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Fin de droits.

Publie le lundi 18 janvier 2010 par Open-Publishing
6 commentaires

Il n’y a pas si longtemps - mais c’était avant la crise -, économistes et entreprises expliquaient que le marché du travail français n’était pas assez flexible, que le niveau trop élevé des allocations chômage n’incitait pas les demandeurs d’emploi à rechercher du travail.

Les réformes ont donc privilégié, par des allégements de charges, les contrats à durée déterminée (CDD). Les critères d’octroi des aides sociales ont été durcis de même que l’indemnisation du chômage. La durée de cette indemnisation est désormais proportionnelle à la durée de cotisation, donc aux nombres d’heures travaillées avant l’inscription à Pôle emploi. Non sans effets : avant la crise, près des trois quarts des créations d’emplois étaient des CDD. Ils représentaient 11 % du total des emplois en France.

Quand la crise est arrivée, ces mesures destinées à favoriser une rotation plus rapide des salariés sur le marché de l’emploi se sont retournées contre les chômeurs. Les CDD, premiers à être licenciés, ne retrouvent plus d’emploi sur un marché du travail devenu atone. Ils sont les premiers aujourd’hui à épuiser leurs droits aux allocations, puisque ce sont eux qui ont travaillé le moins longtemps.

Résultat : 1 million de chômeurs arriveront en fin de droits en 2010, dont 600 000 ne bénéficieront d’aucune aide sociale, en raison des nouvelles conditions d’attribution.

Les syndicats considèrent cette situation comme une "bombe sociale", que l’opposition est prête à utiliser comme argument majeur à trois mois des régionales.

Que va faire le gouvernement ? Pour l’instant, sa position officielle est de renvoyer la balle aux partenaires sociaux qui gèrent traditionnellement l’assurance-chômage au sein de l’Unedic. Mais, prolonger de trois mois l’indemnisation des chômeurs en fin de droits coûterait 1,3 milliard d’euros de plus à l’Unedic qui affiche déjà un déficit cumulé de 5,6 milliards d’euros fin 2009.

Les syndicats préfèrent en appeler à la "solidarité nationale", c’est-à-dire aux caisses de l’Etat. Cette demande contredit la volonté du gouvernement de stopper la dérive des dépenses publiques. En même temps, l’Etat a consacré en 2009 près de 40 milliards d’euros au sauvetage des banques, au plan de relance, ainsi qu’à des subventions diverses et variées aux entreprises en difficulté, comme la prime à la casse pour l’automobile.

Après avoir aidé les entreprises à passer le cap de la crise, il ne serait pas injuste d’aider les chômeurs à surmonter ses conséquences sociales.

http://www.lemonde.fr/opinions/article/2010/01/18/fin-de-droits_1293124_3232.html

Messages

  • Le peuple a voulu du libéralisme,... il va en bouffer jusqu’à l’indigestion.

    • Le peuple n’avait pas voulu le libéralisme en 1997 et il eu ses fin de droits par centaines de milliers avec la gauche plurielle
      mais faudrait encore s’allier avec eux au deuxieme tour des régionales !
      sinon on est de tristes sectaires antiunitaires qui faisons le jeu de la droite...

      et la cfdt me traite de charognard ,la cgt de donneur de leçons et de m’occuper de ce qui ne me regarde pas ,alors oui je serai dans la rue le 21 mais je vais pas les louper ces alliés du medef

    • Le peuple n’avait pas voulu le libéralisme en 1997 et il eu ses fin de droits par centaines de milliers avec la gauche plurielle
      mais faudrait encore s’allier avec eux au deuxieme tour des régionales !
      sinon on est de tristes sectaires antiunitaires qui faisons le jeu de la droite...

      et la cfdt me traite de charognard ,la cgt de donneur de leçons et de m’occuper de ce qui ne me regarde pas ,alors oui je serai dans la rue le 21 mais je vais pas les louper ces alliés du medef

  • "Les syndicats considèrent cette situation comme une "bombe sociale",

    Sauf que ce ne sont pas eux qui risquent d’allumer la mèche. Parce que à part proposer un jogging semestriel dans les rues et faire ami-ami avec le bouffon élyséen...

    que l’opposition est prête à utiliser comme argument majeur à trois mois des régionales."

    Putain l’Autre doit trembler !

  • Le "continuons ensemble" de M. Sarkozy aux syndicats.

    Nicolas Sarkozy, à l’occasion des voeux des organisations patronales et syndicales à l’Elysée, vendredi 15 janvier, leur a donné rendez-vous dans un mois, le 15 février. Il sera temps alors de fixer l’agenda social pour l’année 2010. Et, comme en 2009, au plus fort de la crise, le chef de l’Etat espère bien pouvoir compter sur le sens des responsabilités des partenaires sociaux : "Notre pays ne s’est pas déchiré parce que nous avons agi vite, ensemble, avec un sens aigu des responsabilités qui sont les nôtres."

    Il n’a pas ménagé les paroles aimables à leur endroit, vantant un dialogue social "fréquent et dense".

    "Au lieu de souffler sur les braises, leur a-t-il dit, chacun a eu à coeur de trouver des solutions, sans qu’il y ait pour autant de coproduction." Chacun dans son rôle, a-t-il insisté, soulignant les nécessaires désaccords, mais ensemble.

    "Tout ceci témoigne d’une forme de maturité de notre démocratie", a-t-il expliqué.

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/16/le-continuons-ensemble-de-m-sarkozy-aux-syndicats_1292585_3224.html

    C’est beau, c’est mignon, cette histoire d’amour entre Sarkozy et les syndicats français.

    Moi, je trouve ça attendrissant.

  • Je profite d’un petit commentaire pour glisser qu’une jeune pétition en ligne a vu le jour au lien suivant http://www.mesopinions.com/Le-rSa—ca-peut-pas-etre-ca---petition-petitions-244bbaef6ce173658c51d598bf1c1edd.html contre les conséquences désastreuses de l’application du rsa pour les plus démunis de nos concitoyens.