2010, année de la riposte des travailleurs ?

Fraction L’ Etincelle de LO

Edito des bulletins d’entreprise

– Le 11 janvier 2010

Nicolas Sarkozy a démarré sa grande tournée de vœux pour 2010 : aux militaires, au monde de la culture… et aux grands patrons pompeusement baptisés pour l’occasion « forces économiques du pays ». À ceux-ci il a déclaré : « Notre pays va dans la bonne direction et recueillera bientôt le fruit de ses efforts ».

On est rassuré ! C’est vrai que, côté fruits, l’année a été sucrée pour les patrons : des milliards de cadeaux sous toutes les formes aux banquiers et aux grands trusts, comme la suppression de la taxe professionnelle qui rapportera aux patrons 5 milliards d’euros par an. Le résultat de « leurs efforts » ? Sans blague ? Plutôt celui des attaques qui pleuvent contre le monde du travail. Augmentation du forfait hospitalier, nouvel allongement prévu de la durée de cotisations pour les retraites…

La nouvelle année s’annonce comme la précédente : des attaques tous azimuts contre le monde du travail. Et cela alors que la vague de froid… sur les salaires continue avec un SMIC qui n’augmente que de 6 € par mois en ce début d’année. Alors aussi que la succession des licenciements et suppressions d’emplois va se poursuivre.

Pas de refroidissement social aux Antilles
Pas de raison pourtant que cette année ne soit marquée que par leurs mauvais coups. Ce week-end se déroulait une manifestation rassemblant au moins une dizaine de milliers de personnes à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe contre la hausse du prix du carburant. Le début d’un nouveau mouvement d’ampleur dans les Antilles ? Trop tôt, sans doute, pour le dire.

Mais en tout cas de quoi se rappeler qu’il y a un an, la grève générale des travailleurs de Guadeloupe et de Martinique avait fait céder le gouvernement et les patrons sur les augmentations de salaires, 200 € pour tous, et les autres revendications des grévistes.

Tous ensemble !
Oui il faudra l’intervention, la mobilisation massive de la classe ouvrière. C’est le seul vœu raisonnable que l’on peut faire pour la nouvelle année.

Face aux licenciements et à l’aggravation de l’exploitation qui se sont accélérés depuis un an, les réactions n’ont pas manqué. On se souvient de la lutte des Continental, qui ont rappelé leur patron à l’ordre en semant un peu de désordre dans les autres usines du groupe ou à la sous-préfecture de Compiègne, et ont imposé de substantielles indemnités. Ils sont d’ailleurs toujours mobilisés contre les sanctions judiciaires, et manifesteront mercredi à Amiens à l’occasion de leur procès en appel.

Depuis, bien d’autres luttes ont eu lieu et se poursuivent même si elles n’ont pas toujours la faveur des médias. Ainsi depuis près de trois mois, 6 000 travailleurs sans-papiers sont en grève en région parisienne pour leur régularisation.

En janvier et en mars 2009, des manifestations avaient rassemblé plusieurs millions de travailleurs. Une mobilisation globale du monde du travail restée sans suite. Pour l’instant. C’est que les dirigeants des confédérations syndicales n’ont, eux non plus, pas ménagé leurs efforts pour l’enterrer. Ce n’est pourtant pas le « dialogue social » avec le gouvernement et les patrons pour une prétendue « nouvelle politique industrielle » qui changera quoi que ce soit au sort des travailleurs. Il n’y a pas d’autre voie que celle qu’ont empruntée les travailleurs des Antilles, celle de la lutte d’ensemble..

A nous de faire qu’en 2010 les luttes deviennent contagieuses, se coordonnent et se rassemblent. Elles pourraient alors devenir cette lame de fond qui ferait enfin payer la crise à ses responsables patronaux et gouvernementaux. Une simple révolte ? Non, une bonne Révolution à prendre.

http://www.convergencesrevolutionnaires.org/