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Lettre à Eric Besson pour ses un an au ministère de l’Immigration

Publie le mercredi 20 janvier 2010 par Open-Publishing
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Lettre suprême / mercredi 20 janvier par Renaud Chenu

Un an que vous êtes ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale, Monsieur Besson. De Judas à Déat, vous, l’emblème de l’ouverture, avez surtout fermé les frontières et lâché la bride aux vieux préjugés qui peuplent les arrière-mondes de votre nouvelle famille politique avec votre national débat.

Vous vous vantiez d’avoir des "cojones" en avril dernier et avez permis à toute l’UMP de les mettre sur la table. Du fameux "Y’en a déjà dix millions, dix millions que l’on paye à rien foutre" du chantant maire de Gussainville au "déferlement de musulmans" sur la Canebière du riant maire de Marseille, vous nous avez offert un Guignol macabre où les peurs primaires des petits blancs ont pris un visage basané portant "casquette à l’envers". Décrété par Marianne comme "l’homme le plus détesté de France", vous êtes le punching ball idéal pour votre maître Sarkozy : c’est vous qui en prenez plein la gueule, ce qui l’arrange bien.

Dissipons cependant le malentendu à l’occasion de cet anniversaire. Il n’y a pas en France de "débat" sur l’identité nationale. Il n’y a qu’une provocation du pouvoir, une violence, une de plus, faite au peuple, à la démocratie, à la patrie. Ce "débat" n’est qu’un soliloque entre la Sarkozye et ses fantasmes, relayé par la cour obligée dont vous êtes le bouffon utile.

La droite patauge dans sa merde et vous cherchez à éclabousser tout le monde. Elle balance ses étrons moisis au pays qu’elle méprise. Depuis sept ans, Sarkozy applique la même stratégie, celle de la guerre civile, montant les bons Français contre les mauvais, gérant les immigrés comme à l’époque de la Coloniale, réhabilitant l’ordre moral pour conserver l’ordre social, le tout pour qu’une caste puisse satisfaire son appétit rapace.

Identité nationale et expulsions


Un débat géré par des préfets, c’est comme une révolte menée par l’armée ou un pamphlet pour la liberté rédigé par un évêque : c’est un bredouillement de l’Histoire du coup d’État permanent.

La Ve République est devenue un régime où toute la nation est invitée à commenter les radotages obsessionnels de son président. Ça ne peut pas finir comme ça nous disait Cantona, "être Français c’est être révolutionnaire". Elle est tellement loin la révolution que la France s’est jetée dans les bras d’un homme qui se vit comme une providence et, en votre prêche, ce sont les étrangers que vous donnez à bouffer comme hosties.

Pour les 29288 expulsés du territoire en 2009, adieu la France et sa belle identité.

Beaucoup reviendront, ce qui force encore plus l’absurdité de cette onéreuse politique à 11000 euros l’expulsion que vous menez avec le zèle du néoconverti. Magnanime en apprenant le tremblement de terre en Haïti, vous suspendiez les expulsions vers ce territoire ravagé, comme pour alimenter la rubrique de la tectonique des claques qui se perdent, quand on sait votre appréciation de l’Afghanistan qui n’est "pas en guerre". Pourquoi ne pas en profiter, ils ont pourtant un pays à reconstruire ?

Une année encore à jouer le Marcel Déat de Sarkozy ? Il paraît que vous en souffrez malgré la bonne mine que vous affichiez en présentant votre primoannuel bilan. Sarkozy aurait tort de vous nommer ailleurs.

En restant ministre de la conservation des voix de l’extrême droite, c’est à vous qu’il devra sa réélection.

Tenez bon Besson, souffrir vous va à ravir et nous ravit d’autant plus.

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