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POSSiBLE PROCESSUS REVOLUTIONNAIRE en FRANCE, ou ..PAS ? Discutons en SVP.

28 juillet 2010, 18:25, par Copas

AC (de compromis),

cher,

non, je ne te vise pas,

les clés d’un changement de société se jouent à deux (classes) , c’est une des questions au centre de la révolution comprise comme le renversement du pouvoir d’une classe bourgeoise (en espérant que cela soit par une autre classe, la classe populaire).

Ce que je veux dire par là, et on peut tourner autour du pot comme on veut, jamais la bourgeoisie ne s’est laissée dépouiller du pouvoir sans essayer de déclencher une violence extreme. Maintenant on peut penser que ça puisse un jour changer mais il est completement irresponsable de ne pas faire entrer dans la stratégie révolutionnaire l’hypothèse de la violence de la bourgeoisie pour ne pas se laisser desservir et entrer dans les fantômes de l’histoire, à côté des féodaux , des théocrates et de l’aristocratie.

En plus, ça tombe bien, car elle a taillé les états dans cette hantise . C’est depuis 20 ou 30 ans cet air qui se joue et qui renforce la capacité de violence civile des états contre leurs populations parallèlement aux attaques sociales menées contre la classe populaire.

La classe dominante, à la difference des enfants de jésus, bisounourseries et élevages d’antilopes graciles qui composent la gauche, surtout réformiste (je parle de la frange honnête des réformistes), a toujours deux coups d’avance et ne s’embarrasse pas de morale , ni de croyance béate dans la paix civile.

Elle ne rigole pas avec le pognon et ne lâche jamais des yeux le porte-monnaie, prête à envoyée un missile thermo-nucléaire à six têtes si la moindre mimine délicate et feu-follète essaye de prélever quelques centimes à la cassette.

C’est comme cela, l’exploitation n’est pas une abstraction, c’est du concret, une prédation.

Et le prédateur ne lâche pas une once de terrain (encore moins d’or). Et surtout il se prépare à avoir les pouvoirs nécessaires pour foutre sur la gueule des autres si on l’empêche de piller.

La bourgeoisie ne rigole pas

C’est un peu l’irresponsabilité du réformisme (honnête) organisé et c’est surtout la veulerie d’une partie de la gauche qui, depuis donc une quinzaine d’années avant la chute du mur, dans les vieilles démocraties , a fait son deuil d’un renversement du capitalisme, même avec les urnes, pour devenir un parti d’accompagnement du règne de la bourgeoisie (comme dirait Filoche, ils ont l’habitude de jeter des steaks aux requins pour essayer de les écarter).

La violence, l’absence totale d’honneur et de compassion de la classe dominante est une donnée qu’il faut intégrer, cette donnée n’est pas de notre choix , mais c’est le choix permanent fr la bourgeoisie depuis qu’elle existe.

Qu’on réfléchisse à tous les moyens pour l’anesthésier est une chose (bonne) , mais essayer de zapper cela ressort d’une croyance irrationnelle.

C’est pour cela qu’il est vital de se poser la question des corps répressifs et de travailler à faire choisir aux personnes qui y travaillent leurs destins d’êtres humains plutôt que d’obéir à n’importe quoi.

C’est vital.

Ca ne signifie pas qu’on va prendre le fusil pour une révolution armée, mais qu’un processus de démocratie sociale (rien à voir avec feu le parti italien) doit mettre tous les atouts de son côté.

Sur l’avant-garde, j’ai vu le point de vue de Mansoor Hekmat qui me parait correct là dessus, un parti révolutionnaire n’est pas une avant-garde (il n’est pas devant, mais dedans) qui sous-entends une certaine forme de finalisme, mais un courant dans le mouvement de la classe ouvrière et la société qui essaye de convaincre le reste de la classe d’aller à la révolution.

C’est une conception plus modeste des choses et non prétentieuse vis à vis du reste de la classe. ca me va.

Sur la question de la violence.

Les petits groupes armés ressemblent aux groupes armés du pouvoir. Le lien entre l’émancipation des travailleurs est très compliqué , même dans les sociétés qui ont renversé le capitalisme. Mais avant même cela on se fait démonter , armée contre armée c’est en général la plus puissante qui gagne. La plus puissante ne peut être défaite qu’en combinant ce qui compense la faiblesse militaire et le développement de l’auto-organisation.

Donc point d’avant-garde auto-proclamée ni de "je suis le peuple" de petites factions de celui-ci jouant à montrer leurs petits muscles.

Je reparlerai si je peux de la vocation de vitrine de certaines coopératives.