés d’intérêt national, et côtoient les travailleurs pauvres, n’ont pas d’état d’âme sur l’identité nationale. Ils savent que "les dix millions [d’immigrés] qu’on entretien à ne rien faire" (dixit un maire imbécile) constituent le socle de la force de travail qui : construit et entretien nos routes et nos voies ferrées, bâtit nos immeubles, nos monuments et nos entreprises, manutentionnent les biens de consommation de tous, et dont l’exploitation par la sous-rémunération de leur activité est la condition de la richesse des prédateurs des beaux quartiers et de la fortune des entreprises...

Bien sûr pour les "néoconservateurs américains à passeport français" et leur cour, abonnés de la classe affaire et des week-ends à l’autre bout du monde, dont la solidarité s’arrête au compte en banque et au portefeuille boursier, l’identité est une vraie question... et la Burka le problème prioritaire des Français...

3,4 millions de foyer en situation de précarité énergétique - c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas payer leurs factures d’électricité - c’est un problème qui ne fait qu’une brève du 20 heures... et ne vaut sûrement pas une commission parlementaire...