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POSSiBLE PROCESSUS REVOLUTIONNAIRE en FRANCE, ou ..PAS ? Discutons en SVP.

28 juillet 2010, 07:39, par Copas

sur la question des relations locales/régionales/nationales/sous-continentales/internationales, c’est clair ; Marx a parlé d’un spectre qui hantait le monde, pas d’un spectre qui hantait le bocage.

Les choses partent toujours d’un coin, d’un endroit, mais la problématique de la lutte des classes est mondiale et jamais elle ne l’a été autant.

Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes part du principe que, tant qu’un peuple est opprimé, la classe ouvrière l’est aussi. C’est à dire que la place des oppressions nationales ressemble un peu à la place des oppressions de sexe, de race, etc, ces oppressions divisent la classe populaire, l’affaiblissent. Il en est ainsi à l’échelle mondiale comme à l’échelle locale.

L’unification d’une classe se fait par les batailles communes et par les batailles contre ces oppressions spécifiques diviseuses. Ce ne sont pas les batailles contre les oppressions racistes, sexuées et nationales qui divisent mais bien les oppressions qui les nourrissent .

Ce n’est donc pas par amour de la patrie, ni par idéalisation d’une lutte nationale, que le soutien au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes existe , mais parce que c’est indispensable pour mener une lutte d’ensemble commune d’une classe, entre autre (je ne rajouterai rien là dessus sur l’analyse de l’impérialisme).

Par contre, le mouvement "ouvrier" qui avait un avantage, malgré sa petite taille au tournant du début du 20eme siècle en démarrant d’une internationale, a lentement perdu du terrain sur cette question pendant que la bourgeoisie progressait à grands pas.

Seulement voilà, il y a une dérivation dans la conception de l’internationalisme qui peut, dans nos vieux pays industriels être confondue avec la seule démarche de solidarité nécessaire sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, alors que c’est d’abord et avant tout une conception d’une bataille mondiale d’une classe contre une autre. C’est à dire qu’on va insister sur les batailles anti-impérialistes ou anti-colonialistes, en mes-estimant qu’il y a aussi les batailles de solidarité avec des batailles de classes ouvrières ici ou là, et des batailles communes.

Nous avons un retard indécent en matière de connaissance de la lutte des classes dans des pays qui nous jouxtent, et encore plus quand c’est plus loin.

Il y a des fois on a envie de crier fort quand on croise des dames patronesses (ou des hommes patrons) de la gauche sociale qui parlent du reste du monde comme si il se résumait à un paysan isolé poussant un soc en bois dans une terre poussiéreuse.

Il y a une conception du "reste du monde" (Groland parle "des restes du monde") qui est dépassée et qui méconnait l’incroyable évolution de celui-ci vers un prolétariat moderne sur-puissant numériquement sur la planète, une donnée qui change les conditions de la lutte des classes et change aussi l’importance à accorder aux alliances de classe.

Un mouvement révolutionnaire aura donc conditions d’avoir les pieds solidement dans le sol et le bocage, mais également travaillera :

 à la bataille contre les oppressions parasitaires et diviseuses , dont les oppressions impérialistes, coloniales, etc, ce qui implique des batailles internationalistes de soutien à des peuples en lutte pour maitriser leur destin mais pas pour étouffer , jouer la lutte anti-impérialiste contre la lutte des classes . Ce qui se fait et s’est fait, c’est une vieille tradition de la petite-bourgeoisie de se servir d’une bataille nationale contre la bataille de classe. Ce que j’appellerai le crétinisme campiste.

 à une bataille commune de classe par dessus les frontières, primordiale, ce qui est un point sur lequel le retard est considérable.

Et en revenant à la contradiction sous-jacente du sujet posé, oui un mouvement révolutionnaire est nécessairement planétariste, et la survie d’une processus profond de changement de société dépendra de sa capacité d’extension et de mener des batailles par dessus les frontières qui nous divisent.

Indispensable.

Ce qui ne change rien au fait qu’il faut mener au maximum les batailles à l’échelle où elles se produisent.

Mais pour une force révolutionnaire, les leçons de ce qui se passe dans le monde, des expériences de résistance, les victoires et les défaites, est indispensable, et également une conception internationaliste allant au delà de la solidarité pour développer des batailles communes est importante.