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Retraites intersyndicale :La CGT n’a pas eu gain de cause

5 novembre 2010, 07:36, par Copas

Bien, le scénario se déroule de la façon dont on pouvait douter qu’il se déroule.

Après, la patate chaude de la trahison pourra circuler...

Voilà ce qu’il en est des unions au sommet , les travailleurs ont peu de prise dessus.

Ils ont peu de prise sur la conduite de la lutte, peu de prise sur sa centralisation, peu de prise sur son organisation, peu de prise sur ses objectifs, peu de prise sur les personnes qui peuvent incarner cette centralisation.

Nous savons bien que la poussée populaire, et quelque part cette unité incomplète ont aidé le mouvement à aller très loin. Que des formes de lutte plus avancées ont montré une belle maturation des consciences et des actions.

Mais nous n’avons toujours pas les outils organisationnels démocratiques, unitaires, ,de masse pour que les "bases" contrôlent et centralisent les volontés, d’une façon indiscutable et rendant impossible sauf à en payer un très grand prix des trahisons.

Ces outils qu’on a vu se développer localement, départementalement, n’ont pas eu encore assez de temps pour s’extraire et bétonner l’unité, révolutionner le syndicalisme, approfondir l’unité des travailleurs . Cela a été la constitution d’AG inter-établissements, d’inter-syndicales locales, d’équipes diverses qui ont tâtonné pour chercher à ancrer ce mouvement.

Cette maturation organisationnelle ne se fait que dans des grands mouvements mais elle est partie là de bien bas, rendant extremement long son démarrage.

Nous avons eu un autre problème lié c’est l’arc-boutage pour éviter tout passage à un niveau supérieur du mouvement. Le "tout sauf la grève générale" a fait de grands dégâts diviseurs quand la dynamique du mouvement appelait à y travailler méthodiquement.

C’est l’inverse qui s’est produit, les bases y travaillaient de fait sans le dire mais l’immense majorité des directions, des courants politiques aux calculs politiciens, et des militants de gauche longuement éduqués aux journées pression et à l’idéologie de l’impuissance, ont clamé qu’il ne fallait pas y appeler pour les plus aimables, jusqu’aux conneries caricaturales pour les autres.

Mais là comme à l’étape intermédiaire, la grève générale n’est pas l’arme utile, la belle cadillac qu’on astique dans le musée sans jamais la sortir.

La grève générale a été un moment une nécessité pour laquelle nous n’étions pas préparé politiquement et organisationnellement .

C’était également la crainte de la terra incognita d’un mouvement qui bouleverse largement la société, la crainte d’une montée en puissance de la politisation et de disputer le contrôle de la société à la classe bourgeoise.

Là où des couches radicales vont considérer la grève générale comme l’arme ultime, là où la gauche politique et syndicale va la considérer comme la cadillac qu’on ne sort jamais, le bouton rouge qui ne sert qu’à la dissuasion mais perd sa raison si il est utilisé, et qui bataille pour que jamais on ne la prépare ni on y appelle.... pour le camp de la classe populaire la grève générale n’est qu’une modalité tactique du mouvement nécessaire à un moment donné de celui-ci.

Au dela de la grève générale ce sont les conditions créées pour la prise en main par les travailleurs des centres de production de richesse, de commerce, de connaissance, de services par les organes démocratiques des travailleurs.

Pas un "grand soir" comme les quolibets habituels jetés par les réformistes de tout poil impuissants face à la tactique de la bourgeoisie le disent.

Mais comme un grand matin.