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Bernard Kouchner vu de Téhéran

Publie le lundi 18 janvier 2010 par Open-Publishing

Bernard Kouchner vu de Téhéran

Rappel pour ceux et celles qui aimeraient voir une révolution verte en Iran

Le Chef de la diplomatie française a parlé de guerre comme solution à la crise du nucléaire iranien alors que l’Iran n’a cessé de confirmer le caractere civil de son programme atomique. depuis leur émission, les déclarations de Bernard Kouchner continue à susciter des commentaires.

« Nous prenons pas au sérieux ce langage »

L’une des premieres réactions à ces déclarations ont été celle du Président iranien, Mahmoud Ahmadinejad. Celui-ci a affirmé que son pays ne "prenait pas au sérieux" ces menaces en dépit de leur aspect hautement bellisistes. A la question du journaliste de Mehr qui voulait savoir si l’Iran allait réagir ou non à ces déclarations, Ahmadinejad a répondu : "Nous prenons pas au sérieux ce langage ; les choses s’éclairciront avec le temps".

Le Porte parole de la commission de la sécurité nationale et de la politique extérieur du parlement iranien, Majlis islamique a, quant à lui, fait état de la décision des députés d’examiner de plus pres ces déclarations. selon Kazem Jalali, la commission en question envisage de demander au parlement de revoir le niveau des relations diplomatiques franco-iraniennes. " Le gouvernement a fait depuis toujours l’objet des critiques concernant le décalage qui existe entre le niveau des coopérations économiques et des relations diplomatiques avec Paris.

« Les positions de Paris nous ont surpris »

Il est grand temps que ces critiques soient prise en considération, a-t-il ajouté. "Les récentes prises de position de Paris nous ont surpris, elles ont surpris beaucoup de monde, a-t-il poursuivi. "Le monde avait plutot l’habitude voir en la Grande Bretagne l’allié traditionnel des Etats Unis ; à l’époque de M. Chirac , la France s’était démarqué par sa politique indépendente et son refus de toute forme de suivisme envers Washington".

Pour M. Jalali, le Président Sarkozy "est un novice en matiere de politique internationale, un novice qui commet des gaffes monumentales". "Ces erreurs pourront s’averer à terme lourdes de conséquences pour la grande nation qu’est la nation française, a-t-il poursuivi.

« Nous conseillons à M Sarkozy de tirer des leçons du sort qu’a connu Tony Blair »

M. Jalali n’écarte pas la possibilité d’une certaine connivence entre le Président français et américain, " des promesses que celui-ci aurait fait à celui-là et qui ont décidé de ce changement de cap brutal". "Mais, a-t-il poursuivi, nous conseillons à M Sarkozy de tirer des leçons nécessaires du sort qu’a connu Tony Blair". "Le suivisme envers Bush, homme hai de toute la planete, n’aura d’autres résultats d’écorner l’image de la France".

Jalili qui est député de la ville de Shahroud au nord de l’Iran a commenté le mot "guerre" évoqué par M. Kouchner. "L’option de la guerre contre l’Iran n’est pas chose nouvelle. depuis la victoire de la révolution islamique, l’Occident a cherché de renverser l’ordre islamique d’Iran. "Aujourd’hui, la RII est prête à parer à toute éventualité et les Français sont libres de le tester par eux-mêmes. Mais une nouvelle guerre au Moyen Orient aura de terribles conséquences pour l’ensemble du monde à commencer par les pays industrialisés".

« Les nouveaux responsables français auraient dû éviter de brûler les étapes avant de se lancer dans l’arene internationale »

Le Porte parole de la Commission de la sécurité natioanle et de la politique étrangere du Majlis islamique a jugé probable l’influence du lobby sioniste sur le changement de la politique de l’Elysée à l’égard de l’Iran. " Les nouveaux responsables français auraient dû attendre un peu et eviter de brûler les étapes avant de se lancer dans l’arene de la politique internationale, a-t-il ajouté. Jalali espere que Paris prendra bientot conscience de l’erreur qu’il est entrain de commetre. "La RII devra faire tout ses efforts pour qu’elles(les autorités françaises) commprennent qu’elles font fausse route".

Un autre député du parlement iranien, Gholam Reza Mesbahi dit ne pas approuver une réduction du niveau des coopérations économiques franco-iraniennes. Membre de la commission économique du Majlis, Mesbahi a tenu toutefois de rappeler au bon souvenir de la France le fiasco que vivent en ce moment même les Etats Unis en Irak. "Il ne faut pas que Paris s’expose à ce genre de défaite".

« Moins de contrats, moins de bénéfices voilà la méthode qui aidera les Français à prendre conscience de leur erreur »

Le Porte-parole de l’Assemblée des religieux combattants voit pour sa part dansles déclarations du ministre Kouchner les signes d’une hostilité ouverte. " Nous croyons que M Sarkozy devra revoir sa politique à l’égard de l’Iran avant qu’il ne soit trop tard", a estimé Elias Naderan. Député de Téhéran, M Naderan est partisan inconditionnel d’une réduction du niveau des relations commerciales avec la France. " Dans le monde où nous vivons, il est normal que l’économie serve les objectifs politiques, s’explique-t-il. " Moins de contrats, moins de bénéfices voilà la méthode qui aidera les Français à prendre conscience de leur erreur, a-t-il ajouté.

Journaliste et responsable de la rubrique Politique du journal Kargozaran, Khoch Tchehreh croit voir derriere les déclarations de Kouchner la volonté de renverser les rôles. "je crois que nous assisstons à un renversement des rôles dans le camp occidental dans le dossier du nucléaire iranien, a-t-il affirmé. "Sarkozy se rapproche des positions de Washington et cherche à prendre ses distances avec son prédecesseur". " Apres le départ de Tony Blair, M Sarkozy tente d’occuper le devant de la scene en qualité d’allié des Etats Unis.

« C’est sur le dos de l’Iran que M Sarkozy cherche à effacer l’anti-américanisme de l’ere de Chirac »

C’est toute l’Europe qui veut apres une longue absence retrouver sa place comme arbitre des crises, a-t-il ajouté. " C’est sur le dos de l’Iran que M Sarkozy cherche à effacer l’anti-américanisme de l’ere de Chirac". Ce virage politique releve de la provocation et est une tentative destinée à compromettre les coopérations entre l’Iran et l’AIEA".

Publication originale IRIB